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Opération Phénix 2015 : 13 grandes entreprises recrutent des diplômés de l'université



L'opération de recrutement Phénix 2015 est lancée : jusqu'au 18 mai, les étudiants en master 2 recherche en langues, sciences humaines ou sciences peuvent postuler à des emplois de cadres dans de grands groupes comme Axa, Bred ou Coca-Cola...





L'affiche de l'opération.
L'affiche de l'opération.
C'est parti pour la 9ème édition de l'opération Phénix. De grandes entreprises ouvrent comme chaque année un dispositif de recrutement spécifique à destination de candidats "atypiques" : des jeunes diplômés de l'université, qui plus est engagés dans un master recherche (et non un master professionnel) !

Pour ces grands groupes à la forte notoriété, le candidat type pour un poste de cadre est en effet un diplômé d'école de management ou d'ingénieurs, parfois un diplômé de master professionnel.

Recruter des jeunes engagés dans de longues études universitaires a priori orientées vers la recherche a donc été, dès le début de l'opération, un vrai challenge. D'autant qu'en 2007, elle était réservée aux étudiants en lettres et sciences humaines.

La raison de cette audace n'est pas seulement philanthropique. Bernard Deforge, associé chez PwC, un des groupes fondateurs de Phénix, explique que "c'est en mixant les profils au sein de leurs équipes que les entreprises parviennent à obtenir les réponses les plus innovantes à leurs enjeux".

Trois nouvelles entreprises en 2015

De fait, les 7 entreprises qui s'étaient lancées dans l'aventure en 2007 (Axa, Coca-Cola Entreprise, HSBC, PwC, Renault, Siemens, Société Générale) ont été rejointes par d'autres grands groupes.

En 2014, Leroy Merlin et Vinci ont embarqué. Et en 2015, ce sont Ipsos, Sisley et Oney Banque Accord.

Du côté des candidats, l'opération est ouverte aux étudiants inscrits en 2015 en master 2 Recherche en lettres, sciences humaines et sciences dans une université française (ou ayant obtenu ce diplôme en 2014 ou 2013 dans une université française). Ils ne doivent pas avoir accompli en parallèle de parcours professionnel.
En clair, Phénix s'adresse à des étudiants qui se sont souvent passionnés pour une discipline, mais se rendent compte qu'ils se sont fourvoyés dans un master recherche alors qu'ils ne veulent pas poursuivre leurs études en doctorat. L'Opération leur offre une passerelle rapide vers un poste en entreprise alors qu'ils n'ont souvent aucune expérience de ce côté-là.

Comment ça marche ?

Depuis mars, les entreprises participantes ont mis en ligne sur le site de l'opération la liste des postes qu'elles peuvent proposer aux candidats. Le Forum Phénix, organisé le 7 avril à Paris, leur a permis de rencontrer les recruteurs et d'en savoir plus sur ces emplois.

Ce sont tous des postes de cadres.

Entre le 8 avril et le 18 mai, les étudiants intéressés peuvent postuler sur le site pour une, deux, ou trois offres différentes maximum. Ils entrent ensuite dans un processus de recrutement classique, avec une série d'entretiens à passer s'ils sont retenus.

Les heureux élus ne sont tout de même pas intégrés en entreprise sans formation : dès la rentrée d'octobre et durant un an, ils suivent un master en alternance intitulé "Métiers de l'entreprise" à l'université Paris-Sorbonne. Au bout de cette année, ils rejoignent à temps plein le poste pour lequel ils ont été recrutés.
 

Calendrier de l'Opération Phénix

Mars 2015 : début de la mise en ligne des types de postes proposés par les entreprises partenaires sur le site de l’Opération Phénix (www.operationphenix.fr)

- 8 avril - 18 mai : les étudiants présentent leurs candidatures dans trois entreprises partenaires au maximum, en fonction des types de postes qu’elles proposent.

- 19 mai - fin juillet : les entreprises convoquent les étudiants pour des entretiens de recrutement.

- Septembre 2015 - juin 2016 : les étudiants embauchés par les entreprises suivent une année de formation en alternance dispensée par le centre de formation continue de Paris-Sorbonne.

Des postes en CDI et maintenant en CDD

Jusqu'à présent, l'Opération Phénix a abouti au recrutement d'une trentaine d'étudiants chaque année, ce qui représente 200 embauches en CDI depuis 2007, un chiffre modeste comparé aux centaines de jeunes diplômés des grandes écoles recrutés chaque année par ces mêmes entreprises.

