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'Nos quartiers ont des talents' : un espoir pour les diplômés des banlieues



Aider les jeunes diplômés des quartiers et des territoires défavorisés à trouver un emploi, c'est le job de l'association "Nos Quartiers ont des talents" ou NQT. Pour cela, NQT demande à des cadres d'entreprise de devenir leur "parrain". Lancée en 2006 dans le 93 pour 150 jeunes, l'opération s'est étendue en France, et même aux zones rurales et à l'outremer. Plus de 4000 jeunes ont été coachés en 2013.




© Stephen Coburn - Fotolia.com
© Stephen Coburn - Fotolia.com
Diplômée d'un master 2 en finance d’entreprise, Kaoula cherchait du travail depuis plusieurs mois. "Je me heurtais à une situation tendue sur le marché de l'emploi avec beaucoup de candidats pour le même poste, se souvient-elle, mais j'avais surtout le sentiment de me sentir seule dans cette recherche qui n'aboutissait pas."

C'est alors qu'elle entend parler de l'association NQT. Elle a moins de 30 ans, un diplôme de niveau bac+4 et plus, et une domiciliation dans un quartier "sensible" : elle entre bien dans les critères fixés par NQT, mais c'est surtout l'envie de sortir de son isolement dans sa recherche d'emploi qui l'a faite adhérer.

Quelques jours plus tard, on lui affecte un "parrain", un cadre d'entreprise qui travaille dans le même métier et n'est pas moins que le directeur financier du groupe Bayer ! Ensemble ils retravaillent son CV, ses candidatures, son approche des entretiens. Son parrain lui ouvre son réseau, et quelques semaines plus tard, elle trouve du travail chez Baulé SAS, dans le groupe Bayer, comme contrôleur de gestion Junior.

Les parrains, du concret au coeur du dispositif

Comme Kaoula, plus de 20 000 jeunes ont intégré le dispositif "Nos Quartiers ont du talent" depuis 2006, année de lancement après une expérimentation par le Medef du 93. En 2013, c'est 4 041 jeunes diplômés qui ont été accompagnés par 2 506 parrains et marraines. Parmi eux, 73% ont trouvé un emploi stable et qualifié. Miracle ou recette magique ?

"Le secret, le coeur du dispositif, ce sont les parrains, explique Yazid Chir, l'un des fondateurs. Car pour aider les jeunes des quartiers, on a voulu être concrets. Le parrain s'engage à donner du temps à son filleul, à le conseiller, et à lui ouvrir son carnet d'adresses. Il n'a aucune obligation à recruter le jeune dans son entreprise ! De son côté, le candidat s'engage à être assidu aux rencontres avec le parrain, et à lui donner une visibilité sur son processus de recrutement."


Un lien de confiance entre parrain et filleul

© Stephen Coburn - Fotolia.com
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Manifestement, les cadres qui deviennent parrains apprécient l'aventure. "C'est un exercice enrichissant, reconnaît un DRH. Les entretiens d'embauche que nous faisons ont souvent un caractère convenu. Là, il y a un supplément d'âme".

Pour les parrains, l'engagement dans NQT est une façon de rendre à la société ce qu'ils ont reçu. "Donner de mon temps à ces jeunes pleins de talents mais sans outil pour affronter le monde du travail, m'est apparu comme une évidence, dit Anne Lapeyrie, marraine depuis 2013. J'ai enseigné pendant dix ans auprès d'étudiants et je connais très bien la difficulté des jeunes pour se lancer sur le marché du travail, voire même décrocher un stage. De plus, j’ai pris conscience que le milieu d'origine de l'étudiant, même talentueux, constitue une barrière supplémentaire".

Une opération gagnant-gagnant

Boris Czéher, lui, un autre parrain, apprécie "avant tout le plaisir d'aider et de partager son expérience". "Mais mon meilleur «souvenir» reste le fait que mon premier filleul ait retrouvé le chemin de l'emploi !", ajoute-t-il.

Des responsables du recrutement de grands groupes se félicitent aussi de pouvoir, grâce à NQT, détecter de jeunes talents issus de diverses cultures. "Nos entreprises ont tout à gagner à recruter ces jeunes, confirme Yazid Chir. Au-delà de la diversité, ils leur apportent beaucoup. S'ils ont atteint ce niveau d'études avec souvent peu de moyens, c'est qu'ils ont une énorme force. Ils ont plus de niaque que d'autres à diplômes équivalents". Une opération gagnant-gagnant en somme.

Les rencontres NQT nationales ou régionales, autre opportunité de rencontres

'Nos quartiers ont des talents' : un espoir pour les diplômés des banlieues
En dehors des rencontres en tête à tête entre filleul et parrain, NQT organise des journées nationales ou régionales où entreprises et jeunes diplômés dialoguent. Les jeunes diplômés peuvent y discuter avec des recruteurs, déposer un CV, mais aussi assister à des plénières sur la recherche d'emploi, l'orientation professionnelle, les métiers qui recrutent...

"Les erreurs d'orientation sont à la source de bien des difficultés d'insertion", martèlent en effet les responsables, soucieux de rester au plus près des besoins des entreprises. En 2013, le profil le plus courant du jeune accompagné est celui d'une jeune femme (65,3%), âgée de 26 ans, et diplômée d’un bac+5 en communication. Et 67% sont passés au moins une fois par l'université.

De nombreux partenariats avec des acteurs de l'emploi sont aussi noués, pour que de plus en plus de jeunes puissent être parrainés et bénéficier de l'accompagnement de NQT. Après l'Ile-de-France, depuis 2009, NQT s'est déployé en Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine, PACA, Nord Pas-de-Calais, Picardie et Poitou-Charentes.

Enfin en 2014, l'association a aussi adapté son dispositif aux diplômés de bac+3 de certaines zones rurales ("Nos Territoires ont des Talents") et à ceux d'outremer ("Nos Outre-mer ont des Talents").

Une aventure humaine

"Rejoignez l’association car c'est une extraordinaire aventure humaine. Vous sortirez enrichi par de belles rencontres, un réseau, des opportunités, et l’appartenance à un dispositif qui vous soutient", conseille Badiaa.

Cette jeune diplômée d'un master 2 en ingénierie pour la santé et le médicament a non seulement eu une proposition d'emploi après deux ans de chômage, mais elle a aussi obtenu une bourse offerte par NQT pour faire le mastère spécialisé HEC Entrepreneurs. "Et j'espère qu'un jour, dit-elle, je pourrais transmettre ce que j'ai vécu à un jeune de NQT, pour l'aider comme je l'ai été !"

'Nos quartiers ont des talents' : un espoir pour les diplômés des banlieues
Pour postuler et en savoir plus : www.nqt.fr/

Rédigé par le 4 Septembre 2014

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