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Les lycéens et le bac 2021 à nouveau impactés par la crise sanitaire




Les lycées doivent organiser 50% de l'enseignement à distance depuis la Toussaint. Quant aux évaluations communes (EC) du bac, elles seront remplacées par les notes du bulletin. Des annonces qui suscitent l'inquiétude.





Dans un lycée de l'Isère. © capture écran vidéo
Dans un lycée de l'Isère. © capture écran vidéo
Ils avaient fait leur rentrée scolaire masqués mais heureux de retrouver le lycée après des semaines de confinement et de travail à distance au printemps.

La deuxième vague de contaminations au Covid-19 vient hélas perturber à nouveau la vie des lycéens français. Le 2 novembre 2020, le ministère de l'Education a annoncé la mise en place d'un protocole sanitaire renforcé qui oblige les lycées à dédoubler les effectifs afin de limiter les contacts.

La moitié de l'enseignement doit donc s'organiser à distance, selon des modalités choisies par chaque établissement : chaque élève doit avoir au moins 50% des cours en présentiel, mais cela peut être une semaine sur deux, seulement le matin ou l'après-midi, ou certains jours de la semaine.

Le reste du temps, il doit continuer à travailler dans le temps scolaire à distance : en classe virtuelle ou en autonomie sur des travaux donnés par les enseignants.

Les épreuves du bac 2021 elles aussi perturbées en première et en terminale

Les épreuves du bac prévues en 2020-2021 vont aussi connaître certaines adaptations : 

"L’ensemble des disciplines soumises cette année à contrôle continu sera validé sur le fondement des notes du bulletin scolaire", indique le communiqué du ministère.

Le "nouveau bac" prévoit normalement trois séries d'épreuves ou évaluations communes ("EC") portant sur les matières du tronc commun et la spécialité abandonnée en terminale :
- une EC en première : au deuxième trimestre
- deux EC en terminale : au deuxième et troisième trimestres

Il s'agit de contrôles surveillés qui doivent porter sur des sujets fixés nationalement mais que les lycéens passent dans leur lycée. 
Ces épreuves en présentiel impliquant un brassage d'élèves, de surveillants et d'enseignants, on comprend la décision du ministère de les supprimer "exceptionnellement" en 2020-2021.

Vidéo : Jean-Michel Blanquer présente les dispositions exceptionnelles de l'année 2020-2021 aux lycéens


EC : des épreuves condamnées avant d'avoir existé ?

Mais l'avenir des EC pose question dans la mesure où ces épreuves n'ont encore jamais pu avoir lieu totalement de façon satisfaisante.

En 2019-2020, les élèves de première  ont commencé à passer début 2020 la première session de ces épreuves communes appelée alors E3C et cela dans un climat tendu du fait de mouvements de protestations contre la réforme du bac.

La deuxième session n'a pu avoir lieu au troisième trimestre pour cause de Covid. Et la troisième, que les terminales devaient passer au deuxième trimestre 2021 est à nouveau supprimée ainsi que les épreuves communes des classes de première.

En 2020-2021, il n'y aura donc aucune "évaluations communes" en première ou en terminale. Le ministère avait pourtant décidé de simplifier l'organisation de ces épreuves et d'y associer davantage les enseignants de chaque élève. Mais cette nouvelle formule ne pourra manifestement pas être testée cette année.

Le contrôle continu simplifié et réduit aux moyennes des bulletins scolaires

La crise sanitaire oblige en réalité à adopter comme notes de contrôle continu pour le bac ce qui est bien sûr le plus simple : les moyennes indiquées sur le bulletin scolaire par l'enseignant de chaque matière.

Ces moyennes donneront la note globale de contrôle continu qui  constitue 40% de la note finale du bac. Dans la maquette du nouveau bac, les bulletins ne devaient entrer que pour 10% de la note finale et les "évaluations communes" pour 30%.

Ce montage compliqué de la note de contrôle continu voulait en effet répondre au souci d'équité entre les candidats, certains pouvant être désavantagés par une notation plus sévère et un degré d'exigence plus élevé de leur lycée. C'est aussi pourquoi les "évaluations communes" doivent être corrigés par d'autres enseignants que ceux de l'élève.


