Paulin Bernard est élève ingénieur à Sigma Clermont, une école spécialisée en chimie et mécanique. Mais c'est dans le sport qu'il a puisé son idée. Passionné de triathlon, il a en effet repris le sport avec plaisir après ses années de prépa et c'est en enfourchant son vélo qu'il a pensé à concevoir un capteur capable de mesurer la puissance développée.
"Les données recueillies par ce capteur vont permettre d'adapter le programme d'entraînement au profil du coureur", explique Paulin. Et le capteur de puissance pourrait s'avérer également précieux en compétition pour aider à mieux gérer ses efforts.
Paulin s'est donc lancé dans la conception et le développement du capteur, presque un jeu d'enfant pour un ingénieur en mécanique... Côté business par contre, il a apprécié l'accompagnement fourni par un incubateur d'entreprises : "J'ai pu y accéder grâce au statut d'étudiant entrepreneur, raconte-t-il, et cela m'a permis de réaliser une étude de marché."
L'étudiant sait maintenant que son capteur pourrait intéresser les amateurs s'il reste accessible. Les données de puissance sont en effet beaucoup plus fiables que celles de la fréquence cardiaque qui varient en fonction de multiples facteurs externes.
Mais il y a des concurrents et le développement du produit est encore à poursuivre pour aboutir, peut-être, à un lancement. L'étudiant-entrepreneur doit encore pédaler et creuser le projet, durant sa dernière année d'école.
"Les données recueillies par ce capteur vont permettre d'adapter le programme d'entraînement au profil du coureur", explique Paulin. Et le capteur de puissance pourrait s'avérer également précieux en compétition pour aider à mieux gérer ses efforts.
Paulin s'est donc lancé dans la conception et le développement du capteur, presque un jeu d'enfant pour un ingénieur en mécanique... Côté business par contre, il a apprécié l'accompagnement fourni par un incubateur d'entreprises : "J'ai pu y accéder grâce au statut d'étudiant entrepreneur, raconte-t-il, et cela m'a permis de réaliser une étude de marché."
L'étudiant sait maintenant que son capteur pourrait intéresser les amateurs s'il reste accessible. Les données de puissance sont en effet beaucoup plus fiables que celles de la fréquence cardiaque qui varient en fonction de multiples facteurs externes.
Mais il y a des concurrents et le développement du produit est encore à poursuivre pour aboutir, peut-être, à un lancement. L'étudiant-entrepreneur doit encore pédaler et creuser le projet, durant sa dernière année d'école.
Raphaël Chevalier (Sigma Clermont) : un outil pour tirer dans le mille
Toujours à Sigma Clermont, un autre étudiant travaille lui aussi sur un projet de recueil de données dans le sport. Raphaël Chevalier conçoit un outil pour améliorer les performances dans le domaine du tir sportif. Il s'agit de mesurer, calculer, prévoir et améliorer les caractéristiques mécaniques des armes grâce aux données récupérées.
Et là encore, l'élève ingénieur a pu bénéficier du statut d'étudiant entrepreneur : son emploi-du-temps a été adapté pour lui permettre de travailler notamment sur les questions juridiques et la protection industrielle de l'outil. Raphaël a aussi demandé une bourse FrenchTech pour financer un étude de marché, un développement logiciel, de la protection juridique et une étude de brevetabilité.
Et là encore, l'élève ingénieur a pu bénéficier du statut d'étudiant entrepreneur : son emploi-du-temps a été adapté pour lui permettre de travailler notamment sur les questions juridiques et la protection industrielle de l'outil. Raphaël a aussi demandé une bourse FrenchTech pour financer un étude de marché, un développement logiciel, de la protection juridique et une étude de brevetabilité.
Le statut d'étudiant entrepreneur
Depuis 2014, tout étudiant diplômé au moins du baccalauréat ou jeune diplômé peut demander à bénéficier du statut national d'étudiant entrepreneur pour faciliter un projet de création d'entreprise.
Pour l'obtenir, l'étudiant doit remplir un formulaire (à télécharger ci-dessous) à adresser au Pôle Etudiant pour l'Innovation, le transfert, l'entrepreneuriat (PEPITE) de sa région qui examine sa candidature au regard de l'intérêt de son projet et de son parcours.
