Colocs : comment éviter les tensions ?



Soirées festives entre colocs, moments de complicité, économies... La vie en colocation a de quoi faire rêver. Mais le rêve peut tourner court si tensions et rancœurs apparaissent entre les colocataires. Pour éviter la guerre, cinq colocs' de choc nous livrent leurs conseils, tout droit tirés de leurs expériences personnelles.




Ami d'enfance, de fac ou inconnu, pour qu'une colocation fonctionne, autant mettre toutes les chances de son côté dès le départ. Pour Hugues, le choix était évident. "On était trois amis dans la même école d'ostéopathie, on se connaissait bien et on souhaitait tous les trois tenter l'expérience ".

"L'ami coloc' ", une évidence pour Cécile qui se souvient du désastre de sa première colocation avec les inconnus. "Au début, tout se passait bien. Mais au bout de quelques semaines, c'est devenu un enfer, surtout avec l'autre fille de la maison qui invitait son copain sans arrêt, sans nous prévenir", explique la jeune femme.
 

Colocs : comment éviter les tensions ?

A la recherche du meilleur coloc’

Bien connaître son futur colocataire, le choix gagnant ? Pas toujours. "Il manquait une personne pour louer notre appartement, j'ai donc demandé à une bonne amie de fac. Finalement, ça s'est mal passé, elle restait hors de la vie de la maison, notre amitié en a souffert", raconte Léa. Sa colocataire et amie d'enfance Marie a, elle, découvert son petit ami sous un autre jour. "On se connaissait pourtant très bien mais on n'avait jamais vécu sous le même toit. Je me suis rendu compte que vivre ensemble n'était pas toujours évident ", explique l’étudiante.
 
Que le coloc soit un(e) ami(e) ou un(e) inconnu(e), une colocation qui marche, c'est souvent une histoire de caractères qui s'entendent. "Une coloc’ avec des gens que l'on ne connaît pas, c'est possible, mais le risque d’échec est plus élevé", estime Cécile, 5 colocations à son actif. "Ce mode de vie n'est pas fait pour tout le monde, il faut être prêt à partager, avoir un tempérament ouvert", complète la jeune femme. Des critères évidemment plus faciles à entrevoir chez une personne que l'on connaît bien que chez quelqu'un de l'on vient de rencontrer.
 

Une fois installés, place aux compromis

Colocs : comment éviter les tensions ?
Entre désir de liberté et vie en communauté, l'équilibre n'est pas toujours facile à trouver. "La colocation ne peut marcher qu'avec des gens zen, qui s'adaptent un minimum", explique Hugues. Et pour cause, les compromis concernent la moindre des décisions, à commencer par le choix des chambres. "Nous avons deux chambres pour trois et un canapé dans le salon", explique Edouard en colocation à Paris. "Du coup avec l'autre garçon de la maison, nous faisons des tours de rôle et notre colocataire fille, qui a voulu sa propre chambre, nous paie une petite compensation". Et le partage de la salle de bain ? Pour nos colocs’, ce n’est pas un sujet de discorde. "Ma colocataire qui prend sa douche le soir,  moi et l’autre coloc’ le matin, il n’y a pas de soucis" estime Edouard. " On se lève souvent à des heures différentes, ça résout le problème", complète Léa.
 
Le partage des tâches domestiques est plus délicat. Même pour des amis proches, difficile de savoir au départ si une personne est plutôt « monsieur propre » ou si la poussière ne la dérange pas. "Pour vivre en colocation, il ne fait pas être psychorigide quant à la propreté, il y a souvent des choses qui trainent " explique Hugues. " Au début, mon coloc’ ne faisait que sa propre vaisselle !", affirme Edouard. Face à ce sujet sensible, une seule solution, la discussion. " On s’est mis d’accord, un week-end sur trois, l’un d’entre nous fait un grand ménage. Ce système marche plutôt bien " indique Hugues.
 
