Nouvelle tournée des universités du Québec pour attirer de jeunes Français



Seize universités québécoises viennent présenter leurs programmes en France, à Paris le 6 octobre puis dans l'Ouest du 11 au 15 octobre. En 2022, le nombre d'étudiants français au Canada a bondi de 14%, et la "Belle Province" a des atouts pour leur plaire : sa double culture, américaine et francophone, ses campus high tech et ses grands espaces.






Vous aimeriez donner à vos études une couleur internationale ? Vous pouvez certes vivre une mobilité de quelques mois en étudiant dans une université française ou européenne et en profitant de ses accords d'échange ou du programme Erasmus.

Mais le Québec vous offre aussi une option plus radicale mais non moins attrayante : celle d'entrer dans une de ses 18 universités pour y suivre un programme d'études complet, et y décrocher un diplôme canadien, soit directement après le bac soit après un premier diplôme. 

C'est l'option qu'ont choisie 15 600 Français qui étudient actuellement dans une université au Québec où ils représentent la première communauté d'étudiants étrangers (soit 30%). Parmi eux, 61% sont en premier cycle, dans ce qu'on appelle en Europe un cursus licence ou bachelor, mais que l'on nomme au Québec... "baccalauréat" !

 

Les universités québécoises dans 5 villes françaises

En moins de quinze ans, le nombre de candidats français au Québec a été multiplié par trois. Et depuis la fin de la crise Covid, les jeunes français repartent de plus en plus étudier au Canada (+14% en 2022).

C'est donc pour répondre à cette demande croissante que 16 des 18 universités québécoises reviennent comme en 2022 à leur rencontre dans 5 grandes villes de France : à Paris le 6 octobre 2023, puis dans l'Ouest à Rennes, Nantes, Bordeaux et Toulouse du 11 au 15 octobre. Plus de 3000 candidats sont attendus.

Ces rendez-vous sont ouverts aux lycéens des filières générales et aux étudiants en niveau licence, master et doctorat. Ils permettent de rencontrer des représentants de chacune des universités, de découvrir leurs programmes, et de s'informer sur les démarches à accomplir et les modalités pratiques.

(Inscription nécessaire sur www.destinationuniversites.ca/tournee-en-france/)
 

Des atouts indéniables pour séduire des Français


L'avantage majeur du Québec pour des Français est sa double culture : située aux confins de l'Amérique du Nord, cette province parmi les dix que compte le Canada a la particularité d'être francophone, et 61% des étudiants français au Québec ont d'ailleurs choisi des programmes en français. Ce qui n'empêche pas d'y perfectionner aisément son anglais.

Et pourtant ces universités sont bien américaines, avec des campus gigantesques équipés d'infrastructures high tech et animés d'activités multiples où l'on peut rencontrer des étudiants venus des 4 coins du monde...

Autre atout : le Québec met son point d'honneur à bien accompagner les étudiants dans leurs apprentissages jusqu'au diplôme, avec des pédagogies innovantes en petits effectifs, une aide à la méthodologie, et la possibilité de valider des crédits en étudiant à temps partiel à son rythme.

Reste enfin l'attrait de la découverte des grands espaces et de la nature canadienne toujours proche..
 

Témoignages d'étudiants français à l'université Laval à Québec


Des frais de scolarité "raisonnables" pour l'Amérique du Nord

Tout cela a bien sûr un coût, bien plus élevé que dans une université française, mais grâce à des accords bilatéraux France-Québec, les Français sont exonérés d'une partie des frais de scolarité.

D'après les estimations des universités organisatrices de la tournée française, dans le premier cycle postbac, les frais de scolarité pour les Français sont en moyenne de 7 000 euros par an (au lieu de 17 300 euros pour les étudiants internationaux non français). Et dans les cycles master et doctorat, les frais tombent à l'équivalent de 2 000 euros par an pour les Français. Des chiffres modérés si on les compare aux tarifs des universités des Etats-Unis !

Quant aux frais de logement et de "subsistance", il faut compter l'équivalent de 13 000 euros par an.

Un étudiant français a-t-il le droit de travailler pour payer ses études ? Oui, mais seulement à temps partiel, dans la limite de 20 heures par semaine. Ce ne peut donc être qu'un complément de ressources, et il faut de toutes façons prouver que vous pouvez financer votre formation avant d'être admis. En revanche, il n'y a pas d'alternance au Québec.
 

