"Une des périodes les plus délicates de l'éducation, et particulièrement de nos jours, est celle qui commence avec l'âge de la puberté.
Dans toutes les civilisations anciennes, dans les civilisations égyptiennes et hébraïques, dans les civilisations classiques, romaine et grecque, l'âge de la puberté a retenu l'attention de la société comme représentant une période extrêmement importante pour la race ; l'initiation solennelle de l'enfant pubère constitue la reconnaissance publique de l'entrée de l'homme dans le société. L'adolescent sort d'une vie accomplie : celle de l'enfant qui crée l'homme ; et le voici, une fois encore, un nouveau-né : le nouveau-né social.
Dans toutes les civilisations anciennes, dans les civilisations égyptiennes et hébraïques, dans les civilisations classiques, romaine et grecque, l'âge de la puberté a retenu l'attention de la société comme représentant une période extrêmement importante pour la race ; l'initiation solennelle de l'enfant pubère constitue la reconnaissance publique de l'entrée de l'homme dans le société. L'adolescent sort d'une vie accomplie : celle de l'enfant qui crée l'homme ; et le voici, une fois encore, un nouveau-né : le nouveau-né social.
Laisser l'adolescent forger sa liberté pour qu'il puisse s'orienter dans la société
En tant que nouveau-né, il a besoin de soins délicats. Au point de vue psychique, l'homme qui devra vivre et travailler en homme, s'associant aux autres hommes, n'existe pas encore ; mais il est déjà né. Et son ambiance, sa forme de culture doivent essentiellement changer.
Le problème ne relève certes pas de la culture ni des méthodes particulières et il ne se résout pas en suivant la même voie que celle de l'enfance, c'est-à-dire en utilisant un matériel qui fait comprendre, en le concrétisant, un exercice isolé ; en respectant le libre choix et le libre travail.
Cela ne résout pas le problème : l'enfant est achevé, l'homme commence. Et si la liberté consistait à lui donner des moyens de se construire une personnalité, la liberté de l'adolescent consiste à lui donner les moyens de s'orienter dans la société pour se préparer à en acquérir la conscience. C'est de cela que nous avons besoin. Nous avons besoin d'hommes neufs qui aient une claire conscience sociale et une force morale pour combattre les erreurs qui obscurcissent notre destin ; sans cela, nous n'aurons que des hommes cultivés. Mais nous en avons déjà tant !
Faciliter la culture à un petit nombre de privilégiés pour leur épargner la fatigue, ce n'est pas cela qui apportera des avantages nouveaux à la société. Je dirais presque que ce serait s'écarter du but glorieux de l'éducation : celui d'améliorer les hommes.
Le problème ne relève certes pas de la culture ni des méthodes particulières et il ne se résout pas en suivant la même voie que celle de l'enfance, c'est-à-dire en utilisant un matériel qui fait comprendre, en le concrétisant, un exercice isolé ; en respectant le libre choix et le libre travail.
Nous avons besoin d'hommes neufs qui aient une claire conscience sociale et une force morale
Cela ne résout pas le problème : l'enfant est achevé, l'homme commence. Et si la liberté consistait à lui donner des moyens de se construire une personnalité, la liberté de l'adolescent consiste à lui donner les moyens de s'orienter dans la société pour se préparer à en acquérir la conscience. C'est de cela que nous avons besoin. Nous avons besoin d'hommes neufs qui aient une claire conscience sociale et une force morale pour combattre les erreurs qui obscurcissent notre destin ; sans cela, nous n'aurons que des hommes cultivés. Mais nous en avons déjà tant !
Faciliter la culture à un petit nombre de privilégiés pour leur épargner la fatigue, ce n'est pas cela qui apportera des avantages nouveaux à la société. Je dirais presque que ce serait s'écarter du but glorieux de l'éducation : celui d'améliorer les hommes.
De l'adolescent libéré peut monter une forme de sagesse
Le véritable secret de la liberté de l'adolescent consiste à le mettre dans une ambiance qui fasse surgir les caractères cachés en nous apportant de nouvelles révélations : les révélations de l'adolescent ; de cet adolescent qui, grâce aux périodes sensibles qui le conduisent vers son destin social, passe par des moments de lucidité telle que l'adulte en est confondu.
Si nous attendons une aide de l'enfant pour résoudre nos problèmes sociaux, cette aide nous viendra de l'adolescent libéré, qui sent monter de son subconscient, de ses instincts créateurs, une forme nouvelle de sagesse.
Il nous faut préparer cette ambiance pour que, dans l'adolescent, puisse se développer l'homme avec son destin supérieur : une ambiance d'activité sociale qui lui permette de revivre l'expérience de l'homme qui a construit la civilisation... Celui qui sacrifierait les trésors cachés de l'âme de l'adolescent pour en faire un homme cultivé saperait la grande espérance de l'humanité".
Si nous attendons une aide de l'enfant pour résoudre nos problèmes sociaux, cette aide nous viendra de l'adolescent libéré, qui sent monter de son subconscient, de ses instincts créateurs, une forme nouvelle de sagesse.
Il nous faut préparer cette ambiance pour que, dans l'adolescent, puisse se développer l'homme avec son destin supérieur : une ambiance d'activité sociale qui lui permette de revivre l'expérience de l'homme qui a construit la civilisation... Celui qui sacrifierait les trésors cachés de l'âme de l'adolescent pour en faire un homme cultivé saperait la grande espérance de l'humanité".
Maria Montessori, 1936.
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Maria Montessori : C'est l'enfant qui peut sauver le monde !
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