Les Prix de l'étudiant entrepreneur en économie sociale remis aux lauréats 2014

C'est à l'université de Nanterre (92), lors de la semaine de l'économie sociale et solidaire, que les 7èmes PEEES ont été remis le 13 novembre.

Un Prix décerné par la LMDE (la mutuelle étudiante) et ses partenaires, pour donner un coup de pouce à des projets portés par des étudiants, et en encourager d'autres à se lancer et surtout à innover. Pas seulement sur le terrain technologique, mais aussi social.

Pour participer, il fallait avoir moins de 30 ans, être étudiant ou jeune diplômé depuis moins de trois ans, et bien sûr avoir créé en France une structure ou porter un projet à forte "valeur ajoutée sociale".

Trois prix ont d'abord été attribués dans la catégorie "Projets d'entreprise", parce qu'ils veulent concilier efficacité économique avec utilité sociale.

Le Premier prix (6 000 euros) est allé au projet des Chantiers-Passerelles, porté par Sylvain et Agathe, deux étudiants de Centrale Paris. Leur association vise à améliorer l'efficacité des peines de travail d'intérêt général données aux personnes condamnées : "L'idée est d'utiliser pleinement cette peine pour aider la personne à se réinsérer professionnellement", expliquent les fondateurs.

Concrètement, Chantiers-Passerelle veut encourager la création de postes diversifiés où les personnes condamnées pourraient faire ce travail d'intérêt général ; mais aussi mieux les encadrer, et les aider à valoriser cette expérience dans un projet professionnel. Un chantier qui touche au monde de la justice et de l'exclusion où l'on pourrait s'étonner de trouver deux élèves ingénieurs. "Personnellement, j'ai découvert l'univers de la prison en faisant partie du GENEPI, explique Sylvain, une association étudiante donnant des cours aux prisonniers. Et puis je cherchais une activité professionnelle qui ait du sens".

La rencontre avec Agathe, dans la spécialité Entrepreneuriat de l'école Centrale, a posé les bases du projet que les deux étudiants développent dans le cadre de leur stage de fin d'études. Leur diplôme en poche, ils comptent devenir les entrepreneurs de ces "passerelles" de réinsertion et articuler astucieusement des financements publics et les revenus que pourront générer leurs prestations.

Le Prix gagné et d'autres récompenses vont leur permettre d'embaucher un volontaire en service civique et de faire les premiers investissements. Ils sont aussi accompagnés par deux incubateurs d'entreprises sociales, SenseCube et Ronalpia qui leur fournit des locaux.

Le 2ème Prix (5000 euros) est allé à wheeliz.com : une plateforme internet de location entre particuliers de voitures adaptées aux personnes en fauteuil roulant.

Aux commandes du projet, Charlotte : tout juste diplômée du Celsa en marketing, publicité et communication. elle a voulu utiliser les ressources du numérique pour rendre un service efficace et économique aux personnes à mobilité réduite.

"C'est une situation que je connais bien, et à laquelle je suis confrontée tous les jours, comme des centaines de milliers de personnes en France", confie Charlotte qui est elle-même en fauteuil.

Vidéo : Wheeliz ou la mobilité partagée pour ceux qui en ont vraiment besoin

Le 3ème Prix (3000 euros) est allée à Jean-Christophe Taghavi de l'association CAP ou pas CAP ?, qui veut mieux faire connaître toutes les initiatives citoyennes sur Paris, et permettre à chacun de trouver celle qui lui convient.
Elle compte développer un site internet (http://capoupascap.info/) où l'on peut en particulier géolocaliser les initiatives  de son quartier. Et ouvrir ensuite une maison des citoyens.

"À  Paris, aussi, un nouveau monde émerge : dans les quartiers, les habitants sont les acteurs principaux du changement social", expliquent les promoteurs de l'association. Alimentation, logement, transports, déchets, solidarité, culture... il y en a pour tous les goûts, alors stop à la sinistrose, engagez-vous ! , clament les étudiants fondateurs.

Enfin, un "Prix spécial association" a été décerné à l'ARDRIF, une association qui a créé un site web pour améliorer la coordination des intervenants autours des personnes en situation de handicap.

L'intuition est venue d'un éducateur qui au cours d'un stage a perçu la difficulté de communication entre les professionnels et les familles.

En plus de l'aide financière qui leur est décernée, les lauréats du Prix de l'étudiant entrepreneur en économie sociale se voient également offrir la possibilité d’être accompagnés dans la réalisation de leur projet : ils peuvent préparer à un tarif préférentiel à l'IRUP une certification professionnelle de niveau 1 (bac+5) inscrite au RNCP comme "Entrepreneur de l’Economie Sociale et Solidaire".

En 2013, les Prix de l'étudiant entrepreneur en économie sociale avaient été décernés à Soul Custom, une activité de customisation de meubles à visée sociale et environnementale, à Kialatok, des cours de cuisine du monde, et à "Nos grands-mères ont du talent" dédié à l'emploi des séniors.

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