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Junior-entreprises : pour les étudiants qui ont soif d'entreprendre




C'est l'un des meilleurs plans pour mettre en pratique ses cours et se professionnaliser. Intégrer la junior-entreprise de son école ou son université permet de réaliser de vraies missions rémunérées pour des entreprises, et d'entrer dans le premier mouvement associatif étudiant de France.




Des étudiants déjà en position professionnelle à la junior-entreprise de l'ISEP.
Des étudiants déjà en position professionnelle à la junior-entreprise de l'ISEP.
Etudiant à l'Ecole d'ingénieurs Denis Diderot (EIDD) de l'université Paris 7, Clément n'avait jamais entendu parler des junior-entreprises : "J'ai découvert cela en 1ère année et j'ai pu démarrer des missions : notre école étant spécialisée en informatique, nous faisons des sites internet, des applications mobiles, des études de faisabilité ou encore d'autres travaux. C'est très varié et cela me donne une bonne idée du secteur numérique".

Quarante étudiants font comme lui partie de la junior-entreprise de l'EIDD, elle-même rattachée au réseau animée par la Confédération nationale des junior-entreprises (CNJE) : 2OO associations en France implantées dans des écoles ou des universités, 23000 étudiants engagés, plus de 3000 entreprises clientes chaque année pour un chiffre d'affaires de plus de 9 millions d'euros en 2018...

Une idée pionnière : faire tomber les murs entre étudiants et entreprises

Ce beau bilan chiffré ne suffit pourtant pas à décrire toutes les vertus de ces associations étudiantes. Lancé en 1967 par l'Essec et cinq autres écoles de commerce, le concept a inventé bien avant l'heure le "learning by doing" et permis aux étudiants de sortir des amphis et de mettre le pied en entreprise... Une vraie révolution à une époque où n'existait ni stages ni alternance !

Depuis, l'initiative a prospéré, les juniors se sont multipliées, une fédération s'est constituée, un statut a été accordé par l'Etat. "C'est un immense succès car il faut que les murs tombent entre les étudiants et les entreprises", encourage le ministre de l'Economie et des Finances lors de la cérémonie célébrant les 50 ans des Junior-entreprises en juin 2019.

De fait, ce jour-là, les témoignages sont unanimes : pour les étudiants engagés, mais aussi les anciens devenus cadres dirigeants ou les responsables pédagogiques d'école, les juniors sont à la fois un lieu de formation, un esprit, et un gigantesque réseau, à mi-chemin entre vie étudiante et vie professionnelle.

Junior-entreprise mode d'emploi

Mais alors, comment ça marche ? Association étudiante à vocation économique et pédagogique, une junior-entreprise fonctionne sur le modèle d'un cabinet de conseil : elle propose aux entreprises ou administrations des services payants : études de marché, développements d’applications et de sites, audits et autres missions d'étude en lien avec les spécialités de l'établissement.

A ProG’HEI, Junior de l'école d'ingénieurs HEI, par exemple, les études peuvent aller de la supply chain, à la résistance des matériaux, la pharmacologie ou l'environnement... Dans les business-schools, les Juniors sont les reines des études de marché. 

Une fois la mission confiée, l'association sélectionne alors parmi les étudiants volontaires des "consultants". Elle veille à la tenue des délais, puis livre le travail à l'entreprise cliente (startup, PME ou grand groupe). La rémunération - calculée en "jour étude homme" - est partagée entre les étudiants consultants, et une partie revient à la Junior.

Ce concept d’expertise, à moindre coût, plait aux entreprises. Les étudiants "consultants", eux, arrondissent leurs fins de mois tout en développant leurs talents dans des domaines liés à leurs études. Ils se professionnalisent ainsi à grande vitesse en mettant en pratique leurs acquis théoriques.

Des étudiants bénévoles aux commande comme des pros

Etudiants de la Junior Altéo Conseil récompensés d'un prix lors d'un congrès de la CNJE © www.alteo-conseil.com/blog
Etudiants de la Junior Altéo Conseil récompensés d'un prix lors d'un congrès de la CNJE © www.alteo-conseil.com/blog
Mais une junior est comme une fusée à deux étages. Si les missions de conseil sont formatrices, ce ne sont pas les seules.

Toute les activité de l'association sont en effet gérées par des étudiants bénévoles qui se partagent les fonctions de prospection, de comptabilité, de recrutement, de communication... comme dans une véritable entreprise. A la tête, un président, élu chaque année, porte le leadership et fait là ses premières armes dans le management et même, la stratégie.

