L'ex ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer l'avait annoncé en mars suite au rapport d'experts préconisant de rééquilibrer la place des maths dans la formation des lycéens.
Un enseignement de 1h30 de maths va être ajouté au tronc commun d'enseignement en classe de première générale à la rentrée, dans le cadre de l'enseignement scientifique qui va devenir "enseignement scientifique et mathématique".
Mais Emmanuel Macron a finalement précisé le 2 juin que "cet "enseignement scientifique et mathématique" va être proposé à titre facultatif à tous les élèves volontaires de classe de 1ère générale qui n’auront pas choisi la spécialité mathématiques".
Ce renforcement des maths reste donc optionnel à la rentrée 2022, ce qui laisse à peine quelques jours aux élèves de seconde (qui n'auraient pas pris les maths en spécialité) pour se déterminer pour cette option... et peut-être revoir leur trio de spécialités.
Une option pour quoi faire ?
En effet les élèves qui suivront cet enseignement optionnel de maths en première pourront rejoindre en terminale l'option de "mathématiques complémentaires" qui permet par exemple de poursuivre des études d'économie ou de gestion.
Jusqu'à présent, seuls les élèves ayant déjà pris la spécialité "mathématiques" en première dans leur trio (mais l'abandonnant en terminale) pouvaient prendre l'option "maths complémentaires". Cela conduisait d'ailleurs certains élèves à choisir la spécialité maths plus par nécessité que par goût.
La nouvelle option offre donc un autre parcours possible à des élèves ne visant aucunement des études scientifiques mais souhaitant garder un "bagage" mathématiques minimum pour de nombreuses filières.
Jusqu'à présent, seuls les élèves ayant déjà pris la spécialité "mathématiques" en première dans leur trio (mais l'abandonnant en terminale) pouvaient prendre l'option "maths complémentaires". Cela conduisait d'ailleurs certains élèves à choisir la spécialité maths plus par nécessité que par goût.
La nouvelle option offre donc un autre parcours possible à des élèves ne visant aucunement des études scientifiques mais souhaitant garder un "bagage" mathématiques minimum pour de nombreuses filières.
La crainte d'une baisse de niveau en maths
Depuis plusieurs mois en effet, des voix alertent sur les conséquences de la réforme du lycée sur les compétences mathématiques des jeunes Français, déjà en baisse depuis plusieurs années.
En effet, depuis 2019, les mathématiques ne faisaient plus partie du "tronc commun" d'enseignements obligatoires en première et terminale.
Il y avait certes un "enseignement scientifique" de 2h par semaine, mais surtout dispensé par des enseignants de physique-chimie ou de SVT, les profs de maths n'assurant que 6% de cet enseignement.
En effet, depuis 2019, les mathématiques ne faisaient plus partie du "tronc commun" d'enseignements obligatoires en première et terminale.
Il y avait certes un "enseignement scientifique" de 2h par semaine, mais surtout dispensé par des enseignants de physique-chimie ou de SVT, les profs de maths n'assurant que 6% de cet enseignement.
36% des lycéens ne font quasiment plus de maths à 16 ans
Pour poursuivre les maths en classe de première générale, il fallait donc jusqu'à présent les choisir dans ses trois spécialités. Certes, 64% des lycéens ont opté pour cette spécialité en première en 2021, ce qui fait des mathématiques la spécialité la plus choisie (sur 13).
Mais 36% des lycéens français ne font donc quasiment plus de mathématiques à l'âge de 16 ans ! Dans le système antérieur des séries (L, ES, et S), ils n'étaient que 13% dans ce cas (les élèves de la série L sans option maths). Or les compétences scientifiques ont une importance croissante dans tous les secteurs économiques...
Dernier problème souligné par le rapport rendu en mars 2022, "la proportion des filles en spécialité mathématiques est moindre que celle des filles en terminale S".
Mais 36% des lycéens français ne font donc quasiment plus de mathématiques à l'âge de 16 ans ! Dans le système antérieur des séries (L, ES, et S), ils n'étaient que 13% dans ce cas (les élèves de la série L sans option maths). Or les compétences scientifiques ont une importance croissante dans tous les secteurs économiques...
