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Précarité étudiante : les initiatives solidaires se multiplient



Face aux difficultés matérielles et psychiques des étudiants, la solidarité s'organise. Les pouvoirs public mais aussi les associations, les écoles, les entreprises ou les étudiants eux-mêmes multiplient les actions, de l'aide alimentaire au cours de yoga gratuit. Tour d'horizon.





Distribution alimentaire par les Restos du Coeur, au vélodrome de Marseille, le 26 mars. © madeinmarseille
Distribution alimentaire par les Restos du Coeur, au vélodrome de Marseille, le 26 mars. © madeinmarseille
"Au départ, on était une bande de copains d'école". Etudiante en M1 à l'EFREI Paris, école privée d'ingénieurs informatique, Déborah raconte comment, début 2021, ce petit groupe prend conscience des difficultés de beaucoup de leurs camarades.

"Comme l'école propose un cursus à mi-temps, beaucoup en profitaient pour travailler. Mais avec le Covid, ils ont tous perdu leur job. Certains étaient en grande difficulté, d'autant qu'il nous faut acquérir un matériel informatique assez cher..."

Du coup, la bande de copains décide d'agir. Ils créent le collectif étudiant Stud'Force et montent en un mois un événement live pour récolter des fonds mais aussi briser l'isolement.

Le Stud'live : un événement étudiant et solidaire soutenu par 34 streamers

Précarité étudiante : les initiatives solidaires se multiplient
Du 12 au 14 mars, pendant 48 heures non-stop, le Stud’Live donne de la voix sur les réseaux sociaux, en particulier la chaîne Twitch de Stud'Force. Cinq grand débats sont consacrés à la précarité étudiante tandis que 34 streamers, modérateurs et artistes mobilisent leur communauté pour lancer un appel aux dons en partenariat avec le Secours populaire.

Résultat : 135 000 euros sont collectés, une somme remise au Secours Populaire qui se charge, dans chaque région, d'aider les étudiants précaires.
"Nous avons aussi réussi ce qui nous semblait le plus important : donner de la voix à notre histoire à tous", dit Déborah qui espère que cet élan solidaire va se prolonger.

Des actions solidaires dans toutes les régions

Suite à l’événement, les étudiants de Stud’Force veulent continuer à partager des bons plans. Pour cela ils ont lancé un discord, une plateforme qui permet de découvrir dans chaque région toutes les aides en faveur des étudiants.

On y apprend ainsi qu'à Lyon, 17 hôteliers distribuent des paniers alimentaires aux étudiants. Que l'office de tourisme du Maine-et-Loire leur offre des week-ends dans des gites à la campagne, ou qu'à Levallois-Perret, un espace de coworking accueille gratuitement les étudiants qui veulent briser leur isolement.

Une information d'autant plus précieuse que beaucoup ignorent les aides dont ils pourraient bénéficier. "Certains ne savent pas qu'ils peuvent venir aux Restos du Coeur", disent par exemple les bénévoles de cette association qui a organisé le 26 mars une distribution exceptionnelle pour les étudiants au vélodrome de Marseille.

"Au Secours populaire, on a vu arriver cette année 40% de personnes en plus et parmi eux de nombreux étudiants que l'on ne voyait jamais avant", confirme le secrétaire général du Secours Populaire.

Un budget étudiant déséquilibré par la perte des jobs 

L'impact de la crise sanitaire sur les budgets étudiants a été confirmé par une enquête réalisée en juillet 2020 par l'Observatoire de la vie étudiante (OVE) sur 6300 étudiants.

Ceux-ci peuvent bénéficier de trois types de ressources : l'aide de leur famille, leur activité rémunérée et l'aide publique. Or la crise sanitaire a considérablement réduit les revenus des jobs dont bénéficiaient justement ceux qui sont les moins aidés par leur famille. Ainsi, durant le premier confinement, 36% des étudiants qui exerçaient une activité rémunérée ont dû l’interrompre, perdant en moyenne 274 euros par mois, et 21% ont ont dû la réduire, perdant 86 euros par mois.

