C'est une étape importante dans le paysage français des diplômes postbac de premier cycle. Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, a annoncé officiellement le 11 juillet que les bachelors pourraient se voir attribuer le grade de licence s'ils remplissent certaines conditions qui seront précisées par arrêté d'ici octobre 2019.
Jusqu'à présent, les bachelors sont des diplômes en trois ans (parfois quatre) délivrés par les établissements d'enseignement supérieur, dont 48 grandes écoles, mais ce ne sont pas des diplômes d'Etat comme par exemple les BTS, les DUT, les licences, masters ou doctorats.
Ils ne permettent donc pas de poursuivre des études à l'université, en master par exemple, contrairement à ce qui se pratique couramment dans de nombreux pays.
Jusqu'à présent, les bachelors sont des diplômes en trois ans (parfois quatre) délivrés par les établissements d'enseignement supérieur, dont 48 grandes écoles, mais ce ne sont pas des diplômes d'Etat comme par exemple les BTS, les DUT, les licences, masters ou doctorats.
Ils ne permettent donc pas de poursuivre des études à l'université, en master par exemple, contrairement à ce qui se pratique couramment dans de nombreux pays.
Un besoin de lisibilité et de garantie de qualité
D'autre part, on assiste depuis dix ans à une multiplication de ces diplômes. Les écoles de management ont été les premières à créer des "programmes bachelor" offrant une formation professionnalisante et une dimension internationale, deux spécificités très appréciées des étudiants.
En répondant à la fois aux besoins des entreprises (qui cherchent à recruter à bac+3) et aux attentes des étudiants, les bachelors ont donc connu une croissance considérable. Ils permettent en effet une bonne insertion professionnelle sans interdire les poursuites d'études en grande école, par exemple via le concours Passerelle.
Mais à côté des grandes écoles, de plus en plus d'autres établissements, privés ou consulaires, ont créé leur bachelor, sans que ce titre soit contrôlé d'une manière ou d'une autre : écoles de commerce, d'informatique, du numérique, de communication, de publicité ou d'événementiel...
Il devient donc difficile pour les jeunes et leur famille de s'y retrouver, certains établissements brandissant un visa, d'autres une certification professionnelle, ou une reconnaissance internationale.
En répondant à la fois aux besoins des entreprises (qui cherchent à recruter à bac+3) et aux attentes des étudiants, les bachelors ont donc connu une croissance considérable. Ils permettent en effet une bonne insertion professionnelle sans interdire les poursuites d'études en grande école, par exemple via le concours Passerelle.
Mais à côté des grandes écoles, de plus en plus d'autres établissements, privés ou consulaires, ont créé leur bachelor, sans que ce titre soit contrôlé d'une manière ou d'une autre : écoles de commerce, d'informatique, du numérique, de communication, de publicité ou d'événementiel...
Il devient donc difficile pour les jeunes et leur famille de s'y retrouver, certains établissements brandissant un visa, d'autres une certification professionnelle, ou une reconnaissance internationale.
Les bachelors pourront demander le grade de licence
C'est la raison qui a conduit Frédérique Vidal à commander un rapport sur les bachelors et leur possible encadrement. Elle a finalement choisi de permettre aux bachelors d'obtenir le grade de licence, comme le demandait la Conférence des grandes écoles (CGE), et dans un temps très proche.
"Mon objectif est que nous disposions à la fin du mois de septembre d’un arrêté de reconnaissance du grade licence que l’on puisse adopter au mois d’octobre prochain", a-t-elle précisé lors de la réunion au ministère avec les partenaires sociaux le 11 juillet.
"Mon objectif est que nous disposions à la fin du mois de septembre d’un arrêté de reconnaissance du grade licence que l’on puisse adopter au mois d’octobre prochain", a-t-elle précisé lors de la réunion au ministère avec les partenaires sociaux le 11 juillet.
Un cahier des charges à respecter
Pour obtenir l'équivalence avec le grade de licence, les établissements dispensant les bachelors devront cependant remplir un certain nombre de conditions que Frédérique Vidal a juste évoqué :
- Offrir une qualité de formation académique suffisante
- Avoir des liens avec la recherche et donc "une part significative d’enseignants-chercheurs parmi l'équipe pédagogique permanente" ;
- Avoir "une importante politique sociale, que ce soit grâce à l'attribution de bourses ou grâce au développement de l'apprentissage" ;
- "enfin, que cette formation soit portée par un établissement qui s'inscrive dans une politique de site, garante d'une certaine cohérence de l’offre de formation globale" : l'établissement devra donc être en lien avec l'université ou le groupement universitaire local.
- Offrir une qualité de formation académique suffisante
- Avoir des liens avec la recherche et donc "une part significative d’enseignants-chercheurs parmi l'équipe pédagogique permanente" ;
- Avoir "une importante politique sociale, que ce soit grâce à l'attribution de bourses ou grâce au développement de l'apprentissage" ;
- "enfin, que cette formation soit portée par un établissement qui s'inscrive dans une politique de site, garante d'une certaine cohérence de l’offre de formation globale" : l'établissement devra donc être en lien avec l'université ou le groupement universitaire local.