Prudemment, chaque entreprise se contente d'ailleurs d'indiquer sur le site de l'opération des descriptifs de poste, sans s'engager sur un nombre de recrutements.

En 2015, l'Opération Phénix a annoncé ouvrir des recrutements en CDD "afin de permettre aux entreprises partenaires d'offrir davantage de postes aux étudiants".

"Il ne s'agit pas de réduire le nombre de CDI proposés mais d'ouvrir davantage les vannes en proposant des CDD en plus, explique Thibault Saguez, responsable de l'opération Phénix et manager chez PwC. De fait les grandes entreprises modifient leur dispositif de recrutement : elles proposent de plus en plus aux jeunes diplômés de commencer par un stage puis un CDD, avant le CDI. Nous voulons simplement en tenir compte pour donner leur chance à plus de jeunes".

Pour les organisateurs de l'opération, le petit nombre de recrutements effectués viendrait aussi d'un manque d'information des étudiants : "Encore trop peu d'universités informent leurs étudiants de l'opération Phénix, regrette Thibault Saguez, d'où un manque de candidats comparé au nombre de postes proposés". Selon lui, le ratio des années précédentes serait d'environ 10 candidats pour 1 poste, ce qui expliquerait que certains postes n'aient pu être pourvus.

Des data scientists et des community managers

Pourtant les recruteurs des diverses entreprises disent tous apprécier "l'esprit de synthèse et d'analyse des étudiants issus de l'université, ainsi que leur capacité à prendre du recul".

En 2015, un autre point pourrait jouer en faveur des candidats : l'apparition dans la liste des postes proposés de nouveaux métiers liés à la digitalisation de l'économie.

Ainsi Axa recherche des data scientists pour rejoindre son équipe Big Data chargée d'analyser et d'exploiter les données recueillies par le groupe.

Oney Banque Accord cherche un (ou plusieurs ?) community manager. "Nous recherchons des profils jeunes, atypiques, qui vont bousculer et faire bouger les lignes, indique Muriel Barroca, manager ressources humaines.
Et Sisley recherche des profils littéraires pour rédiger des contenus sur son site internet.

Avoir une bonne "culture digitale", en plus de la générale, pourrait donc être un bel atout sur certains postes. Et peu importe alors que vous ayez choisi d'étudiant la philo, la psycho ou la physique... Face aux recruteurs, les compétences primeront !
 



Rédigé par le Vendredi 3 Avril 2015

Qu'en pensez-vous ?

1.Posté par Poil à gratter le 04/04/2015 15:43
Quelques précisions supplémentaires :

1) "De fait, les 7 entreprises qui s'étaient lancées dans l'aventure en 2007 (Axa, Coca-Cola Entreprise, HSBC, PwC, Renault, Siemens, Société Générale) ont été rejointes par d'autres grands groupes"
-> Renault, Siemens et Société Générale ne participent plus à l'opération.
Avant de partir en 2011, la SG a pourtant été parmi les entreprises qui ont le plus recruté : entre 4 et 9 étudiants chaque année entre 2007 et 2010, allant même jusqu'à recruter quasiment 50% de la promo 2009.

Pourquoi ce départ, malgré ces résultats convaincants et la politique de recrutement "ouverte" de la SG ? La réponse donnerait peut-être des pistes à ceux qui se demandent pourquoi l'opération tarde à décoller.

2) "c'est en mixant les profils au sein de leurs équipes que les entreprises parviennent à obtenir les réponses les plus innovantes à leurs enjeux"
-> Certes, mais suffit-il de le décréter pour le mettre en place ? Les managers sont-ils sensibilisés, en interne, en amont de l'opération ? Les étudiants ont-ils un véritable parcours d'intégration au sein des entreprises ? Les universités préparent-elles réellement leurs étudiants à un processus d'intégration qui relève souvent du parcours d'obstacles, alors qu'il s'agit pour beaucoup de leur premier contact avec des grandes entreprises ?