Comment s'inscrire ?

La démarche est assez différente du système français dans lequel toutes les formations sont regroupées sur la plateforme Parcoursup (en 1er cycle) ou sur Monmaster (en 2e cycle) avec un calendrier unique pour s'inscrire.

Au Québec, on s'inscrit directement auprès de chaque université en postulant pour un programme et l'on peut se porter candidat dans plusieurs universités avec jusqu'à trois cursus par université. 
Les bacheliers français ont normalement accès directement aux programmes de "baccalauréat" (équivalent d'une licence), qui durent trois ans à quatre ans. Mais l'admission est soumise à l'examen approfondi du dossier scolaire et est assez sélective. 

Ce n'est qu'après avoir obtenu une admission que l'on peut demander au gouvernement québécois un certificat d'acceptation du Québec (CAQ), puis un permis d'études auprès du gouvernement du Canada, des démarches assez simples à faire en ligne. 
 

Une rentrée d'hiver encore possible à l'Université de Montréal

Autre particularité, les universités québécoises proposent une rentrée en septembre mais souvent aussi une autre en janvier et parfois en mai. L'Université de Montréal (UdeM) propose ainsi une rentrée d'hiver le 8 janvier 2024 qui peut être une opportunité pour des étudiants souhaitant se réorienter sans attendre septembre 2024.

Les inscriptions pour cette rentrée d'hiver sont ouvertes depuis le 15 août 2023 et jusqu'au 1er novembre. 

L'Université de Montréal propose plus de 500 programmes pour cette rentrée d'hiver, dont 49 spécialités de "Baccalauréat" (licence) : biologie, linguistique, communication et politique, géographie environnementale ou encore sciences infirmières. Pour vérifier que vos spécialités de bac correspondent au programme choisi, on peut se rendre sur la page Bac à Bac.

"Nos équipes étudient chaque demande d'admission et elles font le maximum pour apporter une réponse rapide à chaque candidat, afin de leur donner le temps nécessaire pour remplir les formalités d’immigration", indique Michèle Glemaud, directrice générale du service de l'admission et du recrutement à l'UdeM.

Rens. : https://admission.umontreal.ca/admission/

D'autres pistes à explorer pour étudier au Québec

Le plus compliqué reste donc de choisir son programme, d'où l'intérêt de pouvoir rencontrer des étudiants ou des représentants de ces universités un peu lointaines pour un Français. Pensez aussi à tenir compte de la localisation de l'université : voulez-vous être dans une grande ville - à Montréal ou à Québec - ou dans une université plus rurale ? 

Si vous hésitez à vous lancer après votre bac dans trois ans d'études au Québec, sachez que les universités québécoises proposent aussi des formations d'un an (30 crédits) appelées "certificats d'études universitaires". A l'UQAM, on peut par exemple préparer un certificat d'anglais, ou d'arts visuels, à l'université Laval à Montréal une trentaine de certificats sont proposés, depuis la comptabilité, le droit, la gestion de projets jusqu'à l'ethnologie ou le développement durable. 

Enfin, si votre dossier est trop juste pour les universités québécoises, vous pouvez aussi explorer les formations techniques proposées par les Cégep, qui permettent de préparer des "diplômes d'études collégiales" ou DEC (comparables aux BTS et BUT) très appréciés sur le marché du travail canadien. D'autant que les Cégep sont aussi très ouverts aux candidats internationaux pour compléter leurs promotions.


Travailler au Canada après ses études, c'est possible

Si les universités québécoises se donnent tant de mal pour accueillir les jeunes Français, c'est tout simplement que la province francophone voit sa population vieillir et que les établissements comptent de plus en plus sur la venue d'étudiants internationaux.
Sur un total de 315 000 étudiants au Québec, 50 000 ne sont pas Canadiens et 15 600 viennent de France.

D'autre part, la Belle Province a une économie dynamique en croissance, mais ses entreprises manquent cruellement de main d'oeuvre qualifiée. Avec un diplôme canadien, on a donc toute opportunité - si on le souhaite - de trouver un emploi au Québec et d'obtenir un permis de travail.

Ce qui n'empêche, bien sûr, pas de rentrer en Europe et d'obtenir sans problème l'équivalence de ces diplômes qui jouissent d'une très belle notoriété en France.



Rédigé par le Mercredi 4 Octobre 2023

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