Les grandes écoles satisfaites mais vigilantes sur les critères
La Conférence des grandes écoles (CGE) a réagi positivement dans un communiqué à l'annonce de la ministre : "L'attribution du grade de licence, que la CGE demande depuis de nombreuses années, permettra d’améliorer la lisibilité de l'offre, en faisant ressortir la qualité des formations de bachelor".
Elle émet toutefois quelques réserves sur les critères d'attribution : "l’adossement à la recherche" et "la promotion de l’ouverture sociale au sein des programmes de bachelor sont justifiés mais méritent d’être définis de manière plus précise."
Toujours soucieuses de leur indépendance, les grandes écoles n'entendent pas, par exemple, se voir imposer des quotas de boursiers.
Autre réserve de la CGE : "Le critère "d’intégration à une politique de site" doit, quant à lui, prendre en considération les modalités de collaborations très diverses qui peuvent exister entre les universités et les grandes écoles dans les territoires et ne devrait pas conduire à refuser le grade de licence à un bachelor qui fournit toutes les garanties de qualité, au motif que son établissement ne ferait pas partie d’un regroupement régional."
Elle émet toutefois quelques réserves sur les critères d'attribution : "l’adossement à la recherche" et "la promotion de l’ouverture sociale au sein des programmes de bachelor sont justifiés mais méritent d’être définis de manière plus précise."
Toujours soucieuses de leur indépendance, les grandes écoles n'entendent pas, par exemple, se voir imposer des quotas de boursiers.
Autre réserve de la CGE : "Le critère "d’intégration à une politique de site" doit, quant à lui, prendre en considération les modalités de collaborations très diverses qui peuvent exister entre les universités et les grandes écoles dans les territoires et ne devrait pas conduire à refuser le grade de licence à un bachelor qui fournit toutes les garanties de qualité, au motif que son établissement ne ferait pas partie d’un regroupement régional."
Un bel atout vis à vis des étudiants français et internationaux
Les grandes écoles ont donc demandé à être associées aux travaux qui doivent préciser d'ici octobre les critères d'attribution du grade de licence, et la méthode d'accréditation.
Il est clair que les écoles qui obtiendront cette accréditation auront un bel atout par rapport aux autres pour recruter des étudiants français et internationaux.
Il est clair que les écoles qui obtiendront cette accréditation auront un bel atout par rapport aux autres pour recruter des étudiants français et internationaux.
Quels avantages pour les étudiants ?
- Pour les étudiants, la possibilité d'obtenir l'équivalence d'une licence va élargir les possibilités de poursuite d'études qui jusque-là se limitaient à des cursus dans la même école ou éventuellement une autre grande école. Un bachelor conférant le grade de licence permettra toutes les poursuites d'études à l'université, en France ou en Europe, ce qui devrait intéresser un grand nombre d'étudiants étrangers.
- L'ouverture sociale des bachelors encouragée par l'Etat est une bonne nouvelle pour les étudiants. Les bachelors en alternance devraient se développer et des aides être créées dans ces cursus où les frais de scolarité peuvent atteindre 8 000 euros par an.
- La reconnaissance de l'Etat via le grade de licence devrait encourager l'ouverture de nouveaux programmes bachelor, notamment dans les écoles d'ingénieurs.
En 2019, une quinzaine d'écoles d'ingénieurs seulement proposent un bachelor (les Arts et Métiers, l'EPF, l'ESEO, l'Ipsa, l'ESB, Sigma Clermont...) alors que ces formations professionnalisantes offrent une excellente insertion et que les écoles d'ingénieurs ont les moyens pédagogiques de les assurer en lien direct avec les entreprises.
- L'ouverture sociale des bachelors encouragée par l'Etat est une bonne nouvelle pour les étudiants. Les bachelors en alternance devraient se développer et des aides être créées dans ces cursus où les frais de scolarité peuvent atteindre 8 000 euros par an.
- La reconnaissance de l'Etat via le grade de licence devrait encourager l'ouverture de nouveaux programmes bachelor, notamment dans les écoles d'ingénieurs.
En 2019, une quinzaine d'écoles d'ingénieurs seulement proposent un bachelor (les Arts et Métiers, l'EPF, l'ESEO, l'Ipsa, l'ESB, Sigma Clermont...) alors que ces formations professionnalisantes offrent une excellente insertion et que les écoles d'ingénieurs ont les moyens pédagogiques de les assurer en lien direct avec les entreprises.
Un choix d'études postbac élargi
A terme, ces évolutions devraient rebattre les cartes de l'orientation postbac en France. En bénéficiant d'une reconnaissance officielle par l'Etat et du grade de licence, les bachelors pourraient entrer "en concurrence" dans le choix des étudiants avec des licences universitaires, des BTS et des DUT, raison pour laquelle l'Etat souhaite que les écoles se concertent avec les universités de leur région.
Les DUT eux-mêmes devraient compléter prochainement leur offre de formation en deux ans par une 3ème année de licence afin d'inviter davantage de jeunes à entrer sur le marché du travail à bac+3.
Le succès des bachelors a en effet prouvé que l'on peut tout à fait se préparer à la vie professionnelle en trois ans.
Les DUT eux-mêmes devraient compléter prochainement leur offre de formation en deux ans par une 3ème année de licence afin d'inviter davantage de jeunes à entrer sur le marché du travail à bac+3.
Le succès des bachelors a en effet prouvé que l'on peut tout à fait se préparer à la vie professionnelle en trois ans.