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Problèmes de compréhension ? Trouvez votre stratégie




"Je ne comprends rien !"... Les difficultés de compréhension sont sources d'échec et de découragement pour nombre d'élèves et d'étudiants. Des pistes pour en sortir avec les pros de la gestion mentale.





Problèmes de compréhension ? Trouvez votre stratégie
"J'ai un problème à résoudre en maths, mais je ne comprends pas la consigne !"... Elise est encore bloquée face à ce chapitre sur les vecteurs. Les vecteurs, c'est un peu sa bête noire... Mais tout élève, quel que soit son niveau, n'a-t-il pas ses problèmes de compréhension ?

"Commencez par combler vos lacunes, il faut retravailler vos cours !", martèlent les enseignants. La compréhension, il est vrai, suppose des pré-requis : le plus souvent, les connaissances sont liées les unes aux autres et il faut en maîtriser une pour en comprendre une autre.

Comment comprendre la règle de l'accord du participé passé avec l'auxiliaire avoir si je ne sais pas ce que sont un auxiliaire et un participe passé ?

Pour comprendre, il faut évoquer mentalement, "prendre" en soi

Mais il y a autre chose. Pour comprendre, il ne suffit pas d'être attentif. Comprendre signifie "avoir le sens de..." mais aussi, étymologiquement "prendre pour soi".

Pour comprendre le sens de quelque chose, un concept, un mot, je dois l'avoir placé en moi en me le représentant mentalement dans ma tête, un peu comme si je le "mangeais". C'est l'une des premières découvertes du chercheur Antoine de la Garanderie (1920-2010), le fondateur de la pédagogie des gestes mentaux. "C'est parce qu'on a pris avec soi, mis dans sa bouche, dans sa conscience, qu'on aura le sens de..., l'intuition de...", écrit-il dans un de ses ouvrages (Pédagogie des moyens d'apprendre, chap. I).

Pour mieux comprendre son cours sur les vecteurs, Elise doit d'abord "évoquer" mentalement un vecteur, trouver sa façon de "traduire" cette notion pour elle. Timothée, lui, voit d'emblée mentalement une flèche. Yassine pense plutôt au symbole mathématique vecteur. Louis repense à son prof en train de lancer un avion en papier dans la classe !

Quel est votre technique d'évocation favorite ?

Problèmes de compréhension ? Trouvez votre stratégie
Et vous, quelles sont vos formes d'évocations favorites ? Nous sommes en effet différents et nous n'employons pas la même "langue" pour nous représenter les choses. Certains ont d'emblée beaucoup d'images mentales, d'autres ré-entendent des explications verbales, soit en se repassant les explications de l'enseignant comme un magnétophone, soit en les reformulant avec leurs propres mots... Sur le site belge de gestion mentale, plusieurs personnes disent ce qu'elles ont fait mentalement à partir du même proverbe africain. Les différences sont étonnantes !

Mais comment cela peut-il aider à mieux comprendre ? "L'idée, c'est que chacun repère la façon dont il évoque spontanément les choses, explique Anne Savi, formatrice en gestion mentale. Il peut déjà se demander et observer comment il fait mentalement dans cette situation ; il est en fait un peu comme en pilote automatique, sans se rendre compte de ce qu’il fait mentalement ni de comment il évoque"...

Pour retenir un cours, voyez-vous des images, pouvez-vous ré-étendre le professeur en train de raconter, ré-entendez-vous sa voix, ou la vôtre avec vos mots, voyez-vous un film ? Ou encore autre chose ?
Comment retrouvez-vous la place de votre vélo dans un parking ? En re-comptant les allées, en revoyant mentalement le lieu que vous avez "photographié" au préalable, en vous repassant le film du moment où vous l'avez garé ?

Du concret, des codes, des liens ?

Ce qui vient d’être décrit brièvement constitue la nature de l'évocation (visuelle, auditive ou tactile). D'autre part, chacun a ses entrées préférentielles dans les évocations. Il existe quatre  types d'entrées :

- des évocations qui font référence au concret
Quand on vous dit "melon", c’est au  fruit bien concret et réel que vous pensez, à la "vraie vie", au "vécu" ; vous avez l’odeur du melon, vous avez sa rondeur…
- des évocations qui font référence au "code" (mots, symboles mathématiques, etc.)
Là, c'est au mot que vous pensez, mot écrit, mot réentendu mentalement ou mot épelé.
- des évocations qui font référence à des liens logiques (classement, chronologie, etc.)
Vous pensez que le melon appartient à la famille des cucurbitacées, ou vous faites le lien avec d'autres types de melons (couleur et forme, famille de melons ) melon jaune, melon espagnol, melon vert, ou encore  avec d’autres fruits de la même saison.
- des évocations de type  liens dans le registre de l'inédit, de "l'imaginaire"
Vous pouvez faire des jeux de mots sur melon, imaginer la transformation du melon en ballon…

Chacun de nous privilégie de façon inconsciente l'un de ces quatre registres d'évocation qui est un peu sa porte favorite pour entrer dans la compréhension d'un sujet. "Balayer" volontairement les autres types de références permet souvent de faire le tour d'un concept, et de s'ouvrir à d'autres aspects auxquels on n'aurait pas initialement pensé. Donc d'enrichir sa pensée.