Pierrick est ainsi devenu à 21 ans président d'Altéo Conseil, la Junior de Neoma Business School. "C'est un challenge de tous les jours car nous avons de réelles responsabilités. Il faut montrer aux clients que nous sommes capables de fournir un travail de qualité comme des professionnels, être à même de travailler et manager ses amis, faire preuve d’énormément de sérieux tout en gardant à l’esprit que nous sommes aussi des étudiants.", dit-il

Si cela fonctionne, c'est que les animateurs de chaque Junior sont épaulés, formés et encadrés par le mouvement national, la CNJE - elle-même gérée par des étudiants - qui leur propose des ateliers animés par des cadres de grandes entreprises, des réunions de suivi et de mémorables congrès où les junior-entrepreneurs peuvent se rencontrer, confronter leurs expériences ou participer à des concours.

Un accélérateur pour monter en compétences

L'équipe de la Junior-entreprise de l'ESTP, Ecole supérieures des travaux publics. © juniorestp.com
L'équipe de la Junior-entreprise de l'ESTP, Ecole supérieures des travaux publics. © juniorestp.com
"Mon expérience à la Junior Sudria m'a fait acquérir davantage de rigueur et du professionnalisme, témoigne Pierre-Aymeric, ancien étudiant à ESME Sudria, autre école d'ingénieur. J'ai encaissé des coups mais j'ai intégré et mis en pratique des notions de droit, de trésorerie et de ressources humaines et j'ai développé plus d'aisance à l'oral".

Nombre de cadres d'entreprise ou de dirigeants reconnaissent aussi avoir beaucoup reçu de cette expérience étudiante. "Comme président, cela m'a appris à gérer une équipe et puis, j'y ai créé des amitiés incroyables", se souvient Miguel Espada, engagée dans la JE de Dauphine de 1993 à 95 et aujourd'hui dirigeant de Propriétés & Co. 

Raphaël Miolane, CEO de Courtepaille, dit avoir appris dans sa Junior et à la CNJE à "travailler en collectif, à co-créer, et à prendre des décisions. Toute activité à la CNJE demande une décision". 
"Pour moi, la première chose que j'ai apprise, c'est à la capacité à vendre, une compétence qui sert beaucoup en entreprise", dit quant à lui Thierry Amarger, directeur général chez Microsoft.

Un sérieux atout sur le CV et un réseau professionnel

Un passage dans une Junior-entreprise peut donc être un vrai booster pour votre démarrage professionnel. "Dans les entretiens de recrutement, c'était vraiment différenciant", se souvient Nathalie Pousin, membre de la JE d'ICN Business School et engagée à la CNJE entre 95 et 96 

Les missions réalisées dans une Junior-entreprise, comme "consultant" ou administrateur vous aident à acquérir les savoir-faire et aussi les savoir-être, les fameux "soft-skills" si recherchés en entreprise. Pas étonnant alors que d'après les enquêtes, 92% des junior-entrepreneurs trouvent leur premier emploi trois mois avant d'avoir obtenu leur diplôme !

Surtout, le mouvement permet de se constituer un fabuleux réseau professionnel à un âge celui-ci reste souvent limité aux diplômés de son école. "Dans les congrès de la CNJE, on rencontre des étudiants d'autres écoles, dans les missions, grâce aux rendez-vous client, aux rendez-vous partenaires, on élargit aussi son réseau", témoigne Pierrick.


(Vidéo) L'exemple de la Junior de Centrale Supélec vue par des pros


Candidater dans une junior : un vrai crash test

Un engagement dans une junior-entreprise commence à vous tenter ? Alors n'hésitez pas à vous mettre sur les rangs dès le début de l'année. Car pour constituer son équipe, la plupart des juniors mènent chaque année dès septembre une vraie campagne de recrutement avec entretiens et même parfois des tests. 

"Dans mon école, l'INSA Toulouse, il faut passer un entretien de motivation, raconte Aurélie Arnould. On peut se présenter dès la première année du cycle ingénieur, ce que j'ai fait. On ne nous demande aucune compétences particulières, puisque le mouvement nous forme, mais on m'a prévenu qu'il fallait être prêt(e) à s'investir à fond... C'était un peu comme un crash-test, mais c'est cela qui m'a plu".

Trois ans plus tard, l'étudiante est vice-présidente en charge du développement commercial de sa Junior après avoir touché à l'événementiel, la communication, la prospection commerciale et la gestion de projets...

Créer sa Junior-entreprise : une autre possibilité

Et s'il n'y a pas de junior-entreprise dans votre établissement ? Si le concept vous intéresse, sachez que vous pouvez tout à fait vous rapprocher de la CNJE et être accompagné pour en créer une.

