Cette crise du COVID m'a donné envie d'agir !




Si le confinement et la crise du COVID ont été une épreuve pour beaucoup de jeunes, certains en ont profité pour s’engager. Pour les plus âgés, les plus fragiles, l'environnement... L'occasion de réfléchir au sens de la vie et parfois même se réorienter.




Des volontaires d'Unis-Cité Coeur de Flandre en visite à une personne âgée isolée. © Capture écran Youtube Unis-Cité
Des volontaires d'Unis-Cité Coeur de Flandre en visite à une personne âgée isolée. © Capture écran Youtube Unis-Cité
Mars 2020. Pour des millions de jeunes, le confinement devient synonyme d'isolement et d'heures passées face aux écrans.  Mais la situation inédite est aussi appel à l'action concrète.

Pour les jeunes déjà engagés dans un service civique comme les 5000 volontaires d'Unis-Cité, il ne faut pas longtemps pour s'adapter. Malgré le confinement, 98% d’entre eux vont poursuivre leur mobilisation solidaire… à distance.

Ceux qui rendaient visite à des personnes âgées isolées gardent le lien par téléphone et vont même parfois leur faire des courses. Ceux qui animaient des ateliers d’éducation à l’environnement ou des ciné-débats dans les établissements scolaires ou médiathèques organisent des actions de sensibilisation et des débats… en ligne.

D'autres encore se mobilisent sur des missions confiées à Unis-Cité par les préfectures et les mairies : distributions de repas ou de masques pendant le déconfinement. "Les jeunes engagés en service civique se sont révélés être de vrais réservistes citoyens naturels dans tout le pays", souligne Marie Trellu-Kane, présidente d'Unis-Cité.

Sortir de l'impuissance et se rendre utile

Mais le confinement a aussi poussé à s'engager ceux qui n'en avaient pas l'idée ou l'occasion jusque-là. A l'université Bordeaux-Montaigne, des étudiants qui suivaient une certification à la communication radiophonique ont l'idée d'une mise en pratique solidaire : en quelques jours en avril 2020, ils ficellent une émission de radio pour les personnes âgées confinées

Radio-Libellules est née, et elle commence à diffuser une émission hebdomadaire dans 150 Ehpad ! Bien après le déconfinement, l'initiative se poursuit sous la houlette de Valentin, 19 ans, étudiant en histoire, mais aussi d'Elisa, en LEA, ou de Clément, 30 ans, mécanicien cycle et auteur d'une chronique sur la bicyclette.

Chloé aussi a voulu vaincre un "sentiment d'impuissance" et donner du temps pour les plus âgés. Elle ne peut plus visiter sa grand-mère, alors elle répond à l'appel de la startup Mamie Boom qui propose à des jeunes de garder le lien avec des personnes âgées confinées.

Vidéo : Une étudiante engagée auprès de Mamie Boom 


Louis, 21 ans : cette crise a définitivement changé ma vie

Certains sont même allés jusqu'à se réorienter et changer complètement de vie. C'est le cas de Louis, 21 ans, qui décide en mars 2020 de démissionner d'un poste de bras-droit de CEO "pour changer de vie, être à la recherche de sens et agir pour l'environnement".

Grâce à la plateforme de projets solidaires Wweeddoo, il lance  le projet Regeneratae  qui vise à créer des forêts et prairies comestibles grâce aux déchets organiques des particuliers pour régénérer la terre dans la région de Nantes.

Pour lui, la crise du Covid-19 a été l’occasion d'un renouveau. "Cette crise a définitivement changé ma vie, elle m'a apporté un nouvel angle de vue. Le train-train quotidien métro-boulot-dodo, et la vie pré-déterminée études-salariat-retraite n'est plus mon idéal de vie. J'ai besoin d'agir à mon échelle pour changer les choses, pour faire évoluer les mentalités, faire un travail qui apporte à tous et pas seulement à mon entreprise", explique Louis.

Je n'avais plus d'excuses pour ne pas agir

"La crise sanitaire m'a poussé à ne plus trouver d'excuses pour ne pas agir, poursuit Louis : nous avons tous des excuses de temps, d'argent, d'envie, de santé. Mais pendant cette crise, nous avons vu des personnes, notamment le personnel soignant, se dévouer corps et âme pour sauver des vies.