Précisez ou complétez vos évocations

Problèmes de compréhension ? Trouvez votre stratégie
Cette connaissance de votre habitude évocative est capitale pour améliorer votre compréhension : "Si je sais que je travaille mentalement avec des images, je vais m'assurer que j'ai bien une image ou des images pour me représenter ce que je suis en train de comprendre", explique Anne Savi.

Mieux vaut s'assurer que l'image est la plus complète ou riche possible en la comparant à l'original. Si elle ne l'est pas spontanément, il s'agit de l’enrichir. De même si vous évoquez avec des mots, veillez à avoir une évocation verbale complète. 
"On lit souvent les énoncés trop vite sans en intégrer tous les éléments"
C'est un exercice important pour vous assurer par exemple de la bonne compréhension d'un énoncé. "Trop souvent, on lit le sujet ou la consigne sans s'assurer qu'on a bien intégré mentalement tous ses éléments", souligne Anne Savi. D'où de nombreux hors-sujet.

Imaginons par exemple le sujet d'histoire "La Chine et le monde des années 1960 aux années 1980". Il vous faut évoquer mentalement le sujet, et vérifier que tous les éléments qui le constituent sont bien "installés" dans votre tête. La Chine, mais surtout la Chine et le monde, et dans les années 1960-1980. Il ne faut pas hésiter à faire plusieurs aller et retour pour vérifier que la traduction du sujet dans votre langage mental est bien fidèle à l'original.

Vous vous intéressez au pourquoi ou au pour quoi ?

C'est une autre question à se poser pour découvrir votre profil d'apprenant. Pour comprendre quelque chose, certains auront besoin d'aller vers le "pourquoi" : ils chercheront l'explication, l'origine du concept, de la règle...
Par exemple, en maths, ils s'intéresseront à la démonstration d'un théorème... En orthographe, ils retiendront mieux une règle s'ils en comprennent l'origine. Ils se rendent compte qu'ils sont plutôt "expliquants".

Tandis que d'autres ne voient pas l'intérêt de ces démonstrations. Ce qui les intéresse, c'est la façon dont la règle peut s'appliquer, le "pour quoi faire". Ils aimeront faire des exercices d'application, s'intéresseront aux usages technologiques d'un principe physique. Ils découvrent qu'ils sont plutôt "appliquants".

"En fait les deux démarches sont nécessaires à l'étudiant, explique Anne Savi, mais il faut nourrir à fond notre première manière de comprendre, puis ensuite seulement on peut s'ouvrir à l'autre versant".

Cinq questions à se poser

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Au final, vous vous demandez comment tenir compte de tout cela, alors vous pourrez peut-être appliquer les "cinq questions de la compréhension" proposées par un autre formateur en gestion mentale, Guy Sonnois, dans son ouvrage Accompagner le travail des adolescents avec la pédagogie des gestes mentaux (ed. Chronique sociale).

Vous vous trouvez face à un problème, un concept à étudier et à comprendre ? Vous pouvez vous poser cinq questions :

- C'est quoi ? De quoi s'agit-il ?
- Avec quoi ? Avec quoi puis-je comparer cela ou à quoi le rattacher ?
- Pour quoi ? A quoi cela sert-il ?
- Pourquoi ? Quelle est l'explication, l'origine de ce concept ?
- Comment ? Quel est son mode d'emploi, la façon dont peut se faire l'application concrète ?

En général, nous avons tendance à privilégier certaines de ces questions au détriment des autres. Or pour élargir votre compréhension, vous avez tout intérêt à vous les poser toutes.

Cela vous permet de voir votre problème sous des angles variés, un peu comme un objet que vous pourriez manipuler dans tous les sens. Au final, vous avez une idée plus complète du sujet, et vous comprendrez mieux les exercices qui vous déstabilisent.

Trouvez vos clés de compréhension

Pour faire "le tour" d'un sujet et entrer dans sa compréhension profonde, il faut donc se poser toutes ces questions.

Il est vrai que vous garderez sans doute votre question de prédilection, celle qui vous permet de trouver du sens et même du plaisir à apprendre. Vous l'avez repérée ? Avec vos stratégies d'évocation, vous commencez alors à mieux connaître les chemins de votre intelligence. Ce sont vos clés de compréhension ; il n'y a plus qu'à les glisser dans la serrure...

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