Le statut d'étudiant entrepreneur permet d'être accompagné, de bénéficier d'un espace de coworking, d'avoir un emploi-du-temps aménagé, de valider des crédits ECTS et de réaliser son stage de fin d'études sur son projet. On peut aussi préparer un Diplôme d'université d'étudiant entrepreneur (D2E).
Depuis 2014, tout étudiant diplômé au moins du baccalauréat ou jeune diplômé peut demander à bénéficier du statut national d'étudiant entrepreneur pour faciliter un projet de création d'entreprise.
Pour l'obtenir, l'étudiant doit remplir un formulaire (à télécharger ci-dessous) à adresser au Pôle Etudiant pour l'Innovation, le transfert, l'entrepreneuriat (PEPITE) de sa région qui examine sa candidature au regard de l'intérêt de son projet et de son parcours.
Le statut d'étudiant entrepreneur permet d'être accompagné, de bénéficier d'un espace de coworking, d'avoir un emploi-du-temps aménagé, de valider des crédits ECTS et de réaliser son stage de fin d'études sur son projet. On peut aussi préparer un Diplôme d'université d'étudiant entrepreneur (D2E).
A l'ISTEC, deux créatrices inventent le Funambule
Dans les écoles de commerce, l'entrepreneuriat est en général intégré au programme comme à l'ISTEC où les étudiants peuvent suivre un module de 320 heures, participer à des visites d'entreprise et des ateliers avec des juristes et des business angels.
Deux étudiantes, Séréna Lach et Alice Duarte, en ont profité pour créer la société Triptikh qui conçoit le "Funambule" un sac pour les femmes actives qui veulent transporter élégamment leur ordinateur.
"L'idée est née sur une piste à vélo, raconte Séréna, alors que nous étudiions dans une université partenaire de l'ISTEC à Copenhague. Tous les matins, c'était un vrai casse tête pour ranger dans notre sac à main notre ordinateur à coté de nos bouquins, de notre bouteille d'eau et des produits de maquillage". Alors l'étudiante a rêvé d'un sac qui lui permettrait de ranger son ordinateur et tout le reste... De retour à Paris, avec Alice, elle a intégré l'incubateur de l'ISTEC où l'idée est devenu un projet d'entreprise".
Deux étudiantes, Séréna Lach et Alice Duarte, en ont profité pour créer la société Triptikh qui conçoit le "Funambule" un sac pour les femmes actives qui veulent transporter élégamment leur ordinateur.
"L'idée est née sur une piste à vélo, raconte Séréna, alors que nous étudiions dans une université partenaire de l'ISTEC à Copenhague. Tous les matins, c'était un vrai casse tête pour ranger dans notre sac à main notre ordinateur à coté de nos bouquins, de notre bouteille d'eau et des produits de maquillage". Alors l'étudiante a rêvé d'un sac qui lui permettrait de ranger son ordinateur et tout le reste... De retour à Paris, avec Alice, elle a intégré l'incubateur de l'ISTEC où l'idée est devenu un projet d'entreprise".
Le projet semble plutôt bien engagé puisque les deux étudiantes ont pu rassembler 8 000 euros grâce à une campagne de crowdfunding sur la plateforme kisskissbankbank et lancer la fabrication du Funambule.
La commercialisation doit démarrer à la rentrée 2016 via le site Internet de la nouvelle société. Séréna et Alice utiliseront ensuite leur stage de fin de 5ème année pour trouver des distributeurs. Si tout va bien, elles démarreront leur vie professionnelle comme chefs d'entreprise.
La commercialisation doit démarrer à la rentrée 2016 via le site Internet de la nouvelle société. Séréna et Alice utiliseront ensuite leur stage de fin de 5ème année pour trouver des distributeurs. Si tout va bien, elles démarreront leur vie professionnelle comme chefs d'entreprise.
Des projets qui débouchent ou pas sur une création
Parfois les étudiants entrepreneurs travaillent leur projet mais ne vont pas jusqu'à la création d'entreprise, ou bien le succès commercial n'est pas au rendez-vous.
