Non, les vacances scolaires n'ont pas tout mis entre parenthèses. Deux lycéens en ont fait l'expérience puisque la justice les a vite rattrapés après des incidents en date du 19 décembre au lycée Joliot Curie de Nanterre (Haut-de-Seine).
Ce jour-là, un conseil de discipline cloue au pilori Christophe, 16 ans, élève de seconde. Motif : absences répétées en cours. Le garçon a par ailleurs pris part à l'agitation et au mouvement lycéen de novembre et décembre 2008. La sanction tombe, presque banale en pareil cas : exclusion de l'établissement.
C'est à la sortie du conseil que les choses se gâtent : le garçon et deux déléguées des élèves auraient violemment pris à parti la proviseure, allant jusqu'à menacer de "cramer le lycée".
Suite à une action du rectorat, deux lycéens, le garçon exclu et une fille déléguée de 17 ans, sont mis en garde à vue lundi 29 décembre 2008. Le 30, ils sont déférés devant le juge et mis en examen pour "menaces de mort sur personne chargée de mission de service public, et menace d'atteinte aux biens dangereuse pour les personnes".
Une troisième élève fait l'objet d'une plainte par la proviseure. Sa garde à vue a pris fin lundi 30 décembre. Elle doit être convoquée devant le délégué du procureur.
Ce jour-là, un conseil de discipline cloue au pilori Christophe, 16 ans, élève de seconde. Motif : absences répétées en cours. Le garçon a par ailleurs pris part à l'agitation et au mouvement lycéen de novembre et décembre 2008. La sanction tombe, presque banale en pareil cas : exclusion de l'établissement.
C'est à la sortie du conseil que les choses se gâtent : le garçon et deux déléguées des élèves auraient violemment pris à parti la proviseure, allant jusqu'à menacer de "cramer le lycée".
Suite à une action du rectorat, deux lycéens, le garçon exclu et une fille déléguée de 17 ans, sont mis en garde à vue lundi 29 décembre 2008. Le 30, ils sont déférés devant le juge et mis en examen pour "menaces de mort sur personne chargée de mission de service public, et menace d'atteinte aux biens dangereuse pour les personnes".
Une troisième élève fait l'objet d'une plainte par la proviseure. Sa garde à vue a pris fin lundi 30 décembre. Elle doit être convoquée devant le délégué du procureur.
Les arguments des parties en présence
Du côté des élèves, on dénonce une réaction disproportionnée. La déléguée de classe mise en examen parle d'une "injustice". "Il n'y a eu aucune menace. Nous avons utilisé, dans une discussion, la phrase "le lycée va cramer". La proviseure l'a écartée de son contexte", a-t-elle déclaré à l'AFP. Les lycéens affirment en effet qu'ils ne s'agissaient pas là d'une menace réelle mais d'une façon de dire que le lycée allait protester.
Le rectorat de Versailles parle lui de "propos outranciers, et de menaces de mort devant témoin à l'encontre de la proviseure", et a ajouté qu'une plainte a également été déposée contre X, pour des dégradations survenues au lycée dans la nuit du 19 au 20 décembre. "On ne peut tout faire et tout dire dans un lycée", indique le recteur.
Le rectorat de Versailles parle lui de "propos outranciers, et de menaces de mort devant témoin à l'encontre de la proviseure", et a ajouté qu'une plainte a également été déposée contre X, pour des dégradations survenues au lycée dans la nuit du 19 au 20 décembre. "On ne peut tout faire et tout dire dans un lycée", indique le recteur.
Le contexte de la contestation étudiante
L'affaire se complique du fait des récentes manifestations et du mouvement lycéen anti-réforme. Les élèves mis en cause dénoncent une sanction contre leur engagement militant.
"A l'issue de la sanction, la proviseure m'a dit 'de toute façon, c'est un leader', et 'il servira d'exemple'", a précisé à l'AFP la mère du lycéen exclu.
"Nous réfutons tout lien entre cette exclusion et la participation à un mouvement", a précisé le cabinet du recteur qui a ajouté : "Les sanctions éducatives ont été prises avec ce conseil de discipline. Dès lors qu'il y a des menaces envers les personnes, nous recommandons un dépôt de plainte",
Il est clair toutefois que la récente tension dans les lycées et les dérapages parfois violents de certaines manifestations inquiètent à juste titre le ministère qui ne s'en est d'ailleurs pas caché en annonçant le retrait de la réforme du lycée. Les violences à l'encontre des chefs d'établissement, et parfois des enseignants, peuvent expliquer la crainte d'une proviseure menacée.
Fallait-il aller jusqu'à remettre les choses entre les mains de la justice ? On peut déplorer en effet qu'un élève délégué de classe emporté par son zèle à défendre un camarade exclu puisse se retrouver en garde à vue comme un malfaiteur... Mais le lycée n'est pas non plus une zone de "non droit" où la violence des propos (et des gestes) ne rencontrerait jamais ni limite ni sanction.
Le débat ne manquera pas de rebondir avec le verdict puisque les lycéens risquent en théorie plusieurs années de prison.
"A l'issue de la sanction, la proviseure m'a dit 'de toute façon, c'est un leader', et 'il servira d'exemple'", a précisé à l'AFP la mère du lycéen exclu.
"Nous réfutons tout lien entre cette exclusion et la participation à un mouvement", a précisé le cabinet du recteur qui a ajouté : "Les sanctions éducatives ont été prises avec ce conseil de discipline. Dès lors qu'il y a des menaces envers les personnes, nous recommandons un dépôt de plainte",
Il est clair toutefois que la récente tension dans les lycées et les dérapages parfois violents de certaines manifestations inquiètent à juste titre le ministère qui ne s'en est d'ailleurs pas caché en annonçant le retrait de la réforme du lycée. Les violences à l'encontre des chefs d'établissement, et parfois des enseignants, peuvent expliquer la crainte d'une proviseure menacée.
Fallait-il aller jusqu'à remettre les choses entre les mains de la justice ? On peut déplorer en effet qu'un élève délégué de classe emporté par son zèle à défendre un camarade exclu puisse se retrouver en garde à vue comme un malfaiteur... Mais le lycée n'est pas non plus une zone de "non droit" où la violence des propos (et des gestes) ne rencontrerait jamais ni limite ni sanction.
Le débat ne manquera pas de rebondir avec le verdict puisque les lycéens risquent en théorie plusieurs années de prison.