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Série télé ''Ainsi soient-ils'' : de vrais séminaristes donnent leur avis



La série d'Arte "Ainsi soient-ils" met en scène 5 jeunes garçons qui veulent devenir prêtres catholiques et entrent au séminaire. Un sujet inhabituel pour une série de qualité qui utilise toutes les ficelles du genre mais qu'en pensent de vrais séminaristes ?





Les cinq candidats à la prêtrise de "Ainsi soient-ils" (Arte).
Les cinq candidats à la prêtrise de "Ainsi soient-ils" (Arte).
Qu'est-ce qui a bien pu pousser un réalisateur à délaisser les histoires de flics ou les sagas familiales pour planter sa série télé de huit épisodes (diffusés le jeudi soir sur Arte depuis le 11 octobre) dans un très prestigieux séminaire parisien ? Et à suivre 5 jeunes hommes venus se former là pour devenir prêtres catholiques ? "J'ai toujours été fasciné par le rituel de la hierarchie catholique, mais aussi par l'aura mystérieuse, le charisme de certains hommes d'Eglise", a confié Bruno Nahon, le créateur de la série, non catholique lui-même.

Dès les premiers épisodes, les portraits contrastés de chaque séminariste (Yann, le gentil scout provincial, Raphaël, le fils de famille fortunée, José, jeune criminel repenti...) se mêlent donc aux querelles de pouvoir intestines entre le supérieur du séminaire et un cardinal qui n'hésite pas à aller jusqu'à Rome pour demander sa tête. Le choix exigeant de chaque garçon, la qualité des images et la noblesse de coeur du père Fromanger, le supérieur du séminaire, sauvent les deux premiers épisodes de la caricature... qui ne tarde pourtant pas à dominer la suite.

Aventures sentimentales et sexuelles des séminaristes, désillusions, déchaînement des enjeux de pouvoir au sommet de l'Eglise et même, violence... Les beaux idéaux des cinq postulants se fracassent sur une réalité plutôt noire, qui peine surtout à rendre compte de la dimension intérieure du choix religieux.

Un manque de grandeur, de paix et de joie intérieure

"On n’y retrouve rien ou pas grand chose de la vraie vie du séminaire. Quel curieux lieu que ce «séminaire des capucins» où les candidats au sacerdoce n’ont ni cours, ni exposés, ni examens, ni mémoires à rendre, ni recherches en bibliothèque !", réagissent de jeunes prêtres passés par huit ans de séminaire, sur le site www.ainsisontils.com, entièrement consacré à une analyse critique de la série.

"Les séminaristes de la série ont peu de grandeur, pas de paix ni de joie intérieures, poursuivent ces jeunes prêtres. On ne perçoit jamais en eux la radicalité positive, la générosité du don absolu qu’ils s’apprêtent à faire, l’enthousiasme de l’évangile. Le Christ n’est pas leur passion ! Ils s’engagent pour des raisons obscures qu’ils ne perçoivent pas eux-mêmes"

Faut-il nier les épreuves, les tentations et hésitations de ce type de chemin ? "Le séminaire est un lieu où la vocation s’éprouve. Mais on n’y est pas seul laissé à soi-même. Les prêtres qui s’y dévouent sont de vrais médiateurs. Des hommes d’études et de prière, alertes, bienveillants, souvent brillants. Pas des angoissés, ni des fatigués de la vie", répondent-ils.

Le témoignage de vrais séminaristes

Pour aller plus loin, le site "Ainsi sont-ils" donne donc la parole à plusieurs séminaristes qui expliquent leur parcours, et la raison de leur choix.



Ne pas avoir de relations sexuelles : est-ce humain ?

Les prêtres catholiques s'engageant au célibat et à la chasteté à vie, la question de la sexualité méritait en effet d'être posée. D'autant plus que dans la série "Ainsi soient-ils" deux des séminaristes ont une petite amie et que deux autres ont des relations homosexuelles.

La réponse d'un religieux catholique.





Rédigé par la rédaction le Mercredi 17 Octobre 2012

Qu'en pensez-vous ?

1.Posté par Michel Bellin le 17/10/2012 14:23
J'ai regardé avec curiosité, détachement, amusement la série TV. Et aussi une fêlure intime dont je veux m'expliquer sur ce site.