Mais qu'elle débouche ou pas, la démarche entrepreneuriale elle-même est formatrice. "Il faut souvent plusieurs projets ratés avant de réussir une création", dit-on.
A l'INSEEC Chambéry, une école de commerce qui propose un "parcours entrepreneuriat" dans l'incubateur de Savoie-Technolac, 92 étudiants ont été accompagnés depuis 2011 et 13 entreprises ont été créées.
L'Ecole Centrale de Lyon propose aussi un parcours entrepreneurial à ses étudiants, même si la plupart souhaitent en majorité intégrer de grandes entreprises.
"Nous voulons les pousser à sortir de leur zone de confort, explique Sylvie Mira-Bonnardel, responsable du parcours. Même s'ils ne vont pas tous jusqu’au bout des projets initiés durant leur scolarité, ils goûtent à l'entrepreneuriat, ce qui leur servira indubitablement dans leur vie professionnelle. Nous savons que nous ne ferons pas de tous nos étudiants des entrepreneurs mais nous souhaitons qu’ils deviennent tous des "intrapreneurs".
Mais qu'elle débouche ou pas, la démarche entrepreneuriale elle-même est formatrice. "Il faut souvent plusieurs projets ratés avant de réussir une création", dit-on.
A l'INSEEC Chambéry, une école de commerce qui propose un "parcours entrepreneuriat" dans l'incubateur de Savoie-Technolac, 92 étudiants ont été accompagnés depuis 2011 et 13 entreprises ont été créées.
"Tous nos étudiants ne seront pas entrepreneurs mais nous souhaitons qu’ils deviennent tous des intrapreneurs."
L'Ecole Centrale de Lyon propose aussi un parcours entrepreneurial à ses étudiants, même si la plupart souhaitent en majorité intégrer de grandes entreprises.
"Nous voulons les pousser à sortir de leur zone de confort, explique Sylvie Mira-Bonnardel, responsable du parcours. Même s'ils ne vont pas tous jusqu’au bout des projets initiés durant leur scolarité, ils goûtent à l'entrepreneuriat, ce qui leur servira indubitablement dans leur vie professionnelle. Nous savons que nous ne ferons pas de tous nos étudiants des entrepreneurs mais nous souhaitons qu’ils deviennent tous des "intrapreneurs".
La sucess-story d'Ellis-Car, une startup du Big Data
Il faut parfois un peu de recul pour juger de la solidité d'une création. Jonathan Bibas, lui, a tapé dans le mille en créant en Ellis-Car en avril 2014, une société qui exploite là encore le gisement de la Big Data dans le domaine très porteur de la voiture connectée.
A l'époque il n'avait que 21 ans, mais il faut dire qu'il avait fait ses études aux États-Unis dans la Silicon Valley où il s'était amusé à créer de petites start-up avant d'intégrer l'Ecole des mines-Télécom.
ELLIS-Car est aussi une affaire de famille puisque Jonathan l'a fondée avec son père Patrick, neurologue qui travaillait sur les séquelles des accidentés de la route. La société veut aider les PME à gérer leur flotte automobile à faible coût... tout en améliorant la sécurité. Elle produit le logiciel de gestion de flotte, mais également le module embarqué sur le véhicule et l'analyse en temps réel des données.
Le jeune entrepreneur raconte s'être beaucoup appuyé sur les enseignants de l'Ecole des Mines, notamment Stéphane Clémençon, le directeur de la Chaire Big Data de Telecom Paris Tech durant ses études. "Il y a d'énormes avantages à être étudiant lorsque l'on entreprend, dit-il. Etre constamment au contact d'un corps professoral permet de demander de l'aide et des conseils, poser les bonnes questions aux bonnes personnes et au bon moment. C'est rassurant pour un jeune entrepreneur".
Et aujourd'hui encore, la société collabore toujours pour la recherche avec l'Institut Mines-Telecom de Paris et l'université de Versailles Saint-Quentin. Dans l'avenir, Jonathan rêve de trouver l'algorithme qui permettrait de baisser significativement le nombre d'accidents de la route.
