La libération sexuelle nous donne-t-elle plus de liberté ?


Aujourd’hui les médias abordent le thème de la sexualité sans plus aucun tabou. C’est librement que "tout se dit, se montre, se voit…" Doit-on s’en réjouir ? S’en indigner ? Est-ce le signe d'une liberté si réelle que cela ?




La libération sexuelle nous donne-t-elle plus de liberté ?
Au cours d’une récente interview, une comédienne, amie d’une championne de natation dont certaines photos intimes ont défrayé un temps la chronique, livrait à une journaliste qui l’interrogeait qu’elle s’était délibérément refusée à aller regarder ces photos pourtant accessibles au grand public. Combien de personnes n’ont pas fait ce choix et sont allées voir cette nageuse nue, à travers des photos volées à son intimité ?
A l’heure d’Internet où chacun a accès à tout ou presque, qui aujourd’hui n’a pas été spectateur, consentant ou non, de photos dérobées, d’une intimité volée, basculant, souvent inconsciemment, dans une forme de voyeurisme ? D’où ce nouveau constat : avant, pour voir de telles images, il fallait les rechercher, donc les vouloir. Aujourd’hui, c’est s’y soustraire qui demande de la volonté. Sans entrer dans des considérations morales (sur ce qui est bien ou mal), on ne peut que constater que l'exercice de la liberté en matière de sexualité s'est déplacé.

Des représentations de la sexualité subies ou choisies ?

De la même façon, qui aujourd’hui a pu échapper à ces représentations de la sexualité plus subies que choisies que nous offrent les médias ? Que gardons-nous de ces images qui nous font entrer dans la réalité la plus intime de parfaits inconnus ? Quel est l’impact de ces mots parfois très crus qu’on peut entendre sur certaines ondes tard le soir ? Ces représentations de la sexualité s’impriment-t-elles en nous ? Sommes-nous démunis face à cette déferlante de mots et d’images qui parfois s’invitent chez nous à notre insu ? Et finalement, cette libération apparente véhiculée par les médias en matière de sexualité correspond-elle à un réel gain de liberté dans ce domaine ?

Où est la vraie liberté ?

Pour y répondre, là encore, le jugement entre ce qui est moral ou immoral ne suffit pas. D’autant qu’il existe déjà une ligne jaune à ne pas franchir : celle de la loi, qui est là pour nous protéger. Cette protection s’exprime de plusieurs manières :
- En matière de sexualité, la loi a fixé 2 axes majeurs : le libre consentement et la notion implicite de majorité sexuelle qui est fixée à 15 ans.
- En matière d’images, le législateur a voulu protéger tout particulièrement les personnes mineures des images à caractère pornographique, que le mineur soit lui-même photographié ou qu’il soit destinataire de telles images.
Mais au-delà de cette ligne jaune, chacun doit pouvoir être amené à réfléchir à ce qui lui est proposé pour pouvoir choisir quel sens donner à ses comportements. C’est là la vraie liberté.

Donner du sens à ses actes

La vraie question, c’est donc celle du sens. Mais que veut dire "donner du sens" et comment peut-on trouver ce sens ? Donner du sens, cela recouvre deux choses :
- C’est d’abord orienter nos actes : les faire tendre vers un but : reste à savoir quel but. Ce qui donne du sens à nos actes en tant qu’êtres humains, c’est ce qui nous fait tendre vers la finalité la plus humaine, qui correspond au désir inscrit le plus profondément en tout homme. En matière de vie affective et sexuelle, le désir que toute personne porte en elle n’est-il pas d’aimer et d’être aimé ? Or l’amour est le grand absent dans la pornographie : c’est la performance qui y occupe toute la place. Et quand les médias parlent de sexualité, ils l’abordent souvent du seul point de vue technique, donnant ainsi une image de la sexualité déconnectée de toute sa dimension affective, donc humaine.
- C’est ensuite signifier : c’est-à-dire que nos actes auront un sens s’ils expriment quelque chose qui est en nous et qui est vrai. Ils n’en auront pas s’ils sont déconnectés de tout sentiment, intention, valeur à laquelle on adhère, ou projet. Il nous suffit pour cela d’avoir conscience que nous ne sommes pas que corps : nous avons aussi un cœur et une conscience. Si lorsque nous aimons nous engageons ces trois dimensions, alors nos gestes pourront être le signe que nous aimons vraiment.
Cela ne veut pas dire qu’il faut constamment examiner notre conscience pour vérifier si chacun de nos actes a un sens. Mais si nous prenons le temps de nous interroger sur ce que nous désirons au plus profond de nous-mêmes, nos actes seront naturellement enclins à exprimer cette orientation, tout en restant soumis à nos limites.

Deux repères pour nous guider

Pour éviter de s'égarer et faire de ce désir d’aimer un chemin de bonheur, deux réalités peuvent aussi nous guider :
- Croire que cette capacité d'aimer est ce qu’il y a de plus beau chez l’homme : il n’y a donc pas à avoir peur de la sexualité puisqu’il s’agit d’un désir inscrit en chacun de nous. La sexualité n'est pas sale, mais ce sont les représentations et l'utilisation que l'on en fait qui peuvent la détourner de son but. Prendre conscience de cela nous rend moins vulnérables face aux mots ou aux images qui pourraient en donner une représentation moins belle.
- Se rappeler que ce désir d’amour est également ce que l’homme a de plus fragile : il n’y a qu’à voir combien cela peut le rendre immensément heureux, mais aussi parfois très malheureux. D'où l'importance de ne pas prendre la relation amoureuse à la légère et de se donner la peine de construire un amour vrai. (lire l’article Comment savoir si je l’aime vraiment ?)


Armelle Nollet

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