Dernier problème souligné par le rapport rendu en mars 2022, "la proportion des filles en spécialité mathématiques est moindre que celle des filles en terminale S".
1h30 de maths en plus en 1ère à la rentrée 2022
Le "renforcement en maths" annoncé tend donc à rééquilibrer la part des maths pour ces élèves ne choisissant pas la spécialité mathématiques.
L'option ajoutée en première vient gonfler dans le tronc commun l'enseignement scientifique dont le nom devient "enseignement scientifique et mathématiques" (ESM).
La note de contrôle continu de cet enseignement englobera désormais la notes obtenue dans les deux heures de sciences et dans l'option de maths. Sur Parcoursup, elle donnera une indication du niveau de l'élève en maths.
Ci-dessous l'infographie du ministère de l'Education nationale
L'option ajoutée en première vient gonfler dans le tronc commun l'enseignement scientifique dont le nom devient "enseignement scientifique et mathématiques" (ESM).
La note de contrôle continu de cet enseignement englobera désormais la notes obtenue dans les deux heures de sciences et dans l'option de maths. Sur Parcoursup, elle donnera une indication du niveau de l'élève en maths.
Ci-dessous l'infographie du ministère de l'Education nationale
Encore des réformes à venir ?
Les choses sont donc à peu près claires pour la rentrée 2022 - même si cela oblige les établissement à consulter tous les élèves de seconde. Mais la question pourrait encore évoluer l'an prochain.
En effet, il avait d'abord été prévu que cet enseignement de 1h30 de maths concernerait tous les élèves ne prenant pas la spécialité maths. La pénurie d'enseignants de mathématiques a semble-t-il amené à une proposition facultative, mais est-ce partie remise pour 2023 ?
Une autre option encore était de donner cet enseignement scientifique et mathématiques de 3h30 à tous les élèves, y compris ceux qui font la spécialité maths. Ce qui exigerait une refonte du programme de spécialité... et encore plus de profs de maths.
L'idée de créer une épreuve anticipée de maths en première (parallèle à celle de français) pourrait aussi ressortir des cartons.
En effet, il avait d'abord été prévu que cet enseignement de 1h30 de maths concernerait tous les élèves ne prenant pas la spécialité maths. La pénurie d'enseignants de mathématiques a semble-t-il amené à une proposition facultative, mais est-ce partie remise pour 2023 ?
Une autre option encore était de donner cet enseignement scientifique et mathématiques de 3h30 à tous les élèves, y compris ceux qui font la spécialité maths. Ce qui exigerait une refonte du programme de spécialité... et encore plus de profs de maths.
L'idée de créer une épreuve anticipée de maths en première (parallèle à celle de français) pourrait aussi ressortir des cartons.
L'objectif de 10 000 filles en plus en maths expertes
Un autre objectif pointé par le rapport d'experts remis à Jean-Michel Blanquer en mars 2022 préconisait aussi d'accueillir d'ici 2024 10 000 filles en plus dans l'option "mathématiques expertes", proposée en plus de la spé maths aux élèves se destinant aux études scientifiques de haut niveau.
L'objectif consisterait à attirer dans l'option 4 filles en plus par établissement : c'est peu, mais le rapport n'indique pas comment faire !
Pour séduire davantage d'élèves en général (filles ou garçons), il rappelle pourtant la nécessité de travailler en profondeur la pédagogie, les méthodes et l'évaluation des mathématiques. Objectifs difficilement réalisables sans suffisamment de professeurs de maths.
L'objectif consisterait à attirer dans l'option 4 filles en plus par établissement : c'est peu, mais le rapport n'indique pas comment faire !
Pour séduire davantage d'élèves en général (filles ou garçons), il rappelle pourtant la nécessité de travailler en profondeur la pédagogie, les méthodes et l'évaluation des mathématiques. Objectifs difficilement réalisables sans suffisamment de professeurs de maths.
Pour en savoir plus
- Téléchargez ci-dessous le rapport "La place des mathématiques dans la voie générale du lycée", comité de consultation, mars 2022