Après le printemps arabe, l'automne américain ? En tout cas, les jeunes qui ont commencé à camper dans le square Zuccotti à New York, à deux pas de Wall Street où se tient la grande Bourse new yorkaise, veulent marcher dans les traces des "indignés" européens et des révoltés qui ont fait ployer les dictatures arabes.
En quelques jours, leur mouvement, loin de s'essouffler, a pris de l'ampleur malgré l'arrestation de 700 manifestants fin septembre. Relâchés quelques heures plus tard, ils ont repris leur squat, relayant le mot d'ordre via les réseaux sociaux et les sites comme www.occupytogether.org/
Le 5 octobre, ils étaient des milliers à défiler dans le quartier financier de Wall Street, rejoints par des syndicats et quelques politiques. Et d'autres groupes occuperaient aussi les quartiers d'affaires dans une centaine de villes américaines comme Houston, Chicago, Philadelphie ou San Francisco.
En quelques jours, leur mouvement, loin de s'essouffler, a pris de l'ampleur malgré l'arrestation de 700 manifestants fin septembre. Relâchés quelques heures plus tard, ils ont repris leur squat, relayant le mot d'ordre via les réseaux sociaux et les sites comme www.occupytogether.org/
Le 5 octobre, ils étaient des milliers à défiler dans le quartier financier de Wall Street, rejoints par des syndicats et quelques politiques. Et d'autres groupes occuperaient aussi les quartiers d'affaires dans une centaine de villes américaines comme Houston, Chicago, Philadelphie ou San Francisco.
Que veulent les anti-Wall Street ?
Poster de Raina Dayne.
Au départ, les revendications des "anti-Wall Street" étaient variées et un peu floues, englobant la lutte contre le réchauffement climatique, la dénonciation des guerres et des profits des entreprises
Les jours passant, le mouvement a clairement ciblé la crise économique aux Etats-Unis, déclenchée par le crash des subprimes et les faillites de banques en 2008 qui ont mis des milliers d'Américains sur la paille. Chômage, croissance qui peine à remonter la pente, appauvrissement de la majeure partie de la population... "J'ai 28 ans, j'ai fait de bonnes études, je travaille, mais je n'ai rien, dit une jeune secrétaire. Pas d'économie, pas de maison".
Du coup, les manifestants font le procès du système capitaliste américain et surtout, du diktat du profit imposé par le monde de la finance. Ce n'est pas pour rien s'ils se sont installés à Wall Street, où se tient la grand place boursière. "Nous sommes les 99%", indiquent les banderoles des manifestants, pour signifier que les profits réalisés par les grandes firmes profitent à 1% seulement des Américains.
Pour vous donner une idée de la dureté et de la réalité de la crise, regardez cette vidéo : on y voit un étudiant en droit et en journalisme crier sa révolte devant le tribunal où ses parents ont été expropriés de leur maison. Un drame parmi bien d'autres.
Les jours passant, le mouvement a clairement ciblé la crise économique aux Etats-Unis, déclenchée par le crash des subprimes et les faillites de banques en 2008 qui ont mis des milliers d'Américains sur la paille. Chômage, croissance qui peine à remonter la pente, appauvrissement de la majeure partie de la population... "J'ai 28 ans, j'ai fait de bonnes études, je travaille, mais je n'ai rien, dit une jeune secrétaire. Pas d'économie, pas de maison".
Du coup, les manifestants font le procès du système capitaliste américain et surtout, du diktat du profit imposé par le monde de la finance. Ce n'est pas pour rien s'ils se sont installés à Wall Street, où se tient la grand place boursière. "Nous sommes les 99%", indiquent les banderoles des manifestants, pour signifier que les profits réalisés par les grandes firmes profitent à 1% seulement des Américains.
Pour vous donner une idée de la dureté et de la réalité de la crise, regardez cette vidéo : on y voit un étudiant en droit et en journalisme crier sa révolte devant le tribunal où ses parents ont été expropriés de leur maison. Un drame parmi bien d'autres.
La fin du rêve américain
Les Etatsunisens seraient-ils devenus révolutionnaires ? On ignore encore où ira le mouvement mais il est clair que le "rêve américain", fondé sur la possibilité pour tout citoyen de base de s'élever socialement et de s'enrichir est bien en panne. La success-story de Steve Jobs a beau avoir ému les foules, le pessimisme prévaut aux States, ou plutôt, l'idée qu'il faut changer quelque chose dans le système.
Du coup, les jeunes campeurs newyorkais se sont lancés dans un intense débat sur les enjeux sociaux et politiques, invitant parmi eux le Prix Nobel d'économie Joe Stiglitz. Ils ont monté des bibliothèques de rue qui vendent des livres comme celui de Jeff Madrick, auteur du best-seller "Age of Greed" ("Une ère de rapacité").
Ils se retrouvent en assemblée générale deux fois par jour, ont monté des groupes de réflexion sur les finances, les relations avec le mouvement dans les autres villes. Une infirmerie d’urgence a été créée et ils sortent un journal de 4 pages : The Occupied Wall Street Journal…
Comme les indignés égyptiens de la place Tahrir, les jeunes Américains sentent en tout cas qu'ils peuvent prendre leur avenir en main, démontrant l'universalité d'une aspiration à plus de justice et à la recherche d'un "bien commun" qui ne peut se réduire à la recherche du profit maximum. Peut-être l'un des points positifs d'une année 2011 décidément pleine de surprises.
Sur le printemps arabe et les "Indignés", lire aussi :
Les indignés : les jeunes Grecs à leur tour
Les jeunes Espagnols en colère dans les rues de Madrid
Egypte : les jeunes découvrent la force de l'action politique
Emeutes en Tunisie : les jeunes en première ligne
Du coup, les jeunes campeurs newyorkais se sont lancés dans un intense débat sur les enjeux sociaux et politiques, invitant parmi eux le Prix Nobel d'économie Joe Stiglitz. Ils ont monté des bibliothèques de rue qui vendent des livres comme celui de Jeff Madrick, auteur du best-seller "Age of Greed" ("Une ère de rapacité").
Ils se retrouvent en assemblée générale deux fois par jour, ont monté des groupes de réflexion sur les finances, les relations avec le mouvement dans les autres villes. Une infirmerie d’urgence a été créée et ils sortent un journal de 4 pages : The Occupied Wall Street Journal…
Comme les indignés égyptiens de la place Tahrir, les jeunes Américains sentent en tout cas qu'ils peuvent prendre leur avenir en main, démontrant l'universalité d'une aspiration à plus de justice et à la recherche d'un "bien commun" qui ne peut se réduire à la recherche du profit maximum. Peut-être l'un des points positifs d'une année 2011 décidément pleine de surprises.
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