Les étudiants étrangers et les étudiants âgés de 26 ans et plus sont ceux qui ont subi les pertes les plus importantes, respectivement 426 € et 414 € par mois en moyenne. 

Source : Observatoire de la vie étudiante (OVE)

Business schools : des frais de scolarité modulés ou des fonds de solidarité

Certains établissements d'enseignement supérieur eux-mêmes, en particulier des business schools, ont créé des fonds de solidarité.

Ainsi KEDGE a décidé de débloquer 100K€ de son fonds d'urgence à destination exclusive de ses étudiants en difficultés financières. La Fondation EMLyon a fait de même en allouant un fonds exceptionnel de 408K€ pour aider 467 étudiants en situation précaire.

Grenoble Ecole de management (GEM), SKEMA, HEC, l'EDHEC ou Montpellier Business School ont lancé des fonds de solidarité, alors que leur propre budget est impacté par la baisse du nombre d'étudiants internationaux.

Face à une crise qui dure, certains établissements font aussi évoluer leurs frais de scolarité pour la rentrée 2021. Ainsi, l'Essca School of management va moduler ses frais de scolarité en fonction des ressources de chaque famille, avec 12 tranches de frais de scolarité.
Un simulateur en ligne permet à tout parent ou lycéen de calculer immédiatement sur le site de l'école ses frais de scolarité.  Pour le Programme Grande École, ceux-ci pourront aller de 2 980 euros à 11 910 euros.

Des bourses d'études ou de mobilité

La bourse mobilité de l'ESC Clermont.
La bourse mobilité de l'ESC Clermont.
Conscients que la rentrée 2021risque d'être encore dure pour le budget des familles et des étudiants, le ministère de l'Enseignement supérieur a annoncé qu'à l'université, les frais de scolarité ne bougeront pas en 2021.

Beaucoup d'établissements privés ou consulaires ont, de leur côté, lancé des bourses pour les étudiants les plus défavorisés. C'est le cas de d'IAD-3D, une école du jeu-vidéo et des arts numériques basée à Montpellier.

L'ESC Clermont Business School, elle, a lancé une bourse mobilité de 500 euros, la bourse Upgrade. "Cette opération a été imaginée pour tous nos étudiants, qui ont dû réduire leurs projets à l’international du fait de la crise sanitaire en 2020-2021, alors même que nous considérons cette expérience comme essentielle à leur parcours", explique Françoise Roudier, directrice générale de l'ESC Clermont.

Les étudiants pourront donc en bénéficier en 2021-2022 pour suivre un semestre ou une année complète en double diplôme hors de France, pour réaliser un stage, une mission humanitaire, travailler à l’étranger, ou concrétiser un projet personnel de voyage...

A Audencia, cinq bourses mobilité de 5000 euros

Dans un océan de difficultés, certains ont eu la chance rare de pouvoir poursuivre des projets ambitieux. A Audencia, cinq étudiants préparant des diplômes en lien avec la culture ont ainsi bénéficié d'une bourse mobilité de 5000 euros accordée par la Fondation Malatier-Jacquet, qui attribue chaque année des bourses étudiantes dans les domaines de l’art et de la culture. 

Anaëlle a ainsi pu réaliser à partir d'août 2020 son semestre d’études en Corée du Sud et y suivre un cours de "Cinéma et Architecture dans l’Asie de l’Est" ! "La bourse m’a permis de réaliser l'un de mes plus grands rêves d'étudiante, dit-elle. Mon prêt étudiant m'a permis de financer ma scolarité, tandis que la bourse Malatier-Jacquet a pu couvrir l’intégralité des finances liées à ce voyage."

Une chance sans doute exceptionnelle alors que des milliers d'autres étudiants ont dû renoncer à un départ ou un échange.

Des jeunes confrontés à des troubles anxieux généralisés !

