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Egalité des chances : les initiatives se multiplient



Du soutien scolaire à la recherche du 1er emploi en passant par l'orientation, des associations ou des startups sociales multiplient les initiatives. Objectif : donner à tous les jeunes les mêmes chances de réussir.




Une étudiante donne une séance de tutorat à un écolier via l'association  Zupdeco © zupdeco
Une étudiante donne une séance de tutorat à un écolier via l'association Zupdeco © zupdeco
Mai 2017. Youssef Zakaria, jeune ingénieur diplômé de Centrale Paris, reçoit un appel au secours. A un mois du bac, une mère de famille veut qu'il donne "en urgence" des cours de physique-chimie à son fils de 17 ans. Car elle sait qu'il a aidé des dizaines de collégiens à réussir avec ses cours particuliers.

Seul problème : à l'annonce du tarif - 45 euros pour une heure de soutien - la dame se désespère. C'est bien trop cher pour elle ! Pourtant elle insiste : "il faut trouver une solution !".

Alors Youssef a l'idée d'adjoindre le lycéen à trois autres élèves dans la même situation et de donner un cours à ce groupe de 4. Le tarif horaire tombe à 15 euros par élève, et l'expérience s'avère positive. Youssef vient d'inventer le concept de "Meet in Class"

 

Meet in Class : le soutien scolaire partagé à petits prix


Lancée en novembre 2017, la startup Meet in Class propose depuis aux collégiens et lycéens des cours de soutien scolaire en mini-groupes de 4 élèves, sur la base de 2 heures de cours par semaine. Grâce à ce format, le coût horaire par famille reste de 15 euros contre 50 euros en moyenne pour un cours particulier.

Le but est clairement de réduire les inégalités, mais sans baisser la qualité puisque les professeurs sont sélectionnés avec soin et que les mini-groupes stimulent l'implication et la collaboration des élèves.

Proposés au départ en Ile-de-France, notamment en ZEP, les cours Meet in Class se sont étendus à d'autres villes et peuvent être proposés en visio, grâce à une plateforme digitale qui met en relation profs et élèves.


Un reportage sur Meet in Class

Rens. : www.meetinclass.com
 

Zupdeco : l'assocation pionnière du tutorat étudiant solidaire


Mais ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ? Prévenir le décrochage scolaire dès le collège par un soutien régulier des élèves qui en ont le plus besoin ?

C'est ce que propose l'association Zupdeco qui, dès sa fondation en 2005, a l'intuition qu'il faut confier cette mission aux étudiants du supérieur à une époque où leur engagement est encore peu valorisé. 

Aujourd'hui Zupdeco propose toujours à des étudiants de devenir tuteurs bénévoles deux heures par semaine dans un collège partenaire.

Ce tutorat solidaire a prouvé non seulement son efficacité pour les collégiens - dont les taux de réussite au brevet ont progressé - mais aussi pour les étudiants qui développent ainsi des compétences humaines et éducatives, comme le montre ce reportage :


Le tutorat en ligne pour offrir 1 heure de soutien scolaire partout en France

Pour les jeunes intéressés par l'éducation, Zupdeco propose aussi des missions de service civique pour être coordinateur dans ses collèges partenaires

Enfin, depuis les confinements de 2020, elle recrute des tuteurs en ligne pour aider des élèves de la sixième à la terminale 1 heure par semaine. Ce soutien gratuit peut donc être proposé aux collégiens et lycéens de tout établissement et toute région, ce qui réjouit François-Afif Benthanane, fondateur de Zupdeco : "La logique de notre action a toujours été de promouvoir une aide scolaire gratuite à grande échelle pour ceux qui en ont le plus besoin".

L'association a ainsi milité au fil des ans pour un encadrement des devoirs au collège, finalement mis en place en 2017 avec l'opération "Devoirs faits". Comme quoi la grosse machine de l'Education nationale se laisse peu à peu déplacer par les actions associatives.

- Pour en savoir plus : https://zupdeco.org
 



MuFuture : une startup pour connecter les jeunes à l'entreprise

Une visite d'entreprise en visio organisée par MyFuture © Myfutu.re
Une visite d'entreprise en visio organisée par MyFuture © Myfutu.re

Passons à la sortie de l'école, au moment où les jeunes - diplômés ou non - cherchent un stage, une alternance ou un premier emploi. Là encore, on observe que le taux de chômage des jeunes des quartiers populaires est trois fois supérieur à la moyenne. 

MyFuture, startup sociale fondée en 2014,  veut les aider dès le collège à développer leur réseau et à booster leurs ambitions. Comment ? Grâce à une plateforme 100% interactive, myfutu.re, qui leur fournit des milliers d'offres de stages, ou d'alternance dont beaucoup de stages de découverte (par exemple pour les 3èmes).

L'équipe de MyFuture a réussi à embarquer pas moins de 8000 partenaires dans l'aventure : des entreprises, des branches professionnelles qui peinent à recruter, des OPCO, des collectivités... En complément, une webtv diffuse des live métiers, des visites virtuelles d'entreprise, ou des interviews de pros.

