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Sexisme dans les grandes écoles : les filles se rebiffent



Plusieurs initiatives sexistes ont été dénoncées par des étudiantes ou des groupes féministes : en cause, Science Po Bordeaux mais aussi d'autres IEP, l'ENS et bien d'autres écoles dont les soirées étudiantes servent de défouloir aux agressions machistes.





Sexisme dans les grandes écoles : les filles se rebiffent
A Sciences Po Bordeaux, la direction a dû faire passer dix étudiants en conseil de discipline fin février 2013. Parmi eux, des garçons qui avaient ouvert une page Facebook intitulée "Osez le masculisme" (allusion à l'association "Osez le féminisme") et qui s'étaient répandus en blagues machistes au goût plus que douteux.

Cible de bien des critiques, l'IEP bordelais n'est pourtant pas le seul établissement dans lequel, sous couvert d'humour, les étudiantes se retrouvent la cible de blagues sexistes, de harcèlement voire d'agressions sexuelles.

Mais en ce 8 mars 2013, laissons plutôt la parole à l'une des animatrices du blog "Les piplettes poilues", justement étudiante à Science Po.

A Science Po on m'a expliqué que toutes les filles étaient des salopes

La blogueuse sait donc de quoi elle parle et voilà ce qu'ellle raconte en effet dans son post intitulé "Sexisme au vitriol dans les grandes écoles " :

"A Science Po, dès la première semaine de mon arrivée,  en deuxième année, on m’a expliqué point par point que toutes les filles étaient des salopes. Même si elles n’avaient couché qu’avec un mec et qu’elles étaient encore avec lui. Alors qu’un garçon qui cumulait les conquêtes était un "beau gosse". Je ne blâme pas Science Po en particulier pour ça, je pense que toutes les grandes écoles et même tous les secteurs de la société sont plus ou moins concernés. Mais je parle ici d’un cas concret et que je vis au quotidien."

Des soirées étudiantes aux relents pornographiques

Autre épisode dénoncé par le groupe "Osez le féminisme", une soirée de l'IEP de Toulouse cette fois, organisée par le bureau des sports le 24 janvier. Thème de la soirée : "Plombiers vs chaudières", illustrée par un visuel (tiré d'un site pornographique) montrant un garçon couché par terre, une clé à molette à la main, entre les jambes d'une femme.
Et sur la page Facebook, une invitation des plus bassement paillardes : "de l'esprit  Messieurs, amenez votre plus belle caisse à outils et préparez-vous à tâter de toutes les chaudières, du modèle russe ou modèle portugais. Mesdemoiselles, choisissez vos plus beaux brûleurs et thermostats pour une soirée où vous serez les pin-ups de nos spécialistes en tuyauteries de tous poils."

De quoi réveiller la fibre féministe qui sommeilllait chez nombre d'étudiantes françaises. D'autant plus que les IEP ne sont pas les seules grandes écoles touchées par ce phénomène comme l'ont révélé deux étudiantes dénonçant aussi le sexisme et la paillardise à l'Ecole Normale supérieuse de la rue d'Ulm à Rue89, décrivant des soirées à l'ambiance délétère : insultes sexistes et dégradantes, attouchements plus ou moins consentis, spectacles dans lesquels des garçons se déshabillent et jouent avec leur pénis, sans parler des relations sexuelles vécues sous l'emprise de l'alcool.

Alors c'est ça l'élite française ?

Pour des écoles censées rassembler la future élite française, il y a de quoi s'interroger, ce que ne manque pas de faire sur son blog la "piplette poilue" étudiante à Science Po: "Nous n’avons pas l’excuse de ne pas pouvoir analyser nos comportements et nos discours. Nos cours nous apprennent à le faire à longueur de journée. Alors à quoi bon étudier la montée de l’antisémitisme pendant l’entre-deux-guerres, si c’est pour sortir des banalités aussi populistes que "les médias sont noyautés par des juifs", tout savoir des inégalités de genre et continuer à faire des remarques sexistes à longueur de temps ?

On s'interroge d'autant plus que les IEP, et Science Po Paris en tête, ont été pionniers dans l'enseignement de la "théorie du genre" qui tend à réduire le féminin et le masculin biologiques à quantité négligeable au profit d'une identité de genre cuturelle que chacun pourrait construire à sa guise : hétéro, homo, trans... peu importante que vous soyez né garçon ou fille, enseigne en effet la philosophe américaine Judith Butler, mère de l'idéologie du gender toute puissante.

Fort bien, mais chassez le naturel, il revient au galop et pas sous ses plus nobles atours. Ainsi le groupe "masculiste" de l'IEP Bordeaux s'est-il constitué en réaction à une soirée sur le gender. Privés d'une vision qui unifie de façon juste nature et culture, masculin et féminin, les enfants du gender ont perdu de vue le vrai sens de la sexualité humaine, la réduisant à un jeu ou un défouloir bestial. Et si entre le masculisme et le féminisme on osait un véritable humanisme ?



