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Homme-Femme : les différences sous l'œil des neurosciences


Que disent les neurosciences des différences homme-femme ? Dans un livre basé sur plus de 500 références scientifiques, le professeur René Ecochard constate que le cerveau et le psychisme, comme le corps, sont sexués. Interview-vidéo.




Homme-Femme : les différences sous l'œil des neurosciences
Il ne paie pas de mine mais a pourtant jeté un pavé dans la marre. Avec son livre, Homme Femme. Ce que nous disent les neurosciences (Ed. Artège) René Ecochard apporte un éclairage nouveau sur les différences hommes-femmes.

Appuyé sur plus de 500 références scientifiques internationales répertoriées à la fin de l'ouvrage, ce docteur en médecine, professeur à l'université Claude Bernard (Lyon I), affirme clairement : "[Grâce aux travaux des neurosciences], on a découvert que le cerveau est sexué. De même que l'on a des organes génitaux masculins ou féminins, on a aussi un cerveau masculin ou féminin".
 

Comme le corps, le cerveau serait aussi sexué

Pourtant, l'auteur, également chef du laboratoire de biostatistique-santé de Lyon, ignorait tout cela lorsqu'il a commencé à travailler sur le sujet, explique-t-il dans la vidéo ci-dessous.

Or une étude majeure, confirmée par beaucoup d'autres, a mis en évidence des différences de comportements dès la naissance entre les bébés garçons et les bébés filles. "Et à ce stade, souligne le Docteur Ecochard, l'environnement social et l'éducation n'ont pas encore commencé à agir"...

Au vu de ces résultats, les différences comportementales ne seraient donc pas le pur produit d'une construction sociale. Et l'identité sexuelle ne marquerait pas uniquement le corps, mais elle impliquerait aussi le fonctionnement cérébral et le psychisme.

 

Un cocktail subtil entre les différences biologiques, psychiques, hormonales, et l'environnement éducatif


En scientifique rigoureux, le professeur Ecochard invite alors à analyser les études de genre à la lumière d'un large prisme : à la différence biologique, cérébrale, hormonale vient en effet s'adjoindre l'influence de l'éducation et de l'environnement social.

Nous avons voulu en savoir plus : observe-t-on par exemple des différences quant aux aptitudes intellectuelles et cognitives ? La soi-disant supériorité des garçons en maths est-elle avérée ou est-ce un cliché ? 

Là encore, le médecin répond en apportant beaucoup de nuances : si des tests montrent bien des dissemblances cognitives - les femmes et les hommes ne réussissant pas de la même manière divers types de tâches - on observe aussi combien les motivations et  l'environnement éducatif influencent les performances.
 


Les résultats des filles en mathématiques selon l'UNESCO

Les disparités de genre en faveur des garçons constatées en mathématiques durant les premières années de scolarité disparaissent ensuite progressivement 

C'est ce que montre selon le Rapport mondial sur l’éducation de l'Unesco publié en 2022 :  les données issues d’écoles primaires et secondaires de 120 pays indiquent qu’au début de la scolarité, les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles en mathématiques, mais que cet écart finit toutefois par disparaître.

Ceci confirmerait la double influence des aptitudes cognitives (meilleures en maths pour les garçons) et de la motivation ou implication dans les études (plus forte chez les filles).

Cependant, le rapport constate que "même si les filles rattrapent leur retard en mathématiques à la fin du primaire et au secondaire, les garçons sont bien plus souvent surreprésentés parmi les meilleurs élèves dans cette matière", ce qu'il attribue à l'influence probable des discriminations et des stéréotypes.
De même le rapport constate que dans les pays à revenu moyen et élevé, les filles obtiennent de bien meilleurs résultats en science, au secondaire... mais qu'elles restent moins enclines à choisir les carrières scientifiques.

Retrouver le rapport de l'Unesco

Quand on doute de son identité sexuelle...


Dans une deuxième partie d'interview, le Professeur René Ecochard répond à des questions plus existentielles. Si la biologie inscrit tant de différences dans le corps mais aussi le cerveau masculin ou féminin, quid de notre liberté ?

Sommes-nous prisonniers de notre corps et de nos gènes ? Et dans les cas d'ambiguïté ou de malformation sexuelle ?

Là encore, le Professeur René Ecochard apporte son regard bienveillant. Il réaffirme la liberté de chaque personne à construire sa personnalité unique, mais plutôt dans l'acceptation patiente de son être sexué.  

Notre sexe de naissance serait donc un potentiel que chacun pourrait déployer et interpréter, et non une prison dont il faudrait s'échapper :


S'écarter de la norme, consentir à ses vulnérabilités


Pour souligner cette liberté d'être soi-même, le biostatisticien rappelle d'abord que si les études constatent des différences entre hommes et femmes, il s'agit là de résultats moyens établis sur un grand nombre de personnes : "Et l'on observe de larges variations autour de la moyenne".

Mas ne risque-t-on pas, alors, de perdre confiance ou de se révolter lorsqu'on ne correspond pas à cette "moyenne" ? N'est-il pas naturel d'être désarçonné lorsque l'on ne se sent pas "dans les clous" ou dans les "standards" masculins ou féminins ? 

Certes, en s'écartant d'une norme, on peut se sentir plus fragile. Mais les vulnérabilités sont aussi des richesses que l'on peut apprivoiser, assure le médecin.
De fait, 80% des enfants dysphoriques de genre - c'est-à-dire mal à l'aise avec leur identité sexuelle - se réconcilient avec leur sexe de naissance après la puberté, apprend-on dans le passionnant livre de Pauline Quillon Enquête sur la dysphorie de genre.
 

Devenir ce que je suis

Sur ce chemin - naturellement long et parfois chaotique -  le Dr Ecochard rappelle aussi que chacun bénéficie tout au long de l'adolescence et jusqu'à l'âge de 22-24 ans de l'action multiple des hormones sexuelles : non seulement leurs sécrétions provoquent  le développement des caractères sexuels secondaires, mais elles imprègnent aussi le cerveau et permettent la maturation du psychisme.

Cette "synchronie bio-comportementale" contribue donc à l'unification progressive de la personnalité. De quoi encourager ceux qui peinent à trouver leur identité à s'appuyer sur cette harmonisation naturelle plutôt qu'une "transition" de genre.

Pour "devenir soi-même", il faudrait donc commencer par accepter son corps sexué, avant de déployer avec grande liberté sa propre personnalité d'homme ou de femme. Et devenir, au final, quelqu'un d'unique.
 


Joseph Vallançon

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