Il faut souvent plusieurs mois pour constituer une équipe, obtenir l'aval de votre établissement, définir votre offre de services, créer l'association et commencer à chercher ses premiers clients. Une vraie démarche entrepreneuriale que le mouvement suit de près, avec plusieurs étapes de "contrôle qualité" avant d'accorder le titre de "junior entreprise".

Signe de l'attrait croissant de la formule, le nombre des JE ne cesse d'augmenter : aux traditionnelles écoles de commerce et d'ingénieurs viennent désormais s'ajouter des "écoles atypiques", spécialisées en communication, traduction, psychologie, ressources humaines...
Et puis, bien sûr, les nouvelles écoles des métiers du web comme par exemple HETIC, dont la Junior-entreprise Synerg'hétic est très appréciée des entreprises.

Dans la vidéo ci-dessous, Aurélien, étudiant en 3ème année à Hétic raconte comment il a animé pour un client de Synerg'hétic un atelier sur le thème de la satisfaction utilisateur d'une application mobile. Il a occupé le poste de consultant UX Designer, lui l'étudiant face à des pros.


Une belle opportunité pour les étudiants de l'université

Surtout, de plus en plus d'universités se lancent aussi dans l'aventure : 20% des junior-entreprises sont aujourd'hui universitaires.

"Pour des étudiants en master recherche comme moi, c'est une belle opportunité de travailler sur des applications professionnelles, témoigne Ulysse Fontaine, président de la Junior scientifique de Sorbonne Université, en master 1 d'informatique.

Encore récente, avec seulement 22 étudiants membres, l'association est en 2019 une "Junior-Initiatives", étape avant d'obtenir le statut de "junior-entreprise". "Mais nous répondons déjà à des missions dans des domaines variés : électronique, mécanique, maths", explique Ulysse. On nous confie des études sur des prototypes, des démonstrations de faisabilité. Nokia nous a par exemple confié un travail sur un gros projet qui a été présenté au CES de Las Vegas"...


Les juniors-entreprises portées par le souffle de l'entrepreneuriat étudiant

Incontestablement, le goût de entrepreneuriat qui souffle sur le monde étudiant gonfle les voiles des juniors-entreprises. Car même si en junior, on ne crée pas son entreprise à proprement parler, on y déploie toutes les aptitudes d'un créateur dans un véritable esprit d'entreprise : goût du risque, découverte du milieu professionnel, travail d'équipe, confrontation aux exigences d'un marché, respect des délais, écoute du client...

Pas étonnant que de nombreux ex juniors-entrepreneurs aient ensuite fondé leur structure ou pris la tête d'un département dans un groupe...

Alors si vous avez soif d'entreprendre, la JE est une piste très sérieuse. Certes, le mouvement souffre peut-être d'une moins grande visibilité que les nouvelles initiatives en faveur de l'entrepreneuriat étudiant comme les hackathons, les incubateurs, les concours de startups ou les étudiants-entrepreneurs qui occupent depuis quelques temps le devant de la scène tandis que le mouvement des juniors, déjà cinquantenaire, reste un peu dans l'ombre.

"C'est dommage, il faut en parler davantage", pense Clément, qui n'a découvert les juniors-entreprises qu'en entrant dans son école d'ingénieurs. D'autant que les entreprises confrontée à la révolution numérique apprécient de plus en plus l'expérience des étudiants rompus aux nouveaux usages et aux méthodes agiles... A plus forte raison celle des junior-entrepreneurs qui ont un pied dans le monde étudiant, et déjà un autre dans l'entreprise.

Juniors-entrepreneurs : pour vivre sa vie étudiante plus intensément

L'ancien président d'Altéo Conseil, lui, lance carrément un appel à tous les hésitants :"Si j’ai un conseil à donner à ceux qui souhaiteraient rejoindre une J.E. : n'ayez pas peur, dit Pierrick sur le site de la CNJE. Ne vous fixez pas de limite, rejoignez une J.E. et faites de grandes choses ! Nous sommes jeunes, c'est le moment, fixons nous des challenges ambitieux et allons jusqu'au bout de ceux-ci. "

Et pour ceux qui hésiteraient encore : "Être en J.E. ne signifie en rien s’enfermer dans un cadre et ne plus pouvoir en bouger ou se couper de sa vie étudiante, ajoute-t-il. Au contraire, c’est un moyen de la vivre encore plus intensément !"

Pour en savoir plus



Jeudi 14 Novembre 2019

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