Rédigé par le Jeudi 7 Mars 2013

Qu'en pensez-vous ?

1.Posté par les piplettes poilues le 12/03/2013 09:41
Bonjour,
Je poste ce commentaire en tant que blogueuse des piplettes poilues pour mettre au clair quelques points.

L’article « sexisme au vitriol dans les grandes écoles » avait pour but principal d’inciter les élèves des grandes écoles à jeter un regard autour d’eux. Ce ne sont pas seulement les grandes écoles qui sont sexistes mais la société tout entière. J’ai choisi d'écrire sur les grandes écoles, mais le même phénomène peut se retrouver dans n’importe quel BTS.

Je voudrais en particulier revenir sur une phrase mise en avant dans votre article : « A Science Po on m'a expliqué que toutes les filles étaient des salopes. »
Qui est ce « on » ? Trois ou quatre filles avec qui j’ai rapidement perdu contact parce que nous n’avions pas grand chose en commun…

Je ne minimise pas ici l’ampleur du sexisme dans les grandes écoles mais je pense juste qu’une telle lapidation médiatique peut se révéler à terme stérile.
Vous invoquez Judith Butler. C’est une chose très positive que les « gender studies » soient de plus en plus enseignées dans les cursus. L’une des forces des IEP est de dispenser un enseignement relativement large sur l’histoire des idées. Aux élèves ensuite d’être assez matures pour réfléchir à l'application questions dans leur quotidien.

La deuxième citation tirée de l’article constituait un appel à mes camarades de promos, aux autres élèves de grandes écoles et même d’ailleurs. Il s'agissait d’une invitation à réfléchir. Pas à s’offusquer.

Votre site semble avoir pour but d’aider les étudiants à s’orienter. Un tel article a-t-il pour vocation de conseiller aux jeunes de fuir les grandes écoles, où ils subiront l’assaut « d’initiatives sexistes »? Ce que les personnes qui ont témoigné récemment sur le sujet ont, me semble-t-il, essayé de mettre en avant, c’est un sexisme ordinaire. Des blagues, des petits évènements qui peuvent sembler anecdotiques mais qui en disent beaucoup sur les représentations.
Ce sexisme ordinaire est fortement ancré dans chez des gens qui ne pensent pas nécessairement à mal. Il semble donc exagéré de dire que les « soirées étudiantes servent de défouloir aux agressions machistes ».

2.Posté par Modératrice le 12/03/2013 15:50
Merci à la "piplette poilue", dont le blog est excellent pour ces précisions utiles.
L'auteur de l'article veut de son côté préciser deux points :
- son intention n'est pas du tout de dissuader les jeunes d'entrer en grande école. Nos grandes écoles ne sont certes pas les seuls lieux où peuvent parfois sévir le sexisme et la vulgarité, bien d'autres établissements y sont confrontés ainsi que les entreprises. Toutefois, au regard de leur ambition, former les décideurs de demain, et de la qualité de la formation qu'elles dispensent, au regard des aptitudes intellectuelles élevées de leurs étudiants, on peut s'étonner d'y trouver, là davantage qu'ailleurs, ces mêmes comportements.
- d'autre part il ne faut pas confondre les "études de genre" ou gender studies, discipline des sciences sociales qui consiste à étudier la place des hommes et des femmes dans la société, et sont très intéressantes pour mieux comprendre les inégalités, et la "théorie du genre" bâtie beaucoup plus tard par Judith Butler et diffusée par des groupes de féministes radicales. C'est bien à cette théorie là que fait référence l'article de façon critique et non aux études de genre.
En effet cette théorie, qui tend à gommer totalement la nature pour réduire le genre à une pure construction culturelle, nous parait à la fois dénuée de tout bon sens, et profondément déshumanisante. C'est en articulant peu à peu nature et culture, et non en les opposant que la personne humaine peut accepter puis vivre avec bonheur sa masculinité ou sa féminité.
Dès lors, l'article ouvrait une piste d'analyse qui serait à poursuivre : les résurgences de sexisme primaire observées chez ces étudiants ne seraient-elles pas un effet de ce manque de respect du corps, et de cette incapacité à en percevoir le sens et la dignité ? La "nature" ignorée fait dès lors son retour de la façon la plus désordonnée : manquant de repères pour se comprendre, les garçons n'ont pas d'autres codes pour exprimer leur masculinité que ceux de la pornographie et du machisme de leurs grands-pères.
Les écoles, grandes ou petites, qui veulent toutes faire du "développement personnel" et veulent enseigner savoir-faire et savoir-être ont certainement à retravailler leur approche du genre !

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