Un mouvement de simplification qui touche aussi le supérieur

Mais "nécessité fait loi", comme dit le proverbe, et l'expérience exceptionnelle des années 2020 et 2021 pourrait bien accélérer le passage à un contrôle continu simplifié et obtenir enfin ce que les réformes n'ont encore jamais pu faire : alléger significativement l'organisation du baccalauréat !

Ce mouvement de simplification est en tout cas engagé dans l'enseignement supérieur où beaucoup de concours postbac ont choisi dorénavant de remplacer leurs épreuves par l'examen des dossiers scolaires, comme ils ont dû le faire en 2020.

Les établissements ont en réalité affiné les critères d'analyse des dossiers, réduit le volume ou la durée des épreuves, ou rodé des dispositifs permettant de faire passer des écrits ou des oraux à distance. 

Les épreuves finales du bac pour l'instant maintenues

Quant aux épreuves finales du bac 2021 qui doivent constituer 60% de la note totale, le ministère souhaite bien sûr les maintenir, d'autant qu'elles sont réduites en terminale à 4 épreuves :

- deux épreuves portant sur les deux spécialités conservées en terminale
- l'épreuve écrite de philosophie
- le Grand oral, nouvelle épreuve qu doit être inaugurée en 2021 

Si l'annulation pure et simple des épreuves du bac en 2020 a privé une génération d'une expérience initiatique, elle ne portait que sur le bac "ancienne formule" tandis que les épreuves du bac 2021, elles, doivent ouvrir une nouvelle ère pour les lycéens et marquer la réussite d'une réforme très attendue.

Il serait également très dommage que les lycéens ne puissent se frotter à l'intéressante épreuve du "grand oral", qu'ils soient privés de la rituelle dissertation de philosophie - d'autant qu'ils n'ont pas passé le bac français - et des épreuves à fort coefficient sur leurs spécialités.

Deux sujets au choix pour chaque spécialité

Mais face aux inquiétudes provoquées par le passage à l'enseignement à distance qui risque de ralentir les apprentissages, le ministère a annoncé que les épreuves de spécialités proposeraient "deux sujets ou des exercices au choix" afin que chaque élève puisse composer sur un sujet qu'il a réellement étudié.

Il a aussi été annoncé que "les attendus pédagogiques de chaque discipline seront communiqués aux élèves" et que les correcteurs suivront des grilles d’évaluations précises pour chaque sujet.

Malgré cela, beaucoup de lycéens s'inquiètent des conditions dans lesquelles ils vont pouvoir avaler le gros programme de leurs deux spécialités. Des syndicats d'enseignants ont aussi réclamé que les épreuves de spécialité soient repoussées au mois de juin, une demande qui n'a pas été acceptée.

Toute l'articulation avec Parcoursup en question

Les deux épreuves finales de spécialité doivent en effet avoir lieu en mars pour que leurs notes puissent être prises en compte dans Parcoursup par les établissements d'enseignement supérieur.

C'est ce qu'a prévu la réforme du bac afin de donner du sens à l'examen en liant davantage le travail au lycée et l'orientation postbac. Or cela ne peut se faire si les épreuves ont lieu après le mois de mai (début de l'envoi des réponses sur Parcoursup).

Jean-Michel Blanquer a donc tout intérêt à ce que ces épreuves puissent se dérouler comme prévu pour assurer la lisibilité et la pérennité d'une réforme déjà très contestée. Mais encore faut-il que le contexte sanitaire le permette.

Des lycéens en danger de décrochage face à l'enseignement à distance

Le nouveau protocole mis en place dans les lycées risque aussi d'accentuer les difficultés des élèves qui avaient déjà perdu pied lors du premier confinement. Ce sont évidemment les plus fragiles, moins autonomes dans leur travail et moins bien équipés sur le plan numérique, qui risquent de souffrir du passage à l'enseignement à distance.

Selon un sondage OpinionWay réalisé en septembre 2020 par les Apprentis d'Auteuil, 86% des enseignants ont le sentiment que le premier confinement a accru les inégalités.

La façon dont les enseignants et les lycées vont pouvoir suivre les élèves dans les périodes où ils seront censés travailler chez eux sera sans doute déterminante.


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