L'accouchement acte II : la mise au monde de l’enfant


Lorsque le col de l'utérus est complètement ouvert, l'enfant peut entamer son grand passage vers notre monde. Sa mère doit alors produire un dernier effort pour le pousser vers la lumière.




L'accouchement acte II : la mise au monde de l’enfant
Arrive le moment où le col est à "dilatation complète", soit ouvert de 10 cm environ : c'est assez large pour pouvoir laisser passer en premier la tête du bébé. C’est ainsi qu’il sort la plupart du temps, en regardant vers le bas. Parfois l’enfant présente d’abord ses fesses ou ses pieds, avant le reste du corps : on parle d'un "accouchement par le siège". La tête étant le diamètre le plus large du corps d’un bébé au moment de sa naissance, il faut donc être sûr dans ce cas-là, qu’elle pourra passer en dernier ! C’est pourquoi, le médecin pourra décider de laisser accoucher la mère normalement ou bien faire une césarienne, surtout si l’enfant est gros.

A vos marques, prêt, poussez !

L'accouchement acte II : la mise au monde de l’enfant
En même temps que les contractions se sont succédé pour faire ouvrir et raccourcir le col, elles ont aussi fait appuyer et descendre un peu la tête de l’enfant, si bien que la femme ressent cet appui et prend "envie de pousser"... Souvent on va attendre l’apparition de ce réflexe pour installer la femme presque assise et lui demander de pousser son enfant vers l’extérieur pendant chaque contraction, avec beaucoup d’énergie. C’est donc le deuxième temps de l’accouchement bien plus court et actif car il ne doit pas dépasser une demi-heure !
Le terme médical pour la mise au monde est l’expulsion. Il faut avouer que nommer ainsi ce beau moment manque un peu de poésie ! C’est un temps que la femme apprécie car elle a fini de tout supporter passivement, et là, maintenant, on lui demande d’agir avec force ! Si elle s’est bien préparée, elle va se servir de ses poumons pleins d’air et de ses muscles du ventre pour appuyer sur l’enfant afin de le faire descendre. De toute façon, la sage-femme lui indiquera même en plein feu de l’action la bonne manière de pousser. Son époux la soutient et l’encourage et, dans la salle d’accouchement, tout le monde pousse plus ou moins consciemment avec la femme ! Heureusement la contraction laisse souvent après elle un petit temps de répit avant la suivante.

Un dernier passage délicat...

L'accouchement acte II : la mise au monde de l’enfant
Sous l’effet conjugué de la poussée maternelle et de la contraction, l’enfant se dirige vers la sortie. Certains sont plus vifs que d’autres et "jouent des épaules" pour se frayer un passage ! D’autres dorment jusqu’à la dernière minute !
Mais comment la tête du bébé peut-elle sortir par cet endroit si étroit ? Le vagin est flasque, ses parois sont les plus élastiques qu’on puisse trouver dans tout le corps, et peuvent donc se distendre sous la progression de la tête du bébé, à la manière d’un sous-pull à col roulé au moment où on l’enfile… On dit qu’à ce moment-là, la tête de l’enfant est "au grand couronnement" n’est-ce pas magnifique ? Lorsque le sommet du crâne est à moitié dehors, la vulve et le périnée (espace musculaire séparant le vagin de l’anus) sont étirés au maximum : le rôle de la sage-femme ou du médecin est d’en contrôler la sortie en appelant la mère à ne plus pousser, afin de dégager la tête au millimètre près. En effet, surtout si l’enfant est gros, il arrive que les tissus soient très distendus : on le voit car la muqueuse devient mince et blanche. Dans ce cas on pratique ce que l’on appelle une "épisiotomie", mot médical pour dire "petite incision" destinée à élargir le passage. Contrairement à ce que l’on craint, car il est pénible d’imaginer d’être coupée à cet endroit, une épisiotomie faite au bon moment quand la femme pousse encore très fort, ne fait pas mal. Après la tête, il faut dégager les épaules du bébé l’une après l’autre, puis le reste du corps jaillit !

(Et la césarienne ?)
Qu'est-ce que l'accouchement par forceps ?

... et il est là !

Le premier cri du nouveau-né
Le premier cri du nouveau-né
Il faut l’air froid du dehors sur leur peau humide (le bébé vit neuf mois à 37°) et la sensation de vide avec plus rien autour, pour stimuler sa première respiration, celle qui va ouvrir ses alvéoles pulmonaires à la façon des "langues de belle-mère" qu’on trouve dans les cotillons…
Les bébés crient la plupart du temps, mais certains nourrissons commencent à prendre l’air tout tranquillement, surtout ceux que l’on pose avec douceur sur le ventre de leur mère, et que l’on recouvre d’une serviette bien chaude. Ils ouvrent les yeux sans tarder si la lumière est faible et cherchent le sein si on leur en laisse le temps.


Première rencontre : un instant d'émotion

L'accouchement acte II : la mise au monde de l’enfant
Ce moment-là, c’est la minute magique ! Le moment sacré, la récompense après tant d’attente et tant d’efforts ! Les larmes d’émotion, de jubilation coulent des yeux de la maman, du papa et souvent des yeux de la sage-femme ! Ce nouveau-né, même encore un peu violet (il faut une minute environ pour devenir bien rose ), même recouvert de crème blanchâtre sur la tête, le dos et les bras, (graisse de protection naturelle pour lui tenir chaud) même avec un peu de sang maternel attrapé au passage, ou avec la tête en "pain de sucre", ce bébé-là est le plus beau du monde ! Tout le monde est heureux, soulagé : il ou elle est là, il ou elle va bien. La grande aventure de la vie terrestre peut continuer à l’air libre !


L'accouchement acte II : la mise au monde de l’enfant
Les nouveaux-nés ne sont jamais "fripés" comme le veut l’idée reçue. Au contraire, ils sont gorgés d’eau, comme quand on a trempé un peu longtemps dans son bain ou dans la piscine. A la vue d’un film montrant une naissance, les réactions des spectateurs relèvent quelquefois d’un certain dégoût : c’est vrai qu’il faut avoir le cœur bien accroché quand le sang et l’eau de la vie accompagnent la sortie de ce petit être qui semble gluant, collant, pour tout dire plutôt sale ! Et bien je n’ai jamais vu une mère repousser son enfant à cet instant, ou ne pas vouloir le prendre, le toucher, l’embrasser, même encore "brut de décoffrage" ! C’est la force de la vie, l’amour de la mère qui accueille son "petit" bien à elle.

Marie-Pierre Blache
Jeudi 13 Décembre 2007


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