Suis-je fait pour la prépa ?



Certains élèves de terminale rêvent d'être admis en classe préparatoire aux grande écoles (CPGE), tandis que d'autres veulent "tout sauf la prépa". Les classes prépas nourrissent bien des préjugés alors avant de faire un choix sur APB, demandez-vous si vous avez le profil adapté à cette filière. Et si oui, foncez !




Suis-je fait pour la prépa ?
"Avant d'y entrer, prépa rimait pour moi avec surcharge de travail, sévérité des enseignants, 100% d'esprit de compétition et 0% de camaraderie, raconte une étudiante en classe préparatoire scientifique à Dijon. Mais finalement je me sens très intégrée, les professeurs sont proches de nous et je me suis fait de vrais amis"...

Comme quoi, les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) peuvent être un bon choix, à condition d'avoir le bon profil et de partir d'éléments objectifs.

Les classes préparatoires : pour quel genre d'élève ?

Selon les grandes écoles que vous visez (écoles de commerce, d'ingénieurs, Normales supérieures, IEP),  il y a des classes préparatoires littéraires, économiques, ou scientifiques avec plusieurs filières dans chaque catégorie.

Mais quelles que soient les voies, toutes ces classes ont des points communs : elles sont organisées dans des lycées, durant deux ans, dans un contexte scolaire où vous serez très encadré.

Le but est de se préparer à réussir des concours de haut niveau : le rythme de travail est donc très soutenu. A l'emploi-du-temps chargé en cours, s'ajoutent des heures de travail personnel indispensables pour préparer les colles (interrogations orales), les évaluations écrites, les devoirs à rendre. Les journées sont plus que remplies, et les week-ends bien occupés aussi car il y a beaucoup plus de notions à intégrer qu'en terminale. Du coup, les années de prépa autorisent peu voire pas d'activités extérieures, mais ce ne sont pas pour autant des années de bagne si l'on a le bon profil.

Quel profil avoir ?
Il faut aimer l'étude, et en particulier les matières dominantes de votre filière. Si vous êtes motivé par l'idée d'atteindre un excellent niveau, vous apprécierez la qualité de l'enseignement et l'exigence des professeurs. "En hypokhâgne (1ère année de prépa littéraire), j'ai aimé garder le côté pluridisciplinaire du lycée et être entourée d'élèves passionnés", raconte une étudiante.

Le fait de passer un dimanche entier à travailler ne doit pas vous rebuter bien sûr. Sur vos bulletins, on vous qualifie d'élève "sérieux", "motivé", "intéressé", "capable de s'investir", ou "travailleur".

Faut-il avoir d'excellentes notes ?

Ce n'est pas parce que les élèves les plus brillants vont souvent en prépa qu'il faut croire que vous n'en êtes pas capables. De l'avis de tous les professeurs, une moyenne minimum de 12/20 peut permettre d'être accepté. Bien sûr, c'est l'ensemble de votre dossier scolaire qui est examiné. Vous pouvez avoir une faiblesse, à condition d'avoir par ailleurs de bons atouts et des bonnes appréciations.

Vous n'êtes pas non plus obligé de choisir une des prépas les plus prestigieuses. "Il faut adapter ses candidatures à son profil et à ses objectifs", conseille Marc Even, professeur en classe préparatoire littéraire. Pour savoir dans quel lycée postuler, n'hésitez pas à demander l'avis de vos enseignants qui connaissent votre niveau, celui de votre lycée actuel et souvent celui de plusieurs classes prépa de votre région.

Quel profil avoir ?

Plutôt qu'un sans-fautes, on recherche chez vous un potentiel. Même si vos notes ne sont pas toutes au top, il faut avoir une bonne efficacité intellectuelle : être capable d'assimiler beaucoup de choses en peu de temps, lire vite, avoir l'esprit de synthèse, savoir bien mémoriser.