Précarité étudiante : les initiatives solidaires se multiplient
Mais les difficultés des étudiants ne sont pas seulement matérielles. L'isolement, les cours à distance, l'absence de loisirs et de relations ainsi que l'arrêt de nombreux projets ont plongé des milliers d'étudiants dans une souffrance psychologique parfois sévère.

Une enquête réalisée par Ipsos en janvier 2021 avec la fondation FondaMental montre que 40% des jeunes de moins de 25 ans souffrent d'un trouble anxieux généralisé (+9 points par rapport à l’ensemble des Français). 

Un peu plus d’1 jeune sur 5 de moins de 25 ans rapporte des symptômes de troubles dépressifs modérément sévères ou sévères (21%).  Et presque 3 jeunes sur 10 ont pensé qu’il vaudrait mieux qu’ils soient morts ou ont songé à se blesser.

Cette étude Ipsos-FondaMental confirme une étude française (Marielle Wathelet et al.) déjà réalisée fin avril 2020 chez plus de 69 000 étudiants français : celle-ci montrait que la santé mentale était altérée pour 1 étudiant sur 2 (dépression sévère (16%), stress (25%), anxiété (27%) ou idées suicidaires (11%).  

Trois consultations psychologiques gratuites pour les étudiants

Ces diverses enquêtes, hélas confirmées par plusieurs suicides, des décrochages, dépressions ou problèmes d'addictions ont finalement conduit les pouvoirs publics à mobiliser un réseau d'aide psychologique gratuite pour les étudiants.

- En Ile-de-France, suite à son enquête, la fondation FondaMental a lancé début janvier 2021 avec le soutien de la région une plateforme de conseils et de téléconsultations gratuites : https://ecouteetudiants-iledefrance.fr

Elle permet de faire le point sur son état psychologique, de trouver des "clés et astuces" face au mal-être, à l'anxiété, aux idées noires, et aux troubles du sommeil, et d'obtenir de 1 à 3 consultations gratuites avec des psychologues spécialisés dans les thérapies cognitives et comportementales,

- Depuis février 2021, tous les étudiants français peuvent bénéficier de trois consultations gratuites avec un psychologue. La liste des professionnels partenaires est disponible sur le site https://santepsy.etudiant.gouv.fr/  Trois autres consultations gratuites supplémentaires peuvent être prescrites si nécessaire.

- La Chambre Professionnel de la Médiation et de la Négociation propose aussi depuis le 23 mars aux étudiants une heure d'entretien individuel gratuite (par téléphone ou en visio) avec un médiateur professionnel. On peut se connecter à tout moment sur https://cpmn.simplybook.it/ ou via l'application de la médiation professionnelle pour prendre rendez-vous avec un des professionnels de l'écoute pour exprimer ses problèmes et ses émotions. 

- Enfin, certains établissements d'enseignement supérieur comme Grenoble Ecole de management (GEM) ont aussi mis en place des cellules de soutien psychologiques.

OLY Be lance une offre solidaire pour les étudiants et les demandeurs d’emploi

Des professionnels privés et des entreprises tentent eux aussi d'apporter leur coup de pouce aux étudiants : réseaux de soins esthétiques, coiffeurs, mentors, coachs, offres de stage ou d'expérience professionnelle...

Ainsi, le réseau OLY Be, spécialiste des cours de yoga a offert six mois d’abonnement online illimité aux étudiants et aux personnes en recherche d'emploi. Cette offre solidaire permet de choisir parmi plus de quinze pratiques différentes ou d'assister à des ateliers thématiques pour améliorer leur mieux-être : gestion du stress, alimentation, bien-être...

De même les 70 résidences étudiantes ARPEJ ont conclu un partenariat avec l’application de sport Z’Fitness pour offrir à leurs résidents un accès gratuit à des cours de sport, de danse ou de yoga.

Une façon d'être plus zen, mais le vrai "mieux-être", on le sait bien, arrivera avec la reprise de la vie étudiante en présentiel et surtout de la vie relationnelle.




Rédigé par rédaction le Lundi 29 Mars 2021

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