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Réforme du collège : qu'est-ce qui va changer ?



La réforme du collège a été adoptée par le Conseil supérieur de l'éducation le 10 avril 2015. Elle se mettra en place à la rentrée 2016 et concerne des milliers d'élèves ainsi que leurs enseignants... Voyons ses grandes principes et surtout, ce qui va changer.





La ministre Najat Vallaud-Belkacem lors du point presse du 10 avril 2015 présentant la réforme du collège..
La ministre Najat Vallaud-Belkacem lors du point presse du 10 avril 2015 présentant la réforme du collège..
C'est décidé : tous les collèges français auront, à la rentrée 2016, de nouveaux programmes, de nouveaux horaires et quelques nouvelles pratiques pédagogiques à mettre en oeuvre.

L'objectif : élever le niveau des collégiens français qui ne brillent pas dans les comparaisons internationales comme le montre l'enquête Pisa. Surtout, l'enjeu est de permettre à tous de maîtriser les fameux "savoirs fondamentaux".

"En compréhension de l'écrit, en mathématiques, en histoire-géographie-éducation civique, en langues vivantes, malgré l'engagement et les efforts au quotidien de tous les professeurs, les élèves qui ne maîtrisent pas les compétences de base sont de plus en plus nombreux", a écrit la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem dans une lettre adressée aux enseignants pour leur présenter la réforme.

Cinq grands objectifs

 
  • 1. Les "savoirs fondamentaux" (français, maths, histoire-géo, langues) veulent être renforcés... Pour cela, l'Education nationale a conçu de nouveaux programmes : plus que des catalogues de connaissances à engloutir, ces savoirs doivent contribuer à renforcer ce "socle" fondamental.

     
  • 2. Le nouveau collège insiste à juste titre sur l'importance d'acquérir des compétences transversales à toutes les matières : il faut apprendre à rédiger, à raisonner, et surtout, comprendre pour mieux apprendre. Pour cela, les enseignants sont invités à sortir de l'isolement de leur discipline pour travailler ensemble. Si certains collèges le font déjà volontairement, c'est une petite révolution dans un système français très (trop) compartimenté. 
     
  • 3. Dans toutes les matières, surtout en maths et en sciences, l'abstrait doit s'appuyer sur le concret, l'expérience quotidienne doit nourrir la réflexion. La réforme du collège reprend et prolonge sur ce point la réforme de l'enseignement des mathématiques déjà présentée.
 

Des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI)

 Les deux points précédents vont se traduire par l'apparition dans l'emploi-du-temps d'enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) qui seront proposés par des professeurs de différentes matières.

Huit thèmes sont proposés parmi lesquels chaque collège pourra en choisir six : langues et cultures de l'Antiquité, langues et cultures étrangères ou régionales, développement durable, monde économique et professionnel, etc.
 

  • 4. Les différences de niveau entre les collégiens (pudiquement désignées par le terme d'"hétérogénéité") ne sont pas niées. Pas question toutefois pour le gouvernement de revenir sur le "collège unique" qui consiste à proposer le même cursus à tous. "Nous tenons compte des spécificités de chaque élève pour permettre à chacun de réussir, à travers un accompagnement personnalisé de 3 heures en 6ème, et d’au moins une heure en 5e, 4e, 3e", explique la ministre. "Des heures pour le travail en groupes à effectifs réduits et des interventions conjointes de plusieurs enseignants sont garanties". 

     
  • 5. Enfin, l'enseignement des langues vivantes veut être renforcé de façon à donner aux jeunes "de nouvelles compétences adaptées au monde actuel" : la première langue (LV1) sera enseignée dès le CP et la deuxième (LV2) dès la 5e. Par contre les classes européennes ou "bi-langues" (anglais-allemand) proposées dès la 6ème sont supprimées car le ministère estime qu'elles ne bénéficiaient qu'à trop peu d'élèves.

Quel emploi-du-temps pour les collégiens ?

Le tableau ci-dessous indique les nouveaux emplois-du-temps.

La nouveauté vient de l'introduction, à côté des "enseignements communs" que tous les collèges devront assurer, des "enseignements complémentaires (3h par semaine en 6ème, 4h de la 5ème à la 3ème). Ceux-ci englobent à la fois l'accompagnement personnalisé, et les fameux EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires).

Une certaine liberté est laissée à chaque collège pour répartir et organiser ces heures.