A l'époque il n'avait que 21 ans, mais il faut dire qu'il avait fait ses études aux États-Unis dans la Silicon Valley où il s'était amusé à créer de petites start-up avant d'intégrer l'Ecole des mines-Télécom.
ELLIS-Car est aussi une affaire de famille puisque Jonathan l'a fondée avec son père Patrick, neurologue qui travaillait sur les séquelles des accidentés de la route. La société veut aider les PME à gérer leur flotte automobile à faible coût... tout en améliorant la sécurité. Elle produit le logiciel de gestion de flotte, mais également le module embarqué sur le véhicule et l'analyse en temps réel des données.
"Il y a d'énormes avantages à être étudiant lorsque l'on entreprend"
Le jeune entrepreneur raconte s'être beaucoup appuyé sur les enseignants de l'Ecole des Mines, notamment Stéphane Clémençon, le directeur de la Chaire Big Data de Telecom Paris Tech durant ses études. "Il y a d'énormes avantages à être étudiant lorsque l'on entreprend, dit-il. Etre constamment au contact d'un corps professoral permet de demander de l'aide et des conseils, poser les bonnes questions aux bonnes personnes et au bon moment. C'est rassurant pour un jeune entrepreneur".
Et aujourd'hui encore, la société collabore toujours pour la recherche avec l'Institut Mines-Telecom de Paris et l'université de Versailles Saint-Quentin. Dans l'avenir, Jonathan rêve de trouver l'algorithme qui permettrait de baisser significativement le nombre d'accidents de la route.
Etre incubé et gagner des prix, ça aide !
Certains parviennent aussi à conjuguer le talent, le travail et la chance en gagnant un prix. C'est le cas de trois élèves ingénieurs de l’École Centrale de Lyon, François Guezengar, Nicolas Morin et Lucas Quinonero.
Lucas développe Teedji, une application mobile de covoiturage en ville entièrement gratuite. François, lui, est sur IdeaRoom, un projet de classe virtuelle et François sur EdgeMotion, une marketplace autour des jeux sérieux.
Les trois Lyonnais ont déjà bénéficié d'un accompagnement à la création d'entreprise tout au long de leur formation mais en mai 2016, ils se sont envolés pour passer trois mois dans un incubateur de la Silicon Valley qui accueille plus de 60 entreprises et environ 125 entrepreneurs. Grâce au programme "Concorde Silicon Valley" destiné aux élèves-ingénieurs porteurs d’un projet numérique ambitieux et à une bourse de 6 000 dollars, ils vont profiter des contacts et des talents américains pour affiner leur projet.
Le projet Teedji est bien parti puisque la startup a déjà gagné le grand prix du e-challenge, organisé par les universités australiennes sous le leadership de l’université d’Adelaïde : à la clé, une aide financière de 20 000 dollars plus un ticket pour aller pitcher son projet devant le conseil d’administration de Microsoft à Seattle.
Qui a dit que les étudiants manquaient d'ambition ?
Lucas développe Teedji, une application mobile de covoiturage en ville entièrement gratuite. François, lui, est sur IdeaRoom, un projet de classe virtuelle et François sur EdgeMotion, une marketplace autour des jeux sérieux.
Les trois Lyonnais ont déjà bénéficié d'un accompagnement à la création d'entreprise tout au long de leur formation mais en mai 2016, ils se sont envolés pour passer trois mois dans un incubateur de la Silicon Valley qui accueille plus de 60 entreprises et environ 125 entrepreneurs. Grâce au programme "Concorde Silicon Valley" destiné aux élèves-ingénieurs porteurs d’un projet numérique ambitieux et à une bourse de 6 000 dollars, ils vont profiter des contacts et des talents américains pour affiner leur projet.
Le projet Teedji est bien parti puisque la startup a déjà gagné le grand prix du e-challenge, organisé par les universités australiennes sous le leadership de l’université d’Adelaïde : à la clé, une aide financière de 20 000 dollars plus un ticket pour aller pitcher son projet devant le conseil d’administration de Microsoft à Seattle.
Qui a dit que les étudiants manquaient d'ambition ?