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Grandes écoles : l'insertion des jeunes diplômés se maintient, mais pas les salaires



La Conférence des grandes écoles (CGE) a publié en juin 2014 sa traditionnelle enquête sur l'insertion des diplômés de la promo précédente, ici celle de 2013. Les résultats restent bons mais à long terme, certains points se dégradent lentement comme les salaires !





Grandes écoles : l'insertion des jeunes diplômés se maintient, mais pas les salaires
Chaque année en juin, la Conférence des grandes écoles (CGE) publie son enquête sur l'insertion professionnelle de la promotion d'étudiants diplômés les deux années précédentes.

En 2014, elle porte donc sur les promotions diplômées en 2013 et en 2012 et a été faite comme chaque année au premier trimestre, alors que les diplômés avaient achevé leurs études depuis trois à six mois, beaucoup soutenant un mémoire de fin d'études à l'automne.

Les questions ont été les mêmes que les années précédentes, cette 22ème enquête permettant donc de repérer les évolutions de court et de long terme. (voir les résultats de l'enquête insertion de la CGE en 2013)

Globalement, les résultats restent plutôt bons : le taux net d’emploi s’établit à 80,5% pour la dernière promotion : cela regroupe ceux qui ont un emploi (64,9%) mais aussi ceux qui sont en VIE (4,4%), qui poursuivent des études (7,4%), font une thèse (5,1%) ou créent une entreprise (0,8%). En 2013, ce taux était de 81,5% et en 2012, de 84,9%.

A court terme, la tendance est donc plutôt à la baisse, mais la CGE note que ce "taux d'emploi s'inscrit dans la moyenne des dix dernières années qui oscille entre 75% et 90% au gré des fluctuations cycliques du marché de l'emploi". On le voit donc : les diplômés des meilleures écoles françaises subissent eux aussi les soubresauts de la conjoncture.

Le délai d'insertion est simplement un peu plus long

Consolation rassurante, le taux d'insertion de l'avant-dernière promo, ici celle de 2012, reste très bon, à 93%. Un an et demi après leur sortie de l'école, les diplômés sont quasiment tous en emploi. "Les diplômés des grandes écoles s'insèrent toujours aussi bien dans la vie professionnelle, mais le délai est un peu plus long", conclut la CGE.

Un point qui apparait bien dans la courbe ci-dessous qui montre les évolutions entre 2005 et 2014 : la courbe bleue est celle de l'insertion de la promo précédente, environ six mois après la sortie de l'école, et la courbe verte celle de l'avant-dernière promo, 18 mois plus tard. L'insertion à court terme est bien plus chahutée par la conjoncture, mais à moyen terme, elle est heureusement plus stable. On voit ainsi que la malheureuse promo 2009 n'a pas échappé à la crise dans la mesure où le taux d'emploi des diplômés a chuté à court terme : mais il s'est bien rétabli l'année suivante.

Une preuve chiffrée que le diplôme protège bien du chômage en France, notamment le "bon" diplôme. Toutefois l'enquête montre aussi que le stage de fin d'études réussi est le meilleur levier pour passer directement de l'école à l'emploi ainsi, de plus en plus, que les contrats d'apprentissage, et les réseaux : comme le dit dit Thomas Welsch, auteur de "Recherche d'emploi : Oubliez les méthodes de papa" , "plus le diplômé est actif dans sa recherche, plus il accédera rapidement à l'emploi".
Grandes écoles : l'insertion des jeunes diplômés se maintient, mais pas les salaires

La part des CDI décroit légèrement

Autre indice de l'évolution du marché de l'emploi : l'accès à un CDI ou contrat à durée indéterminée. Globalement, là encore, les diplômés des grandes écoles n'ont pas à se plaindre, si on les compare à l'ensemble des jeunes chercheurs d'emploi : en 2014, 75% de ceux qui étaient en emploi avaient un CDI.

Mais en comparaison des années précédentes, ce taux décroit lentement mais sûrement. Le taux de CDI était de 76% en 25013, de 80% en 2012, de 76% en 2011... de 81% en 2008, de 77% en 2005. Le taux de 2014 est donc le plus bas depuis 2005, et il a tendance à s'affaisser, alors que le taux d'emploi se stabilise.

Comment interpréter cela ? Pas seulement par une montée des contrats à durée déterminée (CDD) qui traduiraient une moindre confiance des employeurs : on note également une augmentation des contrats à l'étranger et des VIE, qui par nature ne sont pas des CDI (mais y conduisent souvent). De plus en plus d'étudiants souhaitent souvent se donner du temps pour vivre diverses expériences avant de se fixer dans un CDI.

