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Enquête : les 16-20 ans en manque d'éducation affective et sexuelle



Une enquête réalisée par OpinionWay pour Apprentis d'Auteuil souligne le manque d'éducation affective et sexuelle dans un contexte où 37% des jeunes déclarent avoir déjà subi au moins une violence sexuelle ou sexiste de la part d’autres jeunes.





Enquête : les 16-20 ans en manque d'éducation affective et sexuelle
"J'aurais aimé qu'on nous parle de sujets comme ça à l'école (même au lycée)… Peut être ça m'aurait sauvé plus tôt…"

Les commentaires des jeunes interrogés dans l'enquête réalisée par OpinionWay à l'été 2023 pour "Apprentis d'Auteuil" sont hélas éloquents. Tout en éclairant la réalité des relations affectives et sexuelles des jeunes de 16 à 20 ans, elle met en évidence les carences des dispositifs d'éducation affective et sexuelle. 

Influencés par la pornographie, trop peu éduqués au respect de l'autre et au consentement, les 16-20 ans apparaissent souvent victimes d'une "sexualité contrainte" ; et 37% d'entre eux déclarent avoir déjà subi au moins une violence sexuelle ou sexiste de la part d’autres jeunes ! 

Des résultats d'autant plus sérieux qu'il s'agit d'un sondage de grande ampleur réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 2 148 jeunes âgés de 16 à 20 ans, vivant dans sept régions de France et ayant tout type d'activité (élèves, étudiants, actifs, inactifs). Les résultats informent aussi sur leur situation amoureuse et leur orientation sexuelle.
 

Amour : les valeurs de fidélité et de confiance encore fortes

D'un côté, les grandes valeurs liées aux relations amoureuses font l'unanimité.

- 89% d'entre eux sont en effet d'accord pour dire que "la fidélité est essentielle dans un couple".
- Et 89% valident le fait que "l'amour se construit lentement jour après jour".

Le "pilier d'une relation amoureuse épanouie" est d'abord pour eux : Avoir confiance l'un dans l'autre (pour 71%), puis vient le fait de "s'aider et s'épauler dans les moments difficiles" (63%), et "d'avoir une bonne communication" (61%).

 

Mais une confiance en soi fragilisée

Une autre question sur la confiance en soi montre que celle-ci reste pourtant très relative : seulement 63% des jeunes interrogés disent se sentir bien dans leur corps, 57% ont du mal à trouver leur place et 37% se sentent seul(s) et isolé(s).

Des chiffres à mettre en lien avec la fréquence des actes de harcèlement ou de cyberharcèlement et sans doute une forme de dictature de l'image et de quête de popularité propulsée par les réseaux sociaux.

Un besoin de contrôle dans la relation amoureuse

Le sondage fait aussi apparaître que l'attachement amoureux semble passer, paradoxalement, par un besoin de contrôle sur l'autre : 

50% des jeunes considèrent que la jalousie dans un couple est une preuve d’amour. De même, 56% estiment normal d’avoir les codes de téléphone de sa ou son partenaire, sans son autorisation. Et 37% trouvent acceptable d'envoyer des photos de soi nu(e).

Les frontières de la sphère personnelle et intime (la sienne propre et celles de l'autre) semblent donc plutôt floues.

Vers une sexualité contrainte

Enquête : les 16-20 ans en manque d'éducation affective et sexuelle
Plus inquiétant encore, la notion de consentement et de libre arbitre est à géométrie variable.

Les jeunes expriment un sentiment d'obligation vis-à-vis de leurs partenaires sexuels :
- 44% ont déjà accepté une relation sexuelle pour faire plaisir à leur partenaire, alors qu’ils n'en avaient pas envie.
- 26% parce qu'ils (ou elles) n'ont pas réussi à dire "non".

Et 30% considèrent que "si on commence un acte sexuel on doit aller jusqu'au bout", surtout les garçons (40%).

"La notion de consentement reste une notion complexe à saisir pour les jeunes, explique Eliane Nguyen, responsable de la prévention des violences aux Apprentis d'Auteuil.


Et trop souvent marquée par la violence

Dans ce contexte, les violences sexuelles et sexistes sont à la fois très répandues et encore souvent tues : 37% des jeunes déclarent avoir déjà subi au moins une violence sexuelle ou sexiste de la part d’autres jeunes, un chiffre qui s’envole à 55% s’agissant des jeunes femmes et à 65% chez les jeunes lesbiennes gays et bisexuels (LGB).