3) "En clair, Phénix s'adresse à des étudiants qui se sont souvent passionnés pour une discipline, mais se rendent compte qu'ils se sont fourvoyés dans un master recherche alors qu'ils ne veulent pas poursuivre leurs études en doctorat. "
-> est-ce vraiment une bonne chose, d'attendre que les étudiants "prennent conscience qu'ils se sont fourvoyés", un peu avant la fin de leur M2, pour leur proposer un poste "en accéléré" ? Pour la dizaine qui seront pris, combien de déçus parce qu'ils n'ont pas été suffisamment préparés, en amont, parce qu'ils n'auront pas suffisamment maturé leur réflexion ? Peut-on se concentrer sur l'embauche en entreprise, le "graal" du CDI/CDD, sans chercher à ouvrir d'autres perspectives aux étudiants "chercheurs", plus tôt dans leur parcours ?

Peut-on vraiment se réjouir que ces étudiants décrochent un CDI "alors qu'il s'agit, pour beaucoup, de leur première expérience professionnelle" ? Plutôt que de faire de petites promos de "gagnants au loto de l'orientation", ne faudrait-il pas plutôt inciter tous les étudiants qui s'orientent en recherche, d'ouvrir leur champ des possibles en ayant des expériences en association, en entreprise, professionnelles ou non ? De suivre des MOOCs ou des cours en-dehors de leur cursus pour leur permettre de faire un véritable choix à la fin de leur L3, d'abord, puis à l'issue de leur M2, ensuite ? Déclarer que les "compétences des littéraires sont transversales et transposables en entreprise", ce n'est qu'une coquille vide ou un slogan vide de sens tant que les étudiants n'ont pas expérimenté, vécu, compris cette polyvalence.

Au final, Phénix maintient le mythe des parcours linéaires - tout recherche, puis tout entreprise -, au lieu de mettre en valeur la richesse des parcours "mixtes" (sans avoir besoin d'apprentissage pour cela, simplement en indiquant qu'un master recherche n'empêche pas de développer d'autres compétences en parallèle).

Actuellement, Phénix réussit l'exploit d'être en théorie une initiative "révolutionnaire", et en pratique une opération terriblement conservatrice

2.Posté par Thibault Saguez, coordinateur de l''''Opération Phénix le 08/04/2015 14:06
Réponse à Poil à gratter :

Tout d'abord, merci pour vos précisions sur les participants à l'Opération Phénix depuis son lancement en 2007. Renault, Siemens et Société Générale se sont en effet retirés de l'opération, alors que nous avons été rejoints par d'autres grandes entreprises au cours des deux dernières années : Leroy Merlin, Vinci, Ipsos, Sisley et Oney Banque Accord,

Je vous rejoins sur l'ampleur du chemin qu'il reste à parcourir dans les entreprises et au sein des universités pour accompagner les étudiants dans leur passage du monde de l'université à celui de l'entreprise. Cependant, je tiens à préciser que l'université Paris IV , à titre d'exemple, a mis en place tout un programme d'accompagnement dans le processus de recrutement des étudiants qui candidatent au programme, et de leur côté les entreprises partenaires s'engagent à dédier des collaborateurs à l'intégration des étudiants Phénix durant leur année en alternance.

Par ailleurs, les étudiants qui rejoignent le programme Phénix ne se sont pas, selon moi, "fourvoyés dans un master recherche". Il s'agit de jeunes gens dont le projet professionnel a évolué au cours de leur parcours universitaire, ou qui, après l'obtention de leur master 2, souhaitent découvrir un autre monde, faire d'autres rencontres et développer d'autres compétences. Ce que propose l'Opération Phénix à ces étudiants est une ouverture sur d'autres champs des possibles. Il s'agit d'une expérience qui ne peut leur être que positive. Et si jamais ils se rendent compte au bout de quelques années que le monde de l'entreprise ne répond pas à leurs attentes, ils ont toujours la possibilité de revenir à la recherche. Les étudiants universitaires sont de jeunes gens curieux de par leurs études, qui n'ont rien à perdre à s'ouvrir à un autre environnement de travail.

Enfin, l'opération Phénix a vocation à ouvrir une brèche dans le système d'orientation professionnelle des universitaires tel qu'il existe aujourd'hui en France. Elle est novatrice dans le sens où il s'agit du seul programme existant (à ma connaissance) qui donne la possibilité à des étudiants littéraires et scientifiques de rejoindre l'entreprise, dés l'obtention de leur diplôme, en signant un contrat de travail de longue durée (CDI ou CDD). Son but étant de faire bouger les lignes à l'université et en entreprise - deux mondes encore trop hétérogènes - elle peut difficilement être considérée de "conservatrice". En revanche, je rejoins tout à fait votre argument sur le manque de sensibilisation aux possibilités offertes aux étudiants en recherche en amont du master 2.

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