Classement de Shangai 2012 : les universités américaines restent en tête, les françaises encore loin


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Le classement des 500 meilleures universités mondiales, dit de Shangai, est toujours dominé par les universités américaines. Les établissements français progressent peu mais un autre classement, européen et basé sur d'autres critères, pourrait dans l'avenir redorer leur blason.





Remise de diplôme à l'université Paris Sud. Photo : M. Lecompt
Remise de diplôme à l'université Paris Sud. Photo : M. Lecompt
Résultats stationnaires. Ainsi pourrait-on commenter le classement des universités françaises dans le fameux top 500 établi chaque année par l'université Jiao Tong de Shangai. En effet, le premier établissement français est Paris-Sud (Paris XI Orsay) qui se classe à la 37ème place, soit trois places de mieux qu'en 2011 (40ème). En revanche, Paris VI (Pierre-et-Marie-Curie), passe de la 41ème à la 42ème place, et Normale Sup, 69ème à la 73ème place.

Au total, huit établissements français d'enseignement supérieur français se classent dans le top 200 : Aix-Marseille, Grenoble 1, Paris 7 et Strasbourg se classent entre les rangs 101 et 150, et Paris Descartes (Paris 5) se glisse dans les 150-200ème places.

La France reste donc en 8ème position, à égalité avec l'Italie, pour le nombre d'établissements dans le top 500.

Les universités américaines toujours largement en tête

Comme les années précédentes, les universités américaines se taillent la part du lion, occupant 17 des vingt premières places avec, toujours en tête, Harvard, Standford, MIT et Berkeley. La Chine est deuxième par le nombre d'universités (42) dans le top 500 mais n'en place aucune dans le top 100. En revanche, le Royaume-Uni brille non par la quantité mais la qualité : Cambridge reste 5e et Oxford 10e. (Voir le classement de Shangai ou Academic Ranking of World Universties)

En commentant ce classement, la ministre française de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso a rappelé qu'il "ne repose que sur la recherche académique". En effet, parmi les six critères, figurent le nombre d'enseignants ayant eu un prix Nobel ou une médaille Field (récompense accordée aux plus grands mathématiciens), ainsi que le nombre d'articles publiés par des chercheurs dans des revues scientifiques anglo-saxonnes comme Science ou Nature.

Des critères qui avantagent forcément les universités de grande taille qui ont beaucoup de chercheurs, sur le modèle américain. Cette prime à la taille a d'ailleurs incité nombre d'établissements français à se regrouper depuis 2010 : écoles d'ingénieurs, universités, laboratoires de recherche sortent de leur tour d'ivoire pour constituer de grands pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres) aptes à mettre en commun leurs moyens scientifiques, financiers et humains. Un mouvement qui n'a pas encore porté totalement ses fruits pour l'instant, au regard des critères du classement de Shangai, mais devrait se poursuivre.

Un classement européen en préparation

D'autre part, "ce classement ignore en grande partie les sciences humaines et sociales, ne prend pas en compte la qualité de l’enseignement, ni l’importance de la valorisation et du transfert (de technologie vers les entreprises)", souligne Geneviève Fioraso, pour relativiser les places modestes occupées par les universités françaises et souligner leurs points forts.
 
La ministre a ainsi rappelé que "la France participe à une initiative européenne pour la mise en place d’un classement européen multicritères, sur le modèle allemand, construit dans une logique de renseignement des différentes missions et activités des universités : enseignement et formation, rayonnement régional, internationalisation, recherche, innovation et transfert de connaissances". Ce classement offrira un ensemble de données "sans logique de palmarès", a-t-elle précisé.

La France prépare donc sa riposte, qui se veut européenne "à l'instar de ce qui a été réalisé dans le domaine de l'espace". Mais encore faut-il que la qualité de l'enseignement invoquée par la ministre ou l'innovation soient vraiment au rendez-vous. Il faudra pour cela que l'enseignement supérieur français poursuive sa mue et soit doté des moyens lui permettant de la mener à bien.
Geneviève Fioraso paraît consciente du chemin à parcourir puisqu'elle a convoqué pour la rentrée 2012 des Assises de l'enseignement supérieur qui s'attaqueront notamment à améliorer la réussite des étudiants et à la réorganisation de la Recherche française.

 
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Rédigé par la rédaction le Samedi 18 Août 2012

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