Cinq étudiants gagnent une place dans le premier vol commercial en apesanteur

Le 15 mars 2013, l'A300 Zéro-G décollera de l'aéroport de Bordeaux Mérignac, avec à son bord 40 "amateurs" qui vont vivre une expérience hors du commun. Deux heures et demie de vol durant lequel l'avion va décrire une parabole simulant la gravité martienne (30 secondes), deux paraboles simulant la gravité lunaire (25 secondes) et douze paraboles simulant l'apesanteur (22 secondes)...

Si la plupart des passagers ont payé leur voyage, cinq étudiants l'ont gagné suite à un concours scientifique organisé par le Centre national d'études spatiales (Cnes) qui s'adressait aux étudiants mais aussi aux enseignants et animateurs de musées scientifiques. 98 dossiers ont été présentés au jury du Cnes qui en a d'abord sélectionné 25 pour un "grand oral" devant le jury d’experts du CNES dont Jean-François Clervoy, astronaute, puis a selectionné 15 gagnants (pour les étudiants) qui voleront soit en mars soit en juin 2013.

Les cinq étudiants qui vont embarquer pour le premier vol de mars ne cachent pas leur joie.  "Personnellement, le secteur spatial m'a toujours attiré, et quoi de mieux qu'un vol en apesanteur pour mieux en comprendre l'un des aspects les plus exotiques? C'est un véritable rêve... La motivation à se présenter à ce concours a donc été totale", témoigne Robin Castellon, étudiant de l'ISAE Toulouse, qui a présenté le Projet Cansat : il a proposé de créer un prototype de sonde qui pourrait contenir dans le volume d’une canette de soda et serait larguée depuis un ballon pour recueillir différentes mesures.

Même enthousiasme chez Aurore Dany, aussi étudiante en mastère spécialisé à l'ISAE, primée pour un projet original de "bibliographie exoplanètes" : "J’ai eu l’occasion de rédiger en parallèle de ma troisième année aux Arts&Métiers une bibliographie d’une dizaine de pages pour valider une équivalence de master. Le thème étant libre, j’ai choisi de parler des planètes extrasolaires, de leurs méthodes de détection et de leur classification. Le sujet m’a tellement passionné qu’à la fin de l’année ma bibliographie avait allègrement dépassé les 50 pages, plus que mon rapport de projet de fin d’études !". Et voilà comment la passion vous propulse dans l'espace....

Avec Robin et Aurore, s'envoleront aussi Antoine Mariot, de l'université de Poitiers (primé pour un projet sur la technologie des lubrifiants), Baptiste Moeglin, de l'Ecole de l'Air (EuroMoonMars 2012) et Clément Walter, des Mines Paris Tech (traitement image).

Les dix autres lauréats étudiants du concours devront attendre le 23 juin 2013 pour décoller, le dernier jour du salon de l'air et de l'espace du Bourget.

L'avion A300 Zéro-G a été racheté à Airbus par la société Novespace, filiale du Cnes, qui l'a réaménagé pour des vols paraboliques à finalité scientitique.

Mais à partir de 2013, ces vols seront accessibles pour la première fois en Europe à un public non-professionnel, et sont commercialisés sous le nom de "Air Zero G" par la société Avico, premier courtier aérien français, qui a mis en ligne le site internet www.AirZeroG.fr. L'apesanteur vous tente ? Ne vous privez pas d'aller découvrir vidéos et photos sur le site airzerog.

Pour tout savoir sur les vols paraboliques, vous pouvez aussi découvrir l'infographie en ouvrant le fichier "parabole". Bon vol !