Et à l'autre bout de la chaîne, les équipes pédagogiques d'établissements scolaires peuvent utiliser la WebTV pendant les heures dédiées à l'orientation du Parcours Avenir. Ou même les conseillers d'insertion des missions locales et de Pôle Emploi.
 

JobIRL, un réseau social pour découvrir les métiers "In Real Life"

L'association, jobIRL.com connecte aussi les jeunes avec des professionnels d'entreprise bénévoles pour les aider dans leur orientation.

Il suffit de s'inscrire pour se mettre en relation avec des adultes exerçant certains métiers ou travaillant dans un secteur qui vous intéresse. Idéal pour des jeunes qui n'osent pas encore s'aventurer sur des réseaux sociaux comme LinkedIn.

L'association propose aussi des offres de stages, d'alternance, des articles sur les métiers, des témoignages et elle peut vous donner un "mentor" pour vous aider par exemple à préparer le grand oral du bac.


 

L'opération #1jeune1mentor

Un mentor avec le jeune qu'il accompagne via l'association Proxité © Proxité
Un mentor avec le jeune qu'il accompagne via l'association Proxité © Proxité

Au final, un grand nombre d'associations proposent à des jeunes d'être aidés, accompagnés, conseillés, coachés par une personne plus âgée, que ce soit un étudiant, un professionnel d'entreprise, un retraité, ce qu'on appelle aujourd'hui un "mentor".

Mais comment les trouver ? En mars 2021, le gouvernement a eu la bonne idée de rassembler toutes ces initiatives sur la plateforme 1jeune1mentor.fr


Comment ça marche ?
Vous aimeriez être guidé dans votre orientation, aidé à faire un CV, à trouver un stage ou un job, à préparer un oral, ou à rédiger un rapport de stage ?

Vous précisez votre profil et votre demande en quelques clics, et la plateforme vous met en relation avec une association comme Zupdeco, JobIRL, mais aussi Article 1, l'Afev, Unis-Cité ou d'autres encore qui proposent toutes des mentors.

Seule condition : mentors et mentorés doivent s'engager à des rencontres régulières... et les jeunes qui ont des ressources limitées ou qui habitent des régions plus défavorisées (en ville ou en zone rurale) sont prioritaires.
 

Est-ce que ça sert vraiment à quelque chose ?


Impossible d'achever cet article sans répondre. D'ailleurs les associations ou les entreprises mesurent régulièrement l'impact de leurs actions à travers des sondages. Alors, que constate-t-on ?

Globalement, le "mentorat" (sous toutes ses formes) a des effets bénéfiques sur les jeunes :
  • 75% des "mentorés" déclarent que le programme leur a permis de davantage croire en leurs capacités (résultat des associations Télémaque, Chemins d'avenirs et Article 1 pour 2019-2020)
     
  • 87% des jeunes affirment avoir progressé dans leurs notes et dans l’organisation de leur travail (selon l'Afev en 2019)
     
  • 70% des "mentorés" trouvent un CDI ou un CDD long à l'issue de l'accompagnement. (selon l'association NQT qui aide les jeunes diplômés des quartiers à trouver un emploi, en 2020)
 

Mais est-ce suffisant ?

Certainement pas si l'on en croit les enquêtes qui pointent encore de grandes inégalités dans les résultats scolaires en fonction de l'origine sociale et/ou du lieu d'habitation des élèves. D'autre part des milliers de jeunes continuent chaque année de décrocher du système scolaire avec des conséquences lourdes pour leur avenir.

En Ile-de-France, la région lance chaque année à la rentrée des campagnes d’appels téléphonique pour leur proposer un accompagnement de retour à l’école ou d’insertion.

Le schéma ci-dessous fait le point des appels faits en 2021-2022 auprès de 26 000 jeunes décrocheurs. Il en sort que près de la moitié d'entre eux sont restés injoignables ou étaient encore sans solution.

 
Source : région Ile-de-France / Dossier de presse Rentrée scolaire 2022-2023
Source : région Ile-de-France / Dossier de presse Rentrée scolaire 2022-2023


Un éventail de solutions de plus en plus variées

Malgré tout d'année en année, la mise en réseau de toutes les initiatives, publiques et privées - les micro-lycées, les écoles de la 2ème chance, le mentorat, le tutorat, les écoles inclusives comme la Grande école du numérique et les offres d'apprentissage - offre un éventail qui s'enrichit de solutions éducatives de plus en plus variées. 

Et si l'égalité des chances passait, de plus en plus, par la diversité des chances ?

"C'est vrai qu'il existe aujourd'hui beaucoup de choses pour aider les jeunes à réussir, dit Françis-Afif Benthanane, le fondateur de Zupdeco qui a lui-même connu l'échec scolaire. Et il suffit parfois d'un coup de pouce pour les inciter à en profiter".

Beau résumé de ces initiatives dont chacune contribue, à son niveau, à apporter un coup de pouce à des jeunes à un moment de leur parcours.

le 8 Septembre 2022

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