Un planning des tâches, efficace si chacun est prêt à y mettre du sien. Léa et Marie, en ont fait les frais. "On a essayé de faire un tableau pour que chacun note où il avait fait le ménage. Finalement c’était toujours nous deux qui faisions tout", racontent les jeunes femmes. "A force de demander aux autres, on se dit que c’est plus rapide de le faire soi-même, même si c’est rageant", ajoute Léa.  "On ne peut pas changer une personne si elle n'y met pas du sien", confirme Marie. Face à leurs colocs’ récalcitrants, les deux jeunes femmes ont choisi une solution radicale. A la rentrée, elles s'installent toutes les deux.

L'argent de fait pas toujours le bonheur… des colocs’

Colocs : comment éviter les tensions ?
Si la colocation permet de faire des économies, notamment sur le loyer, lorsque l’argent entre en jeu, les règles doivent être posées. "Au début, on avait une cagnotte commune pour les courses, mais cela a créé des tensions", explique Hugues. "Par exemple, un de mes colocs’ ne mange pas de légumes, l'autre n’est pas là le midi", complète l’étudiant. Le partage des dépenses fut également difficile pour Marie et Léa. "On a un pot commun pour les courses. Même si on arrive à équilibrer, on voit que cela crée des tensions, notamment avec ceux qui ne font jamais les courses", expliquent les jeunes femmes qui regrettent également d’être les seules à se rendre au supermarché pour remplir le frigo.
 
"Chez nous, pour la nourriture, c’est chacun pour soi et on a un pot commun pour les produits d'entretien, ça marche bien comme ça", appuie Cécile. A chaque colocataire ses courses, le modèle semble fonctionner. "A la maison, les grands rendez-vous avec nos amis c’est les soirées raclette. C'est seulement à cette occasion qu'on on partage les courses", raconte Hugues qui ne regrette pas la caisse en commun des débuts. "La seule cagnotte commune, c’est pour les soirées, les gâteaux, les repas ensemble", affirme Edouard. "Pour le reste, à chacun ses dépenses, même si on peut se dépanner de temps en temps".

Petites discussions pour grands moments de complicité

Pour tous les colocs’, une seule solution pour éviter la guerre, la communication. "Parler, ça éloigne les rancœurs. Chez nous on ne dramatise pas, quand on se fait des remarques, c’est souvent sur le ton de l’humour", explique Edouard. " Lorsque l'on sent que quelque chose ne va pas, on fait une réunion de colocs’  et on se dit tout", complète Hugues. Parler des petits tracas permet aussi de créer un lien de confiance avec ses colocataires. "Lorsque j’ai été malade et clouée au lit, c’est mon coloc’ qui allait chercher mes médicaments", se souvient Cécile.
 
Garder une bonne ambiance à la maison, cela passe aussi par le partage. "Avec Marie, on cuisine parfois toutes les deux des bons repas, on aime bien ses moments", explique Léa. Et bien qu'ils vivent sous le même toit,  les instants de complicité peuvent être rares. "Au début, on dînait toujours ensemble et puis finalement avec les emplois du temps de chacun, ça devenait difficile. Du coup on s'oblige quand même à manger ensemble une fois par semaine au moins", explique Edouard. "Notre truc avec mon coloc’, c'est les soirées télé sur le canapé", complète Cécile, "on se retrouve, on discute, ce sont des moments privilégiés".
 
Pour apprécier ses colocs’, il faut de temps en temps savoir s'en passer. "C'est important d'avoir des activité sans eux, sinon on finit par de taper dessus", ironise Hugues. "Il faut avoir des amis à l’extérieur, partager d’autres moments", confirme Edouard. Pour Léa, c'est la piscine qui lui permet de s'extraire du cocon coloc’. Sortir de cet univers clos, une obligation également pour Cécile. "Parfois, après le travail, je n'ai pas envie de rentrer à la maison et le voir, je préfère sortir, faire un tour, boire un verre avec d’autres amis. Ca évite la routine". S’éloigner pour mieux se retrouver, tous sont d’accord, il y a une vie hors de la colocation.

Communication, esprit de partage et bonne volonté, la recette gagnante pour une colocation réussie. A respecter pour que les bons moments fassent oublier les petites difficultés. Et ça marche ! La preuve, nos cinq colocs’ continuent l’aventure l’année prochaine.

Vendredi 7 Juin 2013

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