Je ne pourrais jamais prétendre en faire autant, mais leur détermination m'a donné envie de mettre à profit mon savoir-faire pour contribuer à améliorer notre lieu de vie : la Terre. Il est urgent d'agir, quelles que soit la manière et l'échelle de nos actions, et c'est pour donner à chacun la possibilité d'agir que Regeneratae est né."

​Un temps qui a fait naître l'envie de faire bouger les choses

Pour Cédric Peltier, le patron de Wweeddoo.com, plateforme collaborative de projets montés par des jeunes, la crise du Covid-19 a certes "amplifié les situations d’isolement, de tensions, d’inquiétude, de perte de perspective".

Mais cela a fait naître aussi l’envie de faire bouger les choses ! Beaucoup de projets solidaires, locaux et liés au développement durable ont ainsi émergé sur Wweeddoo.com durant le confinement.

"Beaucoup ont profité de ce temps confiné pour faire un projet, ils avaient besoin d’être habité par quelque chose qui les projette et penser à l’après, explique Cédric Peltier. C'est très encourageant de voir que les jeunes ont vraiment envie de faire bouger les choses ! Ils ont ressenti le besoin de se sentir utiles  - ce qui n’est pas nouveau - mais ce temps imposé leur a permis de passer de l'idée à l'action", note-t-il.


Dans les écoles d'ingénieurs, un feu d'artifice d'initiatives

La crise du Covid-19 a aussi suscité beaucoup d'initiatives dans les établissements d'enseignement, par exemple au sein des écoles d’ingénieurs. Les étudiants de l’ICAM ont par exemple participé au projet "1 lettre 1 sourire" qui visait à écrire et à envoyer des lettres aux résidents d’EHPAD isolés à cause du virus.

D’autres comme les écoles du groupe ICAM, l'ESILV, l'ESTIA ou l'Ecole Polytechnique se sont engagés dans le soutien scolaire aux lycéens et collégiens. Le BDE de l’école EPF de Montpellier a reversé ses excédents aux EHPAD de la région occitane. Les étudiants des écoles IMT Atlantique / Polytech Nantes ont créé une plateforme d’initiative solidaire Co-llectif permettant à des bénévoles d’effectuer les courses de première nécessité pour ceux qui ne le pouvaient pas.

Enfin plusieurs écoles ont prêté leur matériel ou laboratoires pour fabriquer des masques, des visières ou du matériel de protection pour les soignants. Ce ne sont là que quelques exemples listés par la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI).

Un étudiant sur deux veut continuer à s'engager !

Et après ? Si la crise sanitaire semble derrière en Europe et si certains de ces projets se sont arrêtés, ils laissent pourtant des traces profondes dans le monde étudiant.

La menace d'un virus capable d'emporter des vies et de paralyser tout un pays a permis à de nombreux jeunes de sortir du cocon de la vie étudiante pour se découvrir membres d'une communauté humaine. Beaucoup ont réalisé à cette occasion qu'ils avaient des trésors d'ingéniosité et d'humanité à apporter.

Une enquête réalisée en avril 2020 par la plateforme JobTeaser montre que si 10% des jeunes interrogés se sont déjà lancés dans une activité bénévole pendant la crise du Covid, 52% envisageaient de le faire après !

Ils veulent se former et travailler pour avoir un impact positif sur le monde

Beaucoup ont aussi commencé à s'interroger sur le sens de leur vie et de leur projet d'avenir. La même enquête montrait que 25% des jeunes talents français (37% des Allemands) ont changé d'orientation professionnelle du fait de la crise !

Certains l'ont fait bien sûr pour échapper aux difficultés d'insertion. Mais pas que. Se former et travailler pour avoir un impact positif sur le monde, voilà ce que recherchent et rechercheront de plus en plus les jeunes confinés en 2020.

Les grandes écoles elles-mêmes ne s'y trompent puisqu'elles commencent à prendre en compte dans leur cursus les engagements extra-scolaires des étudiants. "Durant la crise du Covid-19, des signaux faibles identifiés par le Groupe INSA dans le cadre de sa démarche prospective sont brutalement devenus réalités", indique par exemple l'INSA Toulouse dans sa newsletter de juillet 2020.

Et quels sont ces signaux faibles devenus forts ? Toujours l'excellence académique, mais aussi "la solidarité, et le soutien aux diversités".

23 Octobre 2020
Avec la collaboration de Joseph Vallançon

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