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Jeunes diplômés 2022 : l'insertion professionnelle rebondit, mais la crise laisse des traces



L'enquête insertion de la Conférence des grandes écoles (CGE) montre que les recrutements des bac+5 ont retrouvé début 2022 leur niveau d'avant la crise sanitaire. Pourtant une autre enquête souligne que la santé mentale des jeunes talents français est fragilisée.





Jeunes diplômés 2022 : l'insertion professionnelle rebondit, mais la crise laisse des traces

La 30è "Enquête Insertion" réalisée par la Conférence des grandes écoles (CGE) et publiée en juin 2022 s'ouvre sur un satisfecit.

Réalisée chaque année à la même époque (entre décembre et mars), elle mesure le taux d'emploi des nouveaux diplômés des grandes écoles dans les trois mois suivant la fin de leur cursus. Or en 2021, du fait de la crise sanitaire, celui-ci était en recul, à 79,1%, et même dans les grandes écoles, beaucoup d'étudiants avaient eu du mal à trouver leur stage de fin d'études.

Or un an plus tard, le taux net d’emploi se rétablit : il progresse de 10,7 points pour retrouver le niveau élevé des années d'avant la crise et atteindre le chiffre record de 89,8%.
 

Recrutés moins de deux mois après le diplôme, voire avant

Le rebond est commun à tous les types d’écoles mais les ingénieurs bénéficient du taux net d’emploi le plus élevé avec 91,1% (+11,7 points), suivi des managers avec 88,6 % et des diplômés des écoles d’autres spécialités avec 85,9 %.

Après avoir décroché leur diplôme, plus de huit diplômés en emploi sur dix (83,6 %) ont été recrutés en moins de deux mois. Et plus de la moitié d'entre eux (63,6%) a même signé son contrat avant d'avoir achevé les études !

Ceci n'a rien d'étonnant vu la reprise économique rapide en 2021-2022 et la guerre des talents que se livrent les entreprises. (D'autre part au premier trimestre 2022, la guerre en Ukraine n'avait pas encore impacté les échanges commerciaux.)
 

Des emplois de cadres en CDI

La Conférence des grandes écoles se fait fort de souligner que les diplômés des grandes écoles occupent bien les emplois auxquels on les a préparés :

86,1% des diplômés en poste en France ont le statut cadre. En outre, 29,2% des diplômés de la promotion 2021 déclarent avoir exercé des responsabilités hiérarchiques dès leur premier poste à la sortie de l’école.

81,8% sont en CDI, un chiffre qui retrouve là encore le niveau d'avant la crise après le recul de 5,1 points observé en 2021.

- Enfin les salaires sont même légèrement supérieurs au niveau d'avant la crise. Chez les diplômés travaillant en France, le salaire brut annuel moyen hors primes s’établit à 36 551 €, soit +3,1% sur un an (à lire aujourd'hui au regard de l'inflation).
 

Des ombres au tableau : les inégalités hommes-femmes perdurent


Toutefois la satisfaction de voir "tout redevenir comme avant" se teinte de quelques ombres. La CGE note ainsi qu'en 2022, pour la promotion sortante travaillant en France, les écarts de salaires entre hommes et femmes perdurent, tout en diminuant légèrement par rapport à l'enquête précédente :

"Le salaire moyen hors primes des hommes se révèle ainsi supérieur de 5 % à celui des femmes (hommes : 37 268 euros, femmes : 35 505 euros contre 6,6% en 2021".

De même la part des femmes en activité professionnelle est systématiquement inférieure à celle des hommes : 71,7% contre 74,3%.

L'écart monte à trois points à la sortie des écoles d'ingénieurs : 71,3% des jeunes femmes ingénieures sont en activité professionnelle contre 74,3% des hommes. Une disparité paradoxale vu les efforts menés en amont par les écoles d'ingénieurs pour augmenter la part de leurs étudiantes !


- Téléchargez l'infographie de l'enquête insertion 2022 de la CGE :
 

Les compétences pour relever les défis environnementaux en question

D'autre part en 2022, les grandes écoles savent combien leurs étudiants souhaitent avoir un impact sur le monde, en particulier sur les enjeux environnementaux. L'enquête insertion les a donc questionnés pour savoir si la "responsabilité sociétale des entreprises" faisait partie de leurs missions.

Il en ressort que la RSE (notamment la question environnementale) est présente dans 23,4% des postes occupés par les diplômés. 

D'autre part, lorsque les postes sont liés à l'environnement, 63,3% des diplômés déclarent avoir acquis les compétences en matière de transformations environnementales, utiles pour occuper l’emploi.


De fait, de plus en plus d'établissements lancent des formations ou des modules liés aux transitions ou font un gros effort pour intégrer ces enjeux dans tous leurs contenus.


Une insatisfaction croissante dans les grandes écoles

Mais au-delà des chiffres rassurants de l'enquête insertion de la CGE, même dans ces cursus d'élite, de plus en plus d'étudiants remettent en question le modèle de carrière qui leur est proposé.

En 2018 déjà, un groupe d'étudiants interpellait leurs écoles et surtout leurs futurs employeurs à travers le "Manifeste pour un réveil écologique" signé par plus de 30 000 étudiants, exigeant des entreprises un engagement environnemental plus volontaire.

En 2022, les crises - sanitaire, sociales ou climatiques - se sont accumulées et l'on a vu un groupe d'étudiants d'AgroParisTech, grande école d'ingénieurs agronomes faire un stupéfiant discours de rupture et presque de révolte, le jour de leur remise de diplôme :


Le discours de diplômés de l'Agro qui "bifurquent" :

 


Une autre enquête sur la santé mentale des jeunes talents


D'autre part une autre enquête réalisée par JobTeaser - plateforme de recrutement des jeunes diplômés - et moka.org auprès de 18-30 ans étudiants et jeunes pros montre que la santé mentale des jeunes talents français est fragilisée : 30% d'entre eux avouent se sentir mal, voire très mal moralement dans le contexte actuel.

Plus encore, 56% d'entre eux  souffrent de stress chronique (et plus encore, 62% des femmes). Ces "soucis" sont souvent liés au travail puisque 39% disent qu'ils souffrent d'une charge de travail trop importante et 34% ont peur de ne pas voir leur recherche d'emploi aboutir.   

Des résultats qui montrent que la crise COVID a laissé des traces, mais qu'elle a aussi mis en lumière l'importance d'être accompagné dans ces difficultés :  62% des 18-30 interrogés seraient prêts à ne pas postuler à une offre d'emploi même très attrayante si l'entreprise n'accorde pas d'importance à la santé mentale de ses salariés !

Le "bien-être au travail" pourrait donc à l'avenir devenir une autre variable tout aussi importante que le niveau de salaire ou de responsabilité.



Rédigé par la rédaction le Mardi 21 Juin 2022

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