Un Train de l'industrie va parcourir la France pour recruter

Marre de n'entendre parler de l'industrie française qu'à travers les plans sociaux et les licenciements... Car si de grands secteurs sont bien en souffrance (comme l'automobile), d'autres restent à la pointe de l'innovation et en bonne forme économique : ainsi l'aéronautique, qui poursuit les recrutements à vive allure, ainsi que le ferroviaire ou le secteur de l'énergie...

Or l'industrie française pâtit de son image et peine à recruter notamment des techniciens et des ingénieurs. Elle manque de compétences alors que les départs à la retraite sont nombreux et que les jeunes préfèrent souvent s'orienter vers des métiers du tertiaire. "Etre en bleu de travail toute la journée, ça ne tente pas les jeunes", explique un jeune ingénieur recherche chez EDF. Sans compter que les femmes continuent à bouder ces secteurs.

D'où l'initiative du ministère du Redressement productif qui lance ce "Train Industrie et Innovation" pour présenter les possibilités de formations et d'emplois dans le secteur, avec 20 étapes prévues dont une en Allemagne à Dusseldorf.

Le train prendra son départ durant la troisième semaine de l'industrie : le mardi 19 mars, il est à Paris, en gare de Lyon, où il attend les visiteurs de 11h à 16h. Le lendemain, 20 mars, il reste sur Paris mais sera en gare du Nord. Puis il partira sur Troyes (le 21), sur Belfort (le 22) et jusqu'au 18 avril, il entrera en gare de Dijon, Clermont-Ferrand, Lyon, Grenoble, Marseille, Toulouse, Tarbes, Bordeaux, Saint-Nazaire, Rennes, Le Havre, Lille, Düsseldorf en Allemagne, Metz, Strasbourg et Valenciennes.

Pour avoir les dates et les horaires du train, il suffit de consulter le site de l'événement. Vous y trouvez aussi pour chaque ville la liste des emplois qui sont proposés par les entreprises partenaires de l'événement. On y trouve de grands groupes comme Total, Alstom, SNCF, Areva, Lafarge, Toyota qui veulent profiter du train pour mieux faire connaître leurs emplois.

Le "Train Industrie et Innovation" va proposer "20.000 offres d'emplois à destination de toutes sortes de qualifications" allant de l'ingénieur à l'ouvrier, de l'apprentissage à la reconversion, a précisé le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Selon lui,  "d'ici 2015, l'industrie française pourrait recruter entre 80.000 et 100.000 femmes et hommes par an".

Cela vous surprend ? Sans doute parce que l'industrie a du mal à contrer l'effet désastreux des fermetures de sites. On en oublie que son point fort reste l'innovation et le haut niveau d'avancée technologique qui lui permet d'être leader sur certains marchés. Ainsi Alstom exporte ses trains dans le monde entier, Airbus ses avions.

Voilà pourquoi le président de la SNCF Guillaume Pepy (forcément partenaire du train) a expliqué que le train allait "permettre de parler emploi, mais aussi innovation, esprit de conquête, culture industrielle". Les recruteurs vont aussi tenter de présenter ces métiers de l'industrie pénuriques mal connus, comme ceux de la chaudronnerie ou de la soudure, qui offrent pourtant des ponts d'or aux candidats. Les techniciens de maintenance sont aussi très demandés.

"Les entreprises qui embauchent, proposent des emplois" et "présentent (...) leurs innovations, leur inventions qui projettent sur l'industrie un regard positif et optimiste", a précisé M. Montebourg qui explique aussi que "l'industrie est mieux payée qu'ailleurs".

Le ministre inaugure le Train Industrie et Innovation mardi 19 mars après-midi à la Gare de Lyon à Paris.

• L'initiative est détaillée sur le site www.train-industrie-innovation.fr