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Bac : les épreuves de spécialité repoussées au mois de juin



Le nouveau ministre de l'Education nationale Gabriel Attal l'a annoncé le 27 août : en terminale, les épreuves de spécialité du bac général n'auront plus lieu en mars mais en juin. Elles ne pourront donc plus être prises en compte sur Parcoursup.





Gabriel Attal annonce le report des épreuves de spécialité lors de la conférence de presse de rentrée le 28 août © X / @GabrielAttal
Gabriel Attal annonce le report des épreuves de spécialité lors de la conférence de presse de rentrée le 28 août © X / @GabrielAttal
Ce n'est pas une surprise tant le sujet a fait débat entre mars et juin dernier : fallait-il renoncer à organiser les épreuves finales de spécialité du bac en mars, pour éviter la démobilisation des élèves de terminale observée à grande échelle en 2023 ?

La question semblait réglée depuis la petite phrase de Pape Ndiaye, le précédent ministre de l'Education, qui avait déclaré que "la situation ne convenait pas". Mais c'est son successeur nommé en juillet 2023, Gabriel Attal, qui en a fait l'annonce officielle, d'abord sur TF1 puis lors de la conférence de presse de rentrée le 28 août.

Les élèves de terminale passeront désormais leurs deux épreuves de spécialité en juin et non en mars, comme le demandaient plusieurs syndicats d'enseignants qui dénonçaient un calendrier trop serré pour terminer le programme.

Des programmes bouclés et des lycéens verrouillés au lycée

Les programmes (qui devraient légèrement évoluer) seront donc bouclés et la motivation des lycéens verrouillée jusqu'en juin grâce à la préparation des deux épreuves de spécialité qui s'ajouteront à l'écrit de philosophie et au grand oral. 

Ces 4 épreuves de terminale avec l'épreuve anticipée de français représentent 60% de la note finale du bac, la part restante de 40% provenant des notes de contrôle continu obtenues en première et en terminale. Les deux épreuves de spécialité, elles, représentent 30% de la note des épreuves finales du fait de leur coefficient élevé.

Ceci explique qu'après avoir eu leurs notes de spécialité en mars 2023 et connaissant grosso modo leurs moyennes de contrôle continu, de nombreux élèves aient considéré l'année finie ! Un effet "indésirable" que n'ont sans doute pas vu venir les réformateurs du bac. 

Mais un pilier de la réforme du bac ébranlé

Mais en résolvant une difficulté, on touche aussi à l'un des piliers de la réforme du bac qui voulait - avec grande pertinence - redonner du sens à l'examen en en faisant un galop d'essai pour l'entrée dans le supérieur.

Si les épreuves de spécialité devaient avoir lieu en mars, c'était pour que les notes puissent être prises en compte par les établissements d'enseignement supérieur dans les dossiers de candidature sur Parcoursup. Ce qui n'a malheureusement pu avoir lieu qu'en 2023 puisque la crise du Covid a obligé à annuler ces épreuves en 2021 et à les tenir en mai en 2022.

La réforme du bac n'a donc eu qu'une année pour être, enfin, appliquée dans sa totalité (lire : Epreuves de spécialités du bac : la réforme enfin mise en oeuvre). Et l'on aurait sans doute pu l'amender d'une autre façon pour éviter la démobilisation des lycéens tout en gardant l'idée de faire de cette année "terminale" une passerelle vers l'enseignement supérieur.

L'idée de faire de la terminale une passerelle abandonnée ?

L'Education nationale et le ministère de l'Enseignement supérieur ne prônent-ils pas, depuis 2013, le "continuum bac-3 / bac+3" consistant à assurer un passage plus fluide entre le lycée et les études postbac, par exemple en préparant mieux aux méthodes du supérieur ou en démarrant la construction de son projet postbac dès la seconde ?

L'idée de se servir des études au lycée non plus seulement pour obtenir un diplôme final - que 9 lycéens généraux sur 10 décrochent - mais pour commencer à se préparer pour le postbac semblait en phase avec ce discours et cet objectif.

Grand oral : l'expression du projet d'orientation supprimée

Or, à côté du report des épreuves de spécialité, une autre mesure, annoncée en cette rentrée, ne laisse d'étonner : la partie de l'épreuve du grand oral durant laquelle l'élève devait présenter son projet d'orientation va être supprimée au profit d'une restitution des connaissances acquises.

Cela sera certes plus facile à évaluer, et ne concerne que 5 petites minutes sur les 20 minutes de l'oral, mais cela ampute l'épreuve de la partie plus personnelle et moins scolaire où l'élève pouvait exprimer ses centres d'intérêt et se rêver étudiant. 

Il est vrai qu'il n'est pas toujours simple à 18 ans à peine, de formuler clairement son "projet d'orientation". Mais n'est-ce pas l'un des objectifs des nombreuses heures réservées à l'orientation en première et en terminale que de réfléchir au moins à un "projet" ; et n'est-ce pas ce que les lycéens doivent déjà exprimer dans la lettre de motivation (ou "projet de formation motivé") requis par chaque formation sur Parcoursup ?

Par retouches successives, le bac issu de la réforme de 2019 perd ainsi peu à peu son rôle de tremplin vers le supérieur.


Ce qui aurait pu être fait pour préparer la réussite étudiante

En gardant les épreuves de spécialité en mars, on aurait pourtant pu utiliser le dernier semestre pour développer des compétences transversales ou spécialisées stratégiques pour la réussite des étudiants : expression écrite, éloquence, numérique, méthodes d'apprentissage, tests de langues, ateliers de rédaction de CV ou de lettres de motivation, etc.

Cela aurait pu se faire selon des méthodes innovantes et ludiques largement pratiquées dans le monde étudiant (concours d'éloquence, championnat d'orthographe, hackathon, travail de groupe, jeux mathématiques, défis scientifiques...) et avec des partenaires extérieurs qui auraient pu apporter leurs méthodes et leurs expériences.

Certes, tout ceci aurait exigé une réflexion en amont et un engagement des équipes enseignantes pour choisir des projets adaptés à leur établissement. Faute de quoi l'on n'a finalement trouvé pour remobiliser les lycéens de mars à juin que la méthode la plus scolaire du bachotage de l'examen final.

Des précisions à venir sur les épreuves de spécialités

Le ministère doit apporter courant septembre des précisions sur la mise en place des épreuves de spécialité en juin afin d'éviter l'embouteillage et le trop-plein d'épreuves... que la réforme du bac voulait supprimer.

En juin, les enseignants devront en effet organiser, encadrer et corriger les épreuves de bac français, l'épreuve terminale de philosophie et le grand oral, auxquelles vont se rajouter les épreuves de spécialité. 

Quant aux élèves de terminale, ils auront donc quatre épreuves à passer en juin, qui est aussi le mois durant lequel sont dévoilés les résultats d'admission sur la plateforme Parcoursup. Le bac n'a donc peut-être pas fini d'évoluer et d'être réformé.



Rédigé par le Vendredi 1 Septembre 2023

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