Reussir ma vie


Réforme du lycée, lqu'en pensez-vous?

 Flex
Lundi 29 Décembre 2008

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Le coup de la carte à l'air bien sympa c'est vrai mais sans vouloir te vexer c'est une connerie,je m'explique:
Cette année je suis aux USA en tant qu'étudiant d'échange dans un lycée publique et le système ici c'est la carte, bon je dit pas que c'est chiant, c'est super cool, on fait ce qu'on veut mais bon...La plupart des étudiants ont tendance à choisir les matières faciles ce qui ne les aide pas énormément, le reste essaye un peu de tout mais avec un choix de 4 matières par semestre(sur un choix d'une trentaine de matières) on à pas le temps d'apprendre grand chose, une minorité à une idée en tête et suit un chemin tracé et finis le lycée hyper-spécialisé mais sans avoir vus ce qu'ils auraient pus faire d'autre.
A mon avis le lycée est trop tôt pour décider de son futur et commencer à fermer des portes sur son avenir.
Moi par exemple je n'ai pas la moindre idée de ce que je veut faire plus tard et me connaissant si j'avais grandis dans le système de cours à la carte j'aurais choisis la voie facile en gâchant toute ma scolarité et sans doute en me plantant dans mon choix de métier.
Je pense que le système français est bien comme il est, les problèmes sont au niveau de certains profs qui se retrouvent là par hasard, sans aucune envie d'enseigner et des emplois du temps qui sont pleins de trous et font des journées de 10000 heures.
Le niveau scolaire Français est très bon comparé à celui des USA, ce n'est pas sur eux qu'il faut prendre l'exemple(même si ça ferais des économies), le progrès est chez nos cousins du nord qui ont des résultats bien meilleurs (Europe du nord).

conclusion (enfin! je dois vous saouler je suppose ^^):
_Des réformes seraient bien venues; mais si c'est pour faire des économies et plomber l'éducation des générations à venir, non merci.
_La carte des matières est une belle idée qui tourne en échec (preuve: aux USA ils essayent de faire des réformes eux aussi).
_Les politiques d'aujourd'hui font du recyclage de vielles idées bonnes économiquement mais sans regarder le plan humain.

désolé pour cette LOOOOOONGUE réponse j'espère que j'ai répondus.
et merci de lire si quelqu'un s'est donné la peine.

 Marie-Hélène
Lundi 29 Décembre 2008

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Le système modulaire a déjà existé en France. Pas très longtemps, mais déjà existé. Il était appliqué dans ce qui s'appelait les Ecoles centrales (une par département) créées au lendemain de la Révolution, et qui ont été remplacées par les Lycées impériaux.

Dans les Ecoles centrales, les élèves choisissaient les cours qu'ils voulaient suivre (souvent un même professeur était chargé d'une discipline et les élèves retrouvaient ce professeur d'une session à l'autre). Un peu comme à la fac aujourd'hui. Sur le papier, le choix était vaste.

Mais si je précise 'sur le papier', c'est parce que l'une des raisons principales pour lesquelles ce système a été adopté, outre quelques raisons idéologiques qu'il ne faut pas négliger (volonté de donner au futur citoyen une certaine liberté sur sa propre formation), c'est qu'au sortir de la Révolution qui a largement désorganisé les structures, la pénurie de professeurs empêchait de proposer tous les enseignements dans tous les établissements (il était donc impossible de rendre obligatoires tous les enseignements). En d'autres termes, les élèves choisissaient ... ce qu'ils pouvaient ! et leur liberté était bien moins grande que sur le papier.

Le système a fonctionné (une petite dizaine d'années à peine) et permis, surtout, la formation d'une première génération de professeurs plus 'complète' ; ce sont ces professeurs qui ont fourni à Napoléon la structure nécessaire au Lycée, qui réclamait de nombreux enseignants. C'est ainsi qu'est né le lycée français.

Donc, en soi, le système n'est pas aberrant. Seulement, il faut bien prendre conscience qu'aujourd'hui, on a tous les professeurs nécessaires pour que chaque élève dispose d'un enseignement à peu près complet, puisque de nombreuses matières sont obligatoires. En rendre certaines optionnelles, c'est 'libérer' des professeurs - donc en recruter moins. Ce qui signifie que dans 5 ou 10 ans (les premiers lycéens à vivre ce lycée réformé n'en verront pas encore le revers, c'est petit à petit que le problème va apparaître), il pourra n'être plus possible de choisir un enseignement quelque part, tout simplement parce que le lycée dans lequel on sera n'aura plus de professeur de cette matière. Exemple : les sciences nat deviennent optionnelles : dans tel lycée, peu à peu, moins d'élèves choisissent ce cours ; on retire donc un ou deux professeurs dans ce lycée. Celui qui reste est moins bon, sa réputation circule : les élèves choisissent de moins en moins la discipline, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de quoi faire une classe : on retire le dernier professeur. Les élèves qui arrivent ensuite ne peuvent plus faire de sciences nat.

C'est d'autant plus problématique à une époque où les lycéens sont susceptibles de changer de lycée plus souvent qu'à la fin du 18e siècle. Tu fais des sciences nat en première, tu adores ça. Tes parents déménagent, le lycée dans lequel tu arrives ne propose plus de sciences nat. Tu fais quoi ? Soit tu renonces à une discipline que tu aimes (et peut-être à une carrière), soit tu fais 50 bornes tous les matins...

En d'autres termes, c'est une chose de gérer une pénurie de professeurs, c'en est une autre d'en organiser une pour faire des économies...