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Ecoles d'ingénieurs : de nouvelles voies d'admission après un BTS



Plusieurs écoles d'ingénieurs comme le groupe INP ouvrent de nouvelles voies d'admission avec des parcours renforcés en BTS. Une ouverture élargie aux bacheliers technos ou pros qui répond aussi à la demande d'ingénieurs des entreprises.





Elèves ingénieurs de l'ESISAR, école de l'INP Grenoble © Ondmedial - Olivier Devise
Elèves ingénieurs de l'ESISAR, école de l'INP Grenoble © Ondmedial - Olivier Devise
Seulement 8% des étudiants en écoles d'ingénieurs sont diplômés d'un BTS... C'est peu, alors que les titulaires de BTS commerce représentent 25% des effectifs en écoles de management

Il faut dire que celles-ci proposent à tous les bac+2 - dont les BTS - deux grands concours communs, Passerelle et Tremplin - qui sont d'excellents dispositifs d'ascension sociale. Côté ingénieurs, ces grands concours n'ont pas d'équivalents, ce qui explique le développement de passerelles spécifiques pour les étudiants en BTS. 

Ainsi en septembre 2019, le groupe INP lance le projet ingéPLUS  qui vise à intégrer deux fois plus d'étudiants issus de BTS (et donc de bacs tecnno et de bacs pro) dans ses 30 écoles d'ingénieurs publiques (réparties entre Bordeaux INP, Grenoble INP, Lorraine INP et Toulouse INP).

Ce projet bénéficie d'un financement public de 3,5 millions d'euros au titre du "Programme Investissement d’Avenir 3".  Il prévoit notamment la création de formations préparatoires aux grandes écoles d'ingénieurs pour les étudiants titulaires d'un BTS.

IngéPLUS : un soutien pour les BTS scientifiques souhaitant poursuivre des études

Pour commencer, le projet va être testé sur Grenoble durant trois ans, avec une première promotion de 25 étudiants en septembre 2019. La formation préparatoire sera répartie sur trois étapes :

- Pendant leurs deux années de BTS, les étudiants suivront en plus le parcours "BTS-PLUS". Ils bénéficieront de coaching, de conseils méthodologiques, d’aide au choix d’orientation et à des compléments scientifiques. Ils découvriront aussi les écoles, les filières et les métiers, grâce à des visites et à des stages.
Les premiers à en bénéficier seront sélectionnés parmi des étudiants de BTS par leur enseignants dans 7 lycées de Grenoble partenaires (dans les spécialités de BTS Assistance technique d'ingénieur, Conception de produits industriels, Conception de processus de réalisation de produits, Conception et réalisations de systèmes automatiques, Electrotechnique, Fluide, énergie, domotique, Maintenance des systèmes et Systèmes numériques).

- Après leur BTS, ils pourront poursuivre à travers la "licencePLUS" afin de renforcer leurs connaissances dans les disciplines techniques majeures (Electronique, Informatique, Mécanique, etc.), en langues, et en techniques de gestion de l’entreprise.
Ils font alors un stage de 6 mois et peuvent s'ils le désirent travailler en arrêtant à ce niveau bac+3.

- Puis ils pourront aussi intégrer le parcours EcolePLUS : ils étudieront dans une des écoles d'ingénieurs du groupe INP tout en bénéficiant d’un coaching personnalisé

​Piloté par le Groupe INP  IngéPLUS est mené en partenariat avec le Réseau Polytech, l’Université Grenoble Alpes, l’Université fédérale de Toulouse MidiPyrénées, l’UIMM, l’ANAF, et ARTICLE 1.

Si c'est une réussite, la formule pourrait monter en puissance et concerner 1200 étudiants tous les ans dans des spécialités de BTS très variées (Aéronautique, APV, ANABIOTEC, ACSE, Architecture en métal : conception et réalisation, Bioanalyses et contrôle, Biotechnolgies, etc. en plus des spécialités citées ci-dessus)  

Le BTS Prépa de l'ISEN Yncréa Ouest

Quelques écoles d'ingénieurs privées ont elles aussi créé des passerelles pour aider les titulaires de BTS scientifiques à poursuivre leurs études jusqu'au titre convoité d'ingénieur.

Ainsi l’ISEN Yncréa Ouest a lancé à Brest et Vitré le "BTS Prépa" dans deux établissements partenaires : le lycée La Croix-Rouge La Salle de Brest et le lycée Jeanne d’Arc de Vitré. Il s'agit d'un soutien offert à des lycéens préparant le BTS "Systèmes numériques" et souvent issus d'un bac STI2D et de quelques bacs professionnels. 

Le programme du BTS est complété par 150 heures de cours de mathématiques, informatique, anglais et formation humaine et sociale. "Le BTS prépa a été conçu pour les bacheliers intéressés par les technologies et désireux d’avoir un enseignement plus pratique qu’en classe préparatoire classique", explique Isabelle Brault, responsable du BTS Prépa.

