Dans la fournaise poussiéreuse des rues de Ouagadougou, immense capitale de près de 3 millions d'habitants, elle surgit au volant d'une petite guimbarde verte, la couleur de tous les taxis burkinabés.
Tiens, c'est une femme ! Au volant, une jeune trentenaire en jean nous gratifie d'un immense sourire. Elle a beau faire ce métier depuis 2010, on n'en finit de s'étonner, ici, de voir une femme au volant. "Je suis la seule femme taxi de Ouagadougou", nous confirme Bibata Ganseigné, surnommée "Biba".
L'histoire de Biba illustre bien l'esprit d'entreprise qui conduit de plus en plus de femmes africaines à s'aventurer sur des terrains autrefois réservés aux hommes.
Tiens, c'est une femme ! Au volant, une jeune trentenaire en jean nous gratifie d'un immense sourire. Elle a beau faire ce métier depuis 2010, on n'en finit de s'étonner, ici, de voir une femme au volant. "Je suis la seule femme taxi de Ouagadougou", nous confirme Bibata Ganseigné, surnommée "Biba".
L'histoire de Biba illustre bien l'esprit d'entreprise qui conduit de plus en plus de femmes africaines à s'aventurer sur des terrains autrefois réservés aux hommes.
Du matin à la nuit, sur le goudron des rues de Ouaga
"Au départ, j'avais fait des études de couture, raconte la taxi driver burkinabé. Mais comme nous faisons toutes cela, j'ai vite vu que cela ne me suffirait pas pour vivre."
La jeune femme a alors osé penser à autre chose. "J'avais la chance d'avoir mon permis de conduire, je me suis dit qu'il fallait l'exploiter". Pour démarrer, Biba a donc commencé par louer un taxi, puis elle a pu économiser pour acquérir sa voiture.
Son sourire et son dynamisme ont fait le reste. De l'aube à la nuit, sept jours sur sept, son petit taxi arpente les rues et les "goudrons" de Ouaga. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à livrer des commandes de couture et de déposer son fils de 5 ans à l'école entre deux courses.
Ses projets ? Acheter une voiture climatisée (!) et monter sa société de taxis ! Demain, peut-être, elle permettra à d'autres filles de suivre ses traces.
La jeune femme a alors osé penser à autre chose. "J'avais la chance d'avoir mon permis de conduire, je me suis dit qu'il fallait l'exploiter". Pour démarrer, Biba a donc commencé par louer un taxi, puis elle a pu économiser pour acquérir sa voiture.
Son sourire et son dynamisme ont fait le reste. De l'aube à la nuit, sept jours sur sept, son petit taxi arpente les rues et les "goudrons" de Ouaga. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à livrer des commandes de couture et de déposer son fils de 5 ans à l'école entre deux courses.
Ses projets ? Acheter une voiture climatisée (!) et monter sa société de taxis ! Demain, peut-être, elle permettra à d'autres filles de suivre ses traces.
Elisabeth, créatrice du centre Adaja et pionnière de l'entrepreneuriat social
Elisabeth Delma, elle, a toujours eu à coeur d'aider les femmes qui l'entouraient à avoir un métier. Dans les années 1970, bien avant qu'on parle d'entrepreneuriat social, cette femme de pasteur a une intuition forte : "Des femmes venaient me demander de l'aide pour nourrir leur famille. Je pouvais leur donner de l'argent, mais j'ai préféré leur apprendre un métier".
Comme elle est tisserande, elle leur propose d'apprendre à tisser comme elle le coton local pour réaliser de beaux pagnes traditionnels, le Faso Danfani (symbole du Burkina). Au début, quelques-unes seulement acceptent, puis d'autres les rejoignent.
Quarante ans plus tard, le centre de tissage Adaja a formé plus de 200 femmes qui peuvent vivre de leur travail. A côté du tissage, il offre aux tisserandes et à leur famille de nombreuses activités sociales et éducatives. Et Elisabeth, mère de sept enfants et grand-mère, est désormais secondée par sa fille Eliénaï, qui a développé les ventes et noué des partenariats fructueux avec des institutions d'entrepreneuriat social.
Comme elle est tisserande, elle leur propose d'apprendre à tisser comme elle le coton local pour réaliser de beaux pagnes traditionnels, le Faso Danfani (symbole du Burkina). Au début, quelques-unes seulement acceptent, puis d'autres les rejoignent.
Quarante ans plus tard, le centre de tissage Adaja a formé plus de 200 femmes qui peuvent vivre de leur travail. A côté du tissage, il offre aux tisserandes et à leur famille de nombreuses activités sociales et éducatives. Et Elisabeth, mère de sept enfants et grand-mère, est désormais secondée par sa fille Eliénaï, qui a développé les ventes et noué des partenariats fructueux avec des institutions d'entrepreneuriat social.
Lauréates d'un concours et accompagnées par un incubateur ouest-africain
En juin 2016, Elisabeth et Eliénaï ont ainsi gagné un concours lancé par la Fondation "L'Occitane pour Elles". Un incubateur d'entreprises sociales installé à Ouagadougou, La Fabrique, les aide désormais à développer leur projet : business plan, études de marché, levée de fonds...
En mars 2018, un atelier de tissage flambant neuf a ouvert ses portes et 15 femmes ont été recrutées pour y travailler ensemble, en plus de celles qui tissent à domicile. Adaja est désormais une marque et un designer doit créer une collection de vêtements utilisant ses pagnes.
Un bel exemple d'entreprise sociale dans le secteur textile où les femmes ont plus souvent été "petites mains" que chefs d'entreprise. Mais en Afrique de l'Ouest comme ailleurs, le monde est en train de changer.
En mars 2018, un atelier de tissage flambant neuf a ouvert ses portes et 15 femmes ont été recrutées pour y travailler ensemble, en plus de celles qui tissent à domicile. Adaja est désormais une marque et un designer doit créer une collection de vêtements utilisant ses pagnes.
Un bel exemple d'entreprise sociale dans le secteur textile où les femmes ont plus souvent été "petites mains" que chefs d'entreprise. Mais en Afrique de l'Ouest comme ailleurs, le monde est en train de changer.