Eviter la solitude
La solitude en amphi
"La première fois que je suis arrivée à la fac, je me suis sentie seule. Je ne connaissais personne, je ne voyais pas assez les profs... C'était déprimant", se souvient Sophie, 22 ans, étudiante en histoire. Comme dans la plupart des disciplines universitaires, l'isolement est sans doute la première difficulté à affronter. En réunion de pré-rentrée ou cours en amphi, vous vous retrouvez seul parmi plusieurs dizaines, voir plusieurs centaines d'autres étudiants. L'anonymat règne. Le découragement peut guetter.
L'antidote ? ''Il ne faut surtout pas s'isoler, mais au contraire aller voir les tuteurs, les professeurs, poser des questions, pour se familiariser avec ce nouvel environnement'', conseille Frank Préteux, professeur d'histoire romaine à l'université Paris IV. La bonne nouvelle, c'est que la lutte contre l'isolement est devenue une cause gouvernementale avec le lancement du plan "Réussir en licence".
Selon les facs, vous pouvez bénéficier de séances de tutorat, obligatoires pour les étudiants en difficulté, de l'encadrement d'un enseignant-référent chargé de suivre un petit groupe d'étudiants et de répondre à toutes leurs questions, de groupes de soutien ou de remise à niveau, de séances de méthodologie, etc. N'hésitez pas à vous renseigner pour savoir ce qui est proposé et surtout, profitez de ces aides, qu'elles soient obligatoires ou pas.
L'antidote ? ''Il ne faut surtout pas s'isoler, mais au contraire aller voir les tuteurs, les professeurs, poser des questions, pour se familiariser avec ce nouvel environnement'', conseille Frank Préteux, professeur d'histoire romaine à l'université Paris IV. La bonne nouvelle, c'est que la lutte contre l'isolement est devenue une cause gouvernementale avec le lancement du plan "Réussir en licence".
Selon les facs, vous pouvez bénéficier de séances de tutorat, obligatoires pour les étudiants en difficulté, de l'encadrement d'un enseignant-référent chargé de suivre un petit groupe d'étudiants et de répondre à toutes leurs questions, de groupes de soutien ou de remise à niveau, de séances de méthodologie, etc. N'hésitez pas à vous renseigner pour savoir ce qui est proposé et surtout, profitez de ces aides, qu'elles soient obligatoires ou pas.
Etre assidu
Séance de tutorat
Les cours et les séances de travaux dirigés sont les lieux où se fait l'apprentissage de base et la découverte des méthodes de historien. Conséquence : "Il faut éviter de ''zapper'' les cours et les TD", conseille Jean-Noël Luc, président de l'UFR d'histoire de Paris IV. Aujourd'hui en master d'histoire du haut moyen-âge, Patrick confirme : ''Le fait d'être libre de ne pas aller aux cours peut être tentant mais on se retrouve vite en difficulté.'' Durant les cours en effet, vous comprenez peu à peu quels sont les orientations de l'enseignement du professeur, le plan, la problématique, la façon dont il aborde certaines questions délicates. Ainsi, sur l'épopée de Jeanne d'Arc, est-il possible de s'interroger sur les modes de combats moyenâgeux ou les raisons qui expliquent la recrudescence d'apparition de prophétesses au XVème siècle. Vous entrez ainsi peu à peu dans la démarche de l'historien qui consiste à questionner les faits, à les commenter, les analyser selon différents objectifs.
Dans les travaux dirigés (TD), l'enseignement est plus pratique. Vous découvrez et vous apprenez à maîtriser les trois exercices phares des études d'histoires : la dissertation historique, le commentaire de texte, et l'exposé oral souvent basé lui-même sur des textes. Une difficulté particulière sur ces exercices ? Là encore, seule l'assiduité et la régularité peuvent vous sauver car on n'apprend pas à faire une dissertation la veille de l'examen. C'est aussi dans ces classes d'une trentaine d'élèves que vous êtes évalué à travers une note de contrôle continu.