Après le BTS, si l’étudiant est accepté en cycle ingénieur, il peut poursuivre ses études à l'ISEN dans le cycle par apprentissage où des places sont réservées aux BTS Prépa. Les trois années d'études d'ingénieurs sont alors réalisées entièrement en alternance entre l’école et l’entreprise, en partenariat avec l’ITII Bretagne.

Actuellement 40 étudiants, répartis sur les deux années, suivent la formation de BTS Prépa. Mais l'école envisage d'augmenter les effectifs pour répondre à la demande croissante des étudiants et aussi des entreprises qui apprécient ces diplômés formés sur le terrain.


HEI : une CPGE implantée et une prépa pour les makers

Une autre école d'ingénieurs privée, HEI, membre du groupe Yncréa Hauts-de-France, a aussi innové en créant deux voies d'admission destinées à accueillir des profils différents, notamment des bacheliers technologiques.

- Une "prépa implantée" proposée au lycée La Salle Lille est une classe préparatoire aux grandes écoles dans laquelle les élèves font le programme d'une prépa scientifique, mais ils bénéficient aussi d'un soutien méthodologique, travaillent sur des projets, et ont une ouverture sur le monde professionnel. Ils peuvent intégrer HEI sur les résultats du contrôle continu ou passer les concours d'entrée dans les autres écoles d'ingénieurs.

- Le cursus "ADIMAKER" ouvert à tous les types de bacs technos et même aux bacheliers ES. C'est une alternative innovante à la prépa : on y travaille par projet, en mode collaboratif et dans l'esprit "maker" des fablabs avec un tiers du temps en cours, un tiers sur des projets collectifs et un tiers de travail personnel.
A l'issue les étudiants peuvent intégrer l'une des écoles du groupe Yncréa Hauts-de-France (HEI, ISA ou ISEN Lille). Un cursus Adimaker ouvre sur Bordeaux en septembre 2019.
Rens. : https://www.adimaker.fr/

Et aussi les prépas ATS scientifiques

Les titulaires de BTS scientifiques qui veulent entrer en écoles d'ingénieurs peuvent aussi passer par une classe passerelle de préparation : ce sont les prépas ATS pour "adaptation technicien supérieurs" qui sont proposés dans certains lycées ayant déjà des BTS.

Durant un an après leur BTS, les étudiants suivent des cours pour renforcer leur niveau scientifique et technique, mais aussi les matières générales comme l'anglais et le français. Il existe plusieurs prépas ATS scientifiques en fonction des écoles d'ingénieurs  qui seront visées : biologie, ingénierie industrielle, génie civil ou métiers de la chimie.
Cette option rallonge bien sûr la durée des études d'un an.

- En savoir plus sur le site de l'Onisep.

L'ENSTA ParisTech ouvre un cursus en apprentissage

L'un des dispositifs les plus importants pour l'ouverture sociale des écoles d'ingénieurs reste ensuite l'apprentissage qui n'a cessé de se développer ces dernières années.

L'ENSTA ParisTech vient ainsi d'annoncer l'ouverture à la rentrée 2019 d'un cursus spécifique qui ouvre la possibilité d'acquérir son diplôme d'ingénieur par la voie de l'apprentissage (sur les deux dernières années). L'école veut ainsi répondre aux besoins des entreprises mais aussi "diversifier les viviers de recrutement"

Ce cursus sera destiné en majorité et en priorité à des étudiants de licences, DUT, classes préparatoires aux grandes écoles des filières physique-technologie (PT) et technologie et sciences industrielles (TSI), ainsi qu'à quelques étudiants issus de CPGE MP, PC, PSI.

L'apprentissage menacé dans les grandes écoles ?

Le développement de l'apprentissage dans les écoles d'ingénieurs pourrait toutefois se trouver menacé par le nouveau mode de financement du dispositif.
 
"Un coût contrat insuffisant risque de casser la dynamique de l'apprentissage dans des Grandes écoles pionnières dans cette filière", a prévenu la Conférence des grandes écoles (CGE) dans un communiqué publié fin mars 2019.

"Alors que le développement de l'apprentissage dans le supérieur s'accélère depuis plusieurs années, la fixation de coûts contrat insuffisants risque de donner un coup d'arrêt à cette dynamique, indique la CGE. D'après les recommandations de France compétences, près de 30% des formations dans les écoles d'ingénieur et près de la moitié des formations des écoles de management et d’autres spécialités seraient perdantes dans la réforme."
 
Aujourd'hui, 15 % des diplômés de grandes écoles le sont par la voie de l'apprentissage. L'objectif des Grandes écoles était de passer à 25% à horizon 2025 mais ce chiffre pourrait ne pas être atteint si les décrets de la loi sur la formation ne répondent pas à leurs besoins.

Ne serait-il pas incohérent que l'Etat prive les écoles d'ingénieurs de ces ressources essentielles pour leur ouverture sociale, alors qu'il vient d'accorder 3,5 millions d'euros au projet IngéPLUS du groupe INP ?




Rédigé par le Lundi 1 Avril 2019

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