Reussir ma vie


Réforme du lycée, lqu'en pensez-vous?

 zaza
Vendredi 19 Décembre 2008

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Je sais pas quoi penser de la réforme du lycée. Certains disent qu'il ne faut qu'elle se fasse du tout... je sais pas trop si c'ets bien ou pas. j'aimais bien le truc du lycée à la carte où on peut choisir ses matières, et vous ?
 Marie-Hélène
Lundi 29 Décembre 2008

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Le système modulaire a déjà existé en France. Pas très longtemps, mais déjà existé. Il était appliqué dans ce qui s'appelait les Ecoles centrales (une par département) créées au lendemain de la Révolution, et qui ont été remplacées par les Lycées impériaux.

Dans les Ecoles centrales, les élèves choisissaient les cours qu'ils voulaient suivre (souvent un même professeur était chargé d'une discipline et les élèves retrouvaient ce professeur d'une session à l'autre). Un peu comme à la fac aujourd'hui. Sur le papier, le choix était vaste.

Mais si je précise 'sur le papier', c'est parce que l'une des raisons principales pour lesquelles ce système a été adopté, outre quelques raisons idéologiques qu'il ne faut pas négliger (volonté de donner au futur citoyen une certaine liberté sur sa propre formation), c'est qu'au sortir de la Révolution qui a largement désorganisé les structures, la pénurie de professeurs empêchait de proposer tous les enseignements dans tous les établissements (il était donc impossible de rendre obligatoires tous les enseignements). En d'autres termes, les élèves choisissaient ... ce qu'ils pouvaient ! et leur liberté était bien moins grande que sur le papier.

Le système a fonctionné (une petite dizaine d'années à peine) et permis, surtout, la formation d'une première génération de professeurs plus 'complète' ; ce sont ces professeurs qui ont fourni à Napoléon la structure nécessaire au Lycée, qui réclamait de nombreux enseignants. C'est ainsi qu'est né le lycée français.

Donc, en soi, le système n'est pas aberrant. Seulement, il faut bien prendre conscience qu'aujourd'hui, on a tous les professeurs nécessaires pour que chaque élève dispose d'un enseignement à peu près complet, puisque de nombreuses matières sont obligatoires. En rendre certaines optionnelles, c'est 'libérer' des professeurs - donc en recruter moins. Ce qui signifie que dans 5 ou 10 ans (les premiers lycéens à vivre ce lycée réformé n'en verront pas encore le revers, c'est petit à petit que le problème va apparaître), il pourra n'être plus possible de choisir un enseignement quelque part, tout simplement parce que le lycée dans lequel on sera n'aura plus de professeur de cette matière. Exemple : les sciences nat deviennent optionnelles : dans tel lycée, peu à peu, moins d'élèves choisissent ce cours ; on retire donc un ou deux professeurs dans ce lycée. Celui qui reste est moins bon, sa réputation circule : les élèves choisissent de moins en moins la discipline, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de quoi faire une classe : on retire le dernier professeur. Les élèves qui arrivent ensuite ne peuvent plus faire de sciences nat.

C'est d'autant plus problématique à une époque où les lycéens sont susceptibles de changer de lycée plus souvent qu'à la fin du 18e siècle. Tu fais des sciences nat en première, tu adores ça. Tes parents déménagent, le lycée dans lequel tu arrives ne propose plus de sciences nat. Tu fais quoi ? Soit tu renonces à une discipline que tu aimes (et peut-être à une carrière), soit tu fais 50 bornes tous les matins...

En d'autres termes, c'est une chose de gérer une pénurie de professeurs, c'en est une autre d'en organiser une pour faire des économies...