Des années de grand séminaire et de prêtrise m'ont permis de connaître un peu l"envers du décor ecclésiastique. (Aujourd'hui, il y a belle lurette que j'ai abandonné ces fariboles.) La religion - en l’occurrence le catholicisme - est récupérée par le business médiatique ; la foi passée à la moulinette du thriller en prime time. Pourquoi pas ? C'est d'ailleurs une folklorisation rafraîchissante et je comprends qu'un gros million de téléspectateurs aient été scotchés ; ces minets métaphysiquement tourmentés les changent agréablement des dealers, ripoux et autres lieux communs télévisuels. Arte semble s'étonner de son succès d’audience. Belle hypocrisie : n'oublions pas que nous avons été littéralement matraqués par sa pub alléchante dans les salles de cinéma, l'affichage public, le métro... Pourquoi pas ? C'est de bonne guerre commerciale. Ils sont décidément très très forts. Et c'est selon moi inoffensif, pittoresque, souvent involontairement drôle, bourré d'invraisemblances goûteuses. Les 4 évangiles transformés en quintuple biopic, le message de Jésus dilué en états d'âme sentimentaux et en querelles de chapelles, le mécréant que je suis devenu n'en espérait pas tant !

Ceci dit... - tout cynisme mis à part - quand je songe à ma ferveur d’antan, peut-être naïve mais incandescente, il me semble qu’ici, RIEN ne transpire, rien ne ressort, ni de l’ambiance studieuse que je connus, ni surtout de la place de la prière, de l'Eucharistie, de l’adhésion personnelle (passionnelle) à Jésus... Sur la première page de mon "carnet de route", j'avais noté (16 septembre 1977) : "Brûler les scories du moi artificiel. Le vrai pèlerinage est intérieur. Christ au centre." Ces mots m'ont calciné, nourri, guidé pendant tant d'années ! Dans "Ainsi soient-ils", aucune parole de feu, nulle source vive, du blabla, des clichés, de la psychologie de bazar. Certes, aujourd'hui, je n'ai ni nostalgie ni regret, tant l’Institution était déjà sclérosée et mortifère. Mais il y a ici une telle platitude, une spiritualité de pacotille, une guéguerre entre prélats si caricaturale qu'elle en devient risible. Seul peut-être un très grand réalisateur (Pialat, Robert Bresson...) mais c'est incompatible avec le prime time. Pour me défendre de ma frustration,oui, je préfère, oui, je l'avoue, je préfère rigoler voire ricaner... A titre posthume, il me semble que c'est toute ma jeunesse qui est caricaturée et dépréciée. N'empêche, quelle occasion perdue, quels talents gâchés, quelle gifle médiatique adressée à tous les authentiques "chercheurs d'Absolu" ! J"ai honte pour eux, avec heureux je suis peiné. Je me sens à nouveau jeune, utopique, généreux, sur les pas du Rabbi de Palestine et tout le reste, tout ce tintamarre médiatique me consterne et m'indiffère ! Je me sens encore, à mon cœur défendant, encore et toujours de la famille (ne suis-je pas encore et toujours Prêtre selon l'ordre de Melchisédek ?!) Syndrome du Fils Prodigue....

J'abrège, trop de souvenirs, trop de blessures, trop de gâchis... Pourvu qu'il n'y ait pas de saison 2 - nous en sommes menacés quand Telerama l'espère et commence une neuvaine - mais, après tout, dans la mangeoire plasma, la pitance est vénielle et "Dieu" reconnaîtra les siens ! Quant à moi, me référant à mon livre le plus pur (qui se passe à issy-les-Moulineaux), "'Isâ le Magnanime ou l’Évangile selon Salem" (e-book, 2012), je pense avoir été plus sincère que la chaîne Arte si racoleuse et roublarde, plus authentique, plus christique, accroché, entre rire et larmes, à la parole de Bernanos qui est l'épigraphe de mon témoignage et reste pour moi une parole d'éternité : " Certes ma vie est déjà pleine de morts. Mais le plus mort des morts est le petit garçon que je fus. Et pourtant, l’heure venue, c’est lui qui reprendra sa place à la tête de ma vie, rassemblera mes pauvres années jusqu’à la dernière, et comme un jeune chef ses vétérans, ralliant la troupe en désordre, entrera le premier dans la maison du Père."

AMEN.

2.Posté par Les idiots le 18/10/2012 08:35
Merci pour ces témoignages de séminaristes qui, et c'est heureux, ne se retrouvent pas dans une fiction ! Là n'est pas son but. En revanche, il est point qui a été peu mis en avant, c'est la dimension spirituelle incarnée, entre autres, par le père Fromanger; ce qui nous laisse penser, hormis ses intrigues forcément rocambolesques (nous sommes à la télévision !), que la série va faire beaucoup plus pour le catholicisme que n'ont pu le faire toutes ces éminences grises de l'église qui se comportent en bon gestionnaire de la petite entreprise de salut.
Pour une critique non-conformiste des deux premiers épisodes, voir http://idiocratie2012.blogspot.fr/

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