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Les Evadés du crack : un webdoc sur l'addiction au crack en Guyane


Tags : addiction, voyage

Dans un web-documentaire saisissant, "Les évadés du crack", deux jeunes journalistes nous entraînent en Guyane, ce département français d'outre-mer où le crack fait des ravages. Seuls certains toxicomanes échappent à la prison de cette drogue dérivée de la cocaïne. Récit de ces vies explosées par le crack.




Ils s'appellent Armand, Elie, François, Antonia, Patrick... Comme des centaines de Guyanais, ils ont un jour tenté la première "taffe" sur une pipe. Il faut dire qu'à 3 euros le caillou, l'entrée dans la spirale du crack se fait vite en Guyane. Les lieux de production de la feuille de coca sont si proches qu'à Cayenne, la capitale, on peut se procurer ces petits cailloux blancs à tous les coins de rue. Du coup, la "drogue du pauvre" ne manque pas de victimes, enfermant les crackés dans une prison qui n'a rien à envier à l'ancien bagne.

C'est ce que racontent Adrien Morat et Jeanne Lefevre dans leur web-documentaire, "Les Evadés du crack", qui a obtenu le prix Santé et Citoyenneté 2014. "Nous voulions évoquer le problème de la drogue dans les dom, explique Adrien, et le crack est une drogue peu connue". Les Evadés ? On peut donc échapper au crack ? "Nous avons découvert qu'il y avait en Guyane, à Roura, une communauté thérapeutique qui aide les gens à s'en sortir."

D'où l'idée de suivre le parcours de plusieurs Guyanais, depuis leur entrée dans l'enfer du crack, leurs années de galère, jusqu'à leur arrivée dans ce lieu de sevrage.

Des témoignages de plusieurs Guyanais : leur histoire avec le crack


L'enfer des crackés dans les ghettos

On suit donc l'histoire de ces toxicomanes. Des visages différents, mais une histoire qui souvent se répète. Le premier contact avec le produit leur a procuré plaisir, flash rapide, sentiment de puissance... Puis ils ont eu envie de recommencer encore et encore.

"Jaloux et possessif, il (le crack) s’accapare peu à peu le temps et l'esprit de ses victimes, écrivent les deux auteurs. Travail ou famille, il ne tolère aucun partage. Quand le crack devient maître, le plaisir a déjà disparu, il ne reste plus que la rue. Réfugiés dans des squats, les crackés mènent "la vie de ghetto" : une quête quotidienne pour se procurer du produit."

"Ce n'est pas une drogue dont on meurt par overdose, souligne Adrien. On peut vivre avec durant des années". D'où la lente désocialisation, qui conduit finalement à une vie en marge.

L'un des témoignages les plus bouleversants est celui de Catherine, aujourd'hui sevrée, qui ne craint pas de raconter sa vie d'errance.


Les effets du crack : psychoses et glissement social

Le webdoc donne aussi la parole aux experts et à ceux qui aident les toxicomanes à s'en sortir, comme le docteur Millot, psychiatre addictologue à l'hôpital de Cayenne.

"Le piège de ce produit, c'est qu'on peut l'arrêter quelques jours, explique-t-il. Il donne donc une illusion de contrôle". Simple illusion qui masque en fait l'addiction au produit : "le cracké en veut toujours plus".

Si les effets physiques paraissent moins importants que ceux provoqués par d'autres drogues comme l'héroïne par exemple, les vrais dégâts sont psychiques : "Cela abîme le cerveau, constate le docteur Millot. Le produit provoque de multiples psychoses. Des gens, par exemple, deviennent paranoïaques et se croient toujours suivis dans la rue. Et puis, il y a le glissement social, le fait de vivre en marge de la société.

Au final, l'addiction est entretenue par les compulsions qui poussent à consommer, l'impression que l'on peut arrêter, et le sentiment de plaisir et de puissance".

Un chemin pour s'en sortir

Et pourtant, grâce à une prise en charge exemplaire en Guyane, des victimes du crack parviennent à sortir de l'addiction. Les témoins du webdoc en sont la preuve vivante et donnent une note d'espoir au reportage. "Quand on veut, on peut", assure Armand.

On pénètre donc dans cette "communauté thérapeutique" de Roura, en pleine forêt amazonienne, où les toxicomanes qui ont cessé de consommer tentent d'apprendre à revivre. Ateliers manuels et culturels le matin, loisirs l'après-midi. Loin de tout angélisme, les encadrants reconnaissent qu'il y a des rechutes. Mais elles font souvent partie du chemin.

"Le crack, on ne pourra jamais l'oublier, explique le docteur Millot. Il n'y a pas de retour possible à l'état d'innocence, juste un retour à l'état de contrôle".

"Pour moi, la communauté de Roura a été un tremplin", témoigne tout de même Catherine. La preuve : l'ex-toxicomane travaille aujourd'hui pour une association qui aide des prostituées à se réinsérer.


Les Evadés du crack : pour en savoir plus

- Visionnez l'intégralité du webdoc de Jeanne Lefèvre et Adrien Morat sur http://lesevadesducrack.fr

- Retrouvez-les sur leur page Facebook


 

Lundi 7 Juillet 2014

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