Ces actes peuvent aller du viol subi par 9% (!), à la diffusion par d'autres de photos intimes (9%), au harcèlement sexuel (13%), à l'agression sexuelle autre qu'un viol (18%) et au sexisme (26%).

Un éventail qui peint un environnement où la sexualité est utilisée pour blesser, agresser, harceler et dominer et cela entre jeunes.
Et qui ne prépare pas forcément à vivre des relations amoureuses épanouies marquées par le respect et l'amour !

L'impact de la pornographie sur les représentations sexuelles

L'enquête OpinionWay complète ce tableau en confirmant l'impact de la pornographie sur la vie affective et sexuelle des adolescents.

D'une part, la consommation de pornographie explose chez les mineurs : 1 jeune sur 3 a déjà vu du porno avant l'âge de 12 ans (29%). Plus de 60% des garçons et 40% des filles interrogés regardent du porno au moins une fois tous les deux ou trois mois. 

Cette culture pornographique induit chez eux une représentation du désir marquée par la brutalité et la contrainte : 27% des 16-20 ans considèrent que le désir sexuel des garçons est incontrôlable ; 25% pensent que les filles peuvent aimer être forcées dans une relation sexuelle.
 


Face au besoin d'information, un manque flagrant de réponses éducatives

Le fait que 42% des garçons et 29% des filles déclarent consommer de la pornographie "pour s’informer sur la sexualité",  met bien en évidence, en creux, les carences d'une information et d'un accompagnement de leurs éducateurs.

25% des jeunes interrogés dans cette enquête déclarent n'avoir eu aucune séance d'éducation affective, relationnelle et sexuelle (EARS) dans toute leur scolarité. La moyenne est de 3,2 séances par jeune sur toute la scolarité alors que la loi prévoit 36 séances !

L'information est donc lacunaire comparativement à l'âge des premières relations : 41% disent en effet avoir eu une première relation amoureuse avant 15 ans (âge moyen 14 ans) ; et 44% ont eu une première relation sexuelle avant 17 ans (âge moyen 16 ans).

Une demande émanant des jeunes eux-mêmes

Encore plus intéressant dans les résultats de l'enquête, les jeunes expriment le besoin d'une éducation abordant toutes les facettes de la relation amoureuse : leur séances d'EARS (quand ils en ont) ont souvent lieu dans le cadre d'un cours de SVT et les jeunes regrettent que les aspects biologiques soient privilégiés (anatomie femme/homme, puberté…) au détriment de sujets psycho-affectifs ou sociaux.

En tête des thèmes dont ils aimeraient discuter figurent par exemple le respect filles/garçons, les préjugés sexistes et sexuels,, la confiance en soi, l'impact des réseaux sociaux sur l'intimité ou le consentement...

 

L'éducation affective et sexuelle aux Apprentis d'Auteuil

"Aux Apprentis d'Auteuil, nous proposons depuis 15 ans déjà des séances d'EARS, explique Eliane Nguyen, coordinatrice prévention des violences.
Ce ne sont pas des cours mais des temps d'échange pilotés par un adulte où l'on parle de sentiments, d'amour, d’amitié, de relations aux autres, d'estime de soi, de physiologie, de l'identité sexuée, de l'orientation sexuelle et aussi de grossesse, de contraception et bien sûr du consentement, de pornographie, des violences sexuelles et de la prostitution".

Le sondage OpinionWay a en effet été initié par Apprentis d'Auteuil dans le cadre de son Baromètre annuel. Cet acteur de l'éducation accueille 8000 jeunes dans ses établissements scolaires et milite pour systématiser les enseignements d'EARS.

"Il est aujourd’hui urgent de passer à l’action ! déclare André Altmeyer, directeur général adjoint de la Fondation Apprentis d’Auteuil. La loi de 2001 doit être appliquée dans tous les établissements en France, avec des temps dédiés à l’EARS dès l’élémentaire et en complémentarité avec le rôle essentiel des parents qui hélas, se sentent souvent démunis lorsqu’il s’agit d’aborder ces sujets avec leur enfant." 

Un engagement manifestement approuvé par les 16-20 ans puisque même le fait d'avoir répondu à l'enquête semble avoir été apprécié par les jeunes :  "J'ai adoré ce questionnaire qui m'a permis d'éclaircir mes choix, mes envies.".



le Jeudi 12 Octobre 2023

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