Dans les travaux dirigés (TD), l'enseignement est plus pratique. Vous découvrez et vous apprenez à maîtriser les trois exercices phares des études d'histoires : la dissertation historique, le commentaire de texte, et l'exposé oral souvent basé lui-même sur des textes. Une difficulté particulière sur ces exercices ? Là encore, seule l'assiduité et la régularité peuvent vous sauver car on n'apprend pas à faire une dissertation la veille de l'examen. C'est aussi dans ces classes d'une trentaine d'élèves que vous êtes évalué à travers une note de contrôle continu.
Produire un gros travail personnel, être curieux
Au lycée, vous avez déjà commencé à développer votre esprit critique et à goûter au travail autonome. Dans les filières de sciences humaines, et notamment d'histoire, il faut aller encore plus loin dans cette prise d'autonomie ce que beaucoup d'étudiants ne comprennent pas assez. En première année, aller aux cours et TD ne suffit pas à assurer votre réussite si vous n'assurez pas un gros travail personnel derrière. Avec une règle d'or : une heure de cours ou de TD doit être suivie d'une heure de travail personnel en bibliothèque. Exemple : on vous donne un exposé sur la politique du ministère Guizot sous la monarchie de Juillet. Ne vous contentez pas d'une rapide recherche sur Internet, mais utilisez les ressources de la bibliothèque universitaire, consultez plusieurs sources, et élargissez votre horizon avant de revenir et de traiter votre sujet. Vous vous forgez ainsi une culture historique et générale qui vous fait souvent défaut en arrivant du lycée.
"Il faut beaucoup travailler. Avoir le sens de l'effort, de l'autonomie, de la curiosité. Savoir lire un livre sans qu'on vous le demande. Nous ne pouvons pas imposer d'être curieux, c'est aux étudiants de l'être." déclare Jean-Noël Luc. Lire une biographie de Constantin peut-être une bonne idée si votre cours porte sur la fonction impériale dans l'empire romain du '4ème siècle de notre ère.
"Il faut beaucoup travailler. Avoir le sens de l'effort, de l'autonomie, de la curiosité. Savoir lire un livre sans qu'on vous le demande. Nous ne pouvons pas imposer d'être curieux, c'est aux étudiants de l'être." déclare Jean-Noël Luc. Lire une biographie de Constantin peut-être une bonne idée si votre cours porte sur la fonction impériale dans l'empire romain du '4ème siècle de notre ère.
Devenir historien : comprendre les hommes et les sociétés disparus
Des étudiants du moyen-âge
Certes, vous ne deviendrez pas tous professeurs ou chercheurs en histoire. Mais dans tous les cas, pour réussir vos études (à commencer par cette première année), vous devez apprendre l'historicité, la capacité de penser en historien, de comprendre le fonctionnement de sociétés et leur évolution aux cours des siècles. "Les étudiants doivent apprendre l'altérité géographique et spatiale", précise Jean-Noël Luc : autrement dit, entrer dans la compréhension de personnes, françaises ou étrangères, et de peuples ayant vécu dans des sociétés disparues.
Cela veut dire être capable de s'adapter à d'autres modes de pensée, d'autres valeurs. Savoir oublier sa propre société et ses jugements moraux. En somme, l'étudiant en histoire doit admettre qu'un Québecquois du 17ème siècle n'a pas les mêmes modes de pensées et de vie qu'un Angevin d'aujourd'hui.Telle est une des clefs de l'analyse historique à pratiquer dans les dissertations ou les commentaires de texte. Et donc la clef d'une année réussie en histoire.
Cela veut dire être capable de s'adapter à d'autres modes de pensée, d'autres valeurs. Savoir oublier sa propre société et ses jugements moraux. En somme, l'étudiant en histoire doit admettre qu'un Québecquois du 17ème siècle n'a pas les mêmes modes de pensées et de vie qu'un Angevin d'aujourd'hui.Telle est une des clefs de l'analyse historique à pratiquer dans les dissertations ou les commentaires de texte. Et donc la clef d'une année réussie en histoire.