Les jeunes femmes décrochent moins facilement un CDI !

Un point demeure toutefois préoccupant et la CGE le souligne : "Les femmes sont particulièrement touchées par la baisse du taux de CDI et particulièrement les femmes ingénieures".

Plus d'un ingénieur-femme sur quatre (27,1%) est en CDD au début de sa carrière contre 12,5% des hommes ingénieur ! Une différence d'autant plus regrettable que les diverses écoles d'ingénieurs multiplient les initiatives pour attirer davantage de jeunes filles et que les grandes entreprises affichent toutes des objectifs de "parité". Dans les faits, les choses sont un peu différentes. Mais peut-être faut-il parier que la féminisation progressive des équipes de direction viendra à bout de cette discrimination.

Chez les "managers", cette différence est moins marquée mais existe quand même : 17,9% des femmes sont en CDD, contre 11,9% des hommes.

Le tableau ci-dessous montre bien que la moindre part de CDI chez les jeunes femmes est due à un recours accru aux CDD et non à un choix d'autres formes d'emploi (par exemple à l'étranger).
Grandes écoles : l'insertion des jeunes diplômés se maintient, mais pas les salaires

Un statut de cadre à 80%

Quant au niveau d'emploi décroché, les jeunes diplômés des grandes écoles accèdent à un statut de cadre à 85% (contre 87% en 2013). Un taux élevé plutôt satisfaisant et en adéquation avec la formation reçue.
Toutefois, là encore, on note des différences :
- par type d'école : les ingénieurs obtiennent globalement le statut "cadre" à 88%, les managers à 77%
- par genre : les femmes sont à 78% de statut cadre, pour 88% pour les hommes.

Et si l'on croise l'école et le genre, seulement 73,6% des  "femmes managers" obtiennent le statut cadre.

Les rémunérations de début de carrière baissent en euros constants.

Le fait d'accéder à des emplois cadres aident les diplômés à maintenir le niveau de salaires. Celui-ci est plutôt stable en francs courants c'est-à-dire sans prendre en compte l'élévation du coût de la vie. Ainsi :

- le salaire annuel moyen (brut hors primes) en France est 32 862 € en 2014 (33 051 € en 2013)
- le salaire annuel moyen (brut avec primes) en France est de 35 544 € (35 771 € en 2013)
- le salaire annuel moyen (brut hors primes) tous pays est de 33 706 € (34 033€ en 2013)
- le salaire annuel moyen (brut avec primes) tous pays est de 36 650 €  (37 083 € en 2013)

Dans son communiqué, la Conférence des grandes écoles (CGE) se contente d'annoncer sobrement cette "stabilité". Elle passe sous silence l'autre enseignement de son enquête, confirmé d'année en année : en euros constants, c'est-à-dire en prenant en compte l'inflation, les rémunérations baissent lentement mais sûrement !

L'enquête complète 2014 comporte pourtant le tableau (ci-dessous) où l'indice des prix à la consommation de l'Insee de l’année précédant l’enquête est utilisé comme déflateur avec pour base 100 l’année 2005.
Exprimées en euros constants, les rémunérations moyennes hors primes des managers ont baissé de 7 % et celles des ingénieurs de 2 % entre 2005 et 2014.
Les rémunérations avec primes des managers en 2014 (32 126 € en moyenne) correspondent pratiquement à leur rémunération moyenne (32 109 €) sans les primes de 2007.
Grandes écoles : l'insertion des jeunes diplômés se maintient, mais pas les salaires

Encore plus dur à Paris !

Cela confirme le sentiment souvent ressenti par les jeunes diplômés qui doivent s'installer dans les grandes villes, notamment en Ile-de-France : leur salaire est tout juste suffisant pour accéder à un logement en solo en centre ville !

"Avec mon salaire net de 1900 euros, j'ai dû renoncer à louer un appartement à Paris, témoigne Jean-Baptiste, diplômé d'une école d'ingénieur. J'aurais dû y consacrer au moins la moitié de mon salaire pour avoir un F2".

Même avec un diplôme de grande école, démarrer dans la vie n'est donc pas si simple, même si le diplôme ouvre de belles perspectives d'évolution.

- Téléchargez ci-dessous l'enquête complète d'insertion de la CGE en 2014 :



Rédigé par le Vendredi 27 Juin 2014

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