Source : Ministère de l'Education nationale
Source : Ministère de l'Education nationale

La bataille des langues

Comme toute réforme éducative, celle du collège déclenche des débats passionnés.

- Les langues anciennes. Les défenseurs du latin et du grec, aux premiers rangs desquels les enseignants, sont partis en croisade pour dénoncer la coupe faite dans leurs  heures d'enseignement.

Jusqu'à présent, le latin était proposé en option à raison de 2heures en 5ème (en plus de l'emploi-du-temps), et de 3 heures en 4ème et en 3ème, le grec étant proposé en 3ème à la place du latin. La réforme propose un "EPI" intitulé "Langue et culture antiques" que les établissements pourront proposer dès la 5ème et qui sera obligatoire pour tous (si le collège le met en place). Et "un enseignement de complément sera accessible à ceux qui souhaitent approfondir l'apprentissage des langues anciennes, à raison d'une heure en classe de 5e, de deux heures en classe de 4e et en classe de 3e."

La ministre fait valoir que davantage d'élèves seront ainsi "en contact" avec les langues anciennes, ce à quoi les enseignants répliquent que ce saupoudrage ne permet pas d'apprendre vraiment la langue... et qu'ils auront au final moins d'heures pour enseigner réellement l'aspect linguistique. Où l'on retrouve le débat entre l'élitisme et l'égalitarisme de l'enseignement : faut-il priver quelques élèves d'un véritable apprentissage d'une discipline pour ouvrir à un plus grand nombre, mais sans véritable apprentissage ?

Najat Vallaud-Belkacem rappelle toutefois aux enseignants que seulement 20% des collégiens choisissaient cette option et que les trois quarts l'abandonnaient au lycée, signe de peu d'enthousiasme pour l'enseignement proposé.

En réalité les langues anciennes perdent du terrain réforme après réforme... la première étant intervenue à la rentrée 1968 (après la "révolution de mai") lorsqu'il fut décidé que le latin (alors obligatoire) ne serait plus enseigné en 6ème, mais seulement à partir de la 5ème.

- L'enseignement de l'allemand : il est défendu par les germanistes, qui regrettent dans la réforme du collège la disparition des classes "bi-langues" (ou "européennes) en sixième, où l'on pouvait étudier à la fois l'anglais et l'allemand. Cela permettait semble-t-il d'élever considérablement le nombre de lycéens et de jeunes ayant appris l'allemand, alors que le statut de "LV2" donne à la langue de Goethe un certain handicap face à l'espagnol.

"Le gouvernement français assure qu'à partir de l'année prochaine, l'allemand pourra aussi être proposé comme première langue étrangère dans l'enseignement primaire, se félicite l'Université Franco-allemande (UFA). Là, les enfants pourraient faire une expérience non pas élitaire, mais ludique de l'allemand. Il serait donc d’autant plus important de soutenir l’allemand de manière durable dans l’enseignement secondaire".

Or, poursuit l'UFA, "Il est préoccupant de voir que le projet de réforme des collèges risque de limiter considérablement l’enseignement de l’allemand par la suppression quasi générale des classes bi-langues et classes européennes pourtant très prisées".

Nombre d'enseignants de langues et de parents ont aussi regretté la disparition des classes européennes, mais le gouvernement est inflexible sur ce point : mieux vaut, dit-il, donner plus d'heures d'enseignement à tous en ouvrant la LV2 en 5ème, que de privilégier seulement quelques classes dès la 6ème. Toujours le débat entre égalitarisme et élitisme.

L'inconnue des "heures complémentaires"

En réalité, l'une des grandes inconnues de la réforme vient de la façon dont les collèges se saisiront des "heures complémentaires" qui semblent dépositaires de nombreuses attentes : elles doivent à la fois permettre de proposer des suivis personnalisés ou en petits groupes, et des "enseignements pratiques interdisciplinaires".

Ce "paquet d'heures", important à l'échelle de la semaine, sera-t-il toutefois suffisant pour accompagner les élèves les plus faibles ? Les fameux EPI seront-ils sources d'apprentissages réels ou simples gadgets pédagogiques ?

Tout dépendra sans doute des établissements et des équipes mais aussi du talent des enseignants à mettre en musique tout cela, d'où l'importance de leur implication et de leur formation.

Une mise en place à suivre dans les mois qui viennent.

 



Rédigé par le Mardi 21 Avril 2015

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