Vous devez avoir acquis de bonnes méthodes de travail et être organisé. Sur vos bulletins, on appréciera de voir indiqué : "a du potentiel", "est capable de réussir", "rigoureux", "capacité d'analyse", "a de l'intuition".
A contrario, si vous êtes lent(e) et désorganisé(e), ou si vous obtenez des notes moyennes avec un travail acharné au lycée, mieux vaut prendre une autre voie.

Faut-il être une bête à concours ?

Il est vrai que la préparation des concours entraîne une certaine pression. Dès les premières semaines de prépa, il est fréquent de ne récolter que des notes assez basses en dépit d'un gros travail.

Selon les caractères, certains se découragent, voire craquent et abandonnent, alors que d'autres sont stimulés par la difficulté. Si vous manquez de confiance en vous, et avez des chutes de moral à la moindre mauvaise note, vous avez peut-être intérêt à viser une autre filière dans laquelle vous éviterez d'être mis en échec.

Quel profil avoir ?
De façon générale, il faut un bon équilibre psychologique de façon à bien résister à la pression, au stress des concours, une certaine confiance en soi. Certains "gros potentiels" sont stimulés par la difficulté qui les force à travailler et leur permet de donner leur pleine mesure.

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"Les classes prépas ne conviennent pas à tout le monde"

C'est le célèbre psychiatre Patrice Huerre qui le dit dans un livre intitulé "La prépa sans stress !" (Hachette Littératures) qu'il a écrit avec son fils Thomas Huerre, ancien élève de prépa scientifique.
Le psy et l'ingénieur déconseillent la prépa à ceux qui ont tendance à confondre les résultats scolaires avec leur valeur personnelle. "Pour ceux-là, écrivent-ils, le choc des premiers résultats risque fort d'entamer le crédit qu'ils s'attribuent jusqu'alors."

Autre facteur psychologique à prendre en compte, la maturité. "Ce type de préparation convient davantage aux personnes qui ont une certaine forme d'immaturité psychologique et affective, moins enclines à remettre en cause quotidiennement un système qui tend à mettre entre parenthèses quelques années de la vie au profit des études, à soumettre l'élève à un rythme important, imposé par l'extérieur. Bref, à être en position d'élèves." Une remarque qui n'a rien à voir avec un jugement de valeur, souligne le psychiatre qui constate des faits d'un oeil scientifique.

"A contrario, un jeune homme ou une jeune fille trop engagés dans l'analyse critique de soi et du monde, comme dans la quête de son identité et de ses choix de vie, risquent de ne pas avoir la disponibilité suffisante pour supporter un cadre scolaire régressif".

D'autres styles de prépas

Les scientifiques qui visent les écoles d'ingénieurs et ne se sentent pas faits pour les classes préparatoires aux grandes écoles, peuvent emprunter d'autres voies :

- Il existe des "cycles préparatoires communs" à plusieurs écoles, qui vous prépareront mieux que la fac, mais sans la pression des concours. La sélection se fait juste après le bac, ce qui vous assure une place en école d'ingénieurs. Au terme des 2 ans du CPC, les étudiants rejoignent une école en fonction de leur classement, mais sans concours (lire : De nouveaux styles de prépa)

- Vous pouvez tentez d'intégrer une école d'ingénieurs qui recrute après le bac. Il vous faut alors passer un ou plusieurs concours (Avenir, Puissance 11, INSA, Advance, Alpha, ENI, Geipi-Polytech, Ecam, UT). L'inscription au concours se fait sur APB, les concours ont lieu en général au printemps avant le bac.

La plupart des écoles vous proposent alors deux années de formation scientifique dites "prépa intégrée", suivies de trois années de cycle ingénieur. Avantage de ces prépas intégrées : vous bénéficiez de l'environnement d'une école d'ingénieurs, vous commencez parfois à découvrir des matières en lien avec un domaine spécialisé, vous pouvez faire des stages. La sélection entre la prépa intégrée et le cycle ingénieur est variable selon les écoles.

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Cet article a été remis à jour en février 2015. Nous avons conservé les commentaires antérieurs à cette date.

Vendredi 2 Mars 2018


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