Réussir ma Vie ...
 


Des métiers en croissance dans l'agroéquipement : un pied dans la tech, un dans les champs




Tracteurs, moissonneuse-batteuses, ensileuses, mais aussi robots, drones... La montée de la tech dans l'agriculture booste les métiers de l'agroéquipement qui recrutent du CAP au bac+5. Des débouchés peu connus qui croissent dans toutes les régions.




Des métiers en croissance dans l'agroéquipement : un pied dans la tech, un dans les champs
"Depuis mon plus jeune âge, je suis passionné par l'agriculture et plus particulièrement par le matériel agricole. J'ai d'abord aimé être à bord des tracteurs et, au fil du temps, j’ai cherché à en savoir plus sur le fonctionnement, la conception et les automatismes des agroéquipements, riches en technologies méconnues du grand public."...

Après le bac, Antoine a donc choisi de faire un BTS agricole "Génie des équipements agricoles" dans le lycée du pôle Vesoul Agrocampus en Haute-Saône. Au programme : des  travaux pratiques dans un hall technologique de 3000 m2, du dessin assisté par ordinateur, des cours d'agronomie, de zootechnie, d'hydraulique, de mécanique et bien sûr des stages....

Agroéquipement : un secteur qui recrute et monte en compétences

Le garçon est d'autant plus heureux qu'il sait qu'il aura en fin de formation le choix des débouchés car l'agroéquipement, s'il est mal connu, est pourtant un secteur en bonne forme : il emploie 170 000 personnes en France et offre plus de 5000 postes chaque année dont beaucoup restent hélas non pourvus.

Ses quelque 20 000 entreprises produisent et entretiennent à la fois les machines agricoles, mais aussi les engins d’exploitation forestière, les matériels d'entretien des espaces verts des collectivités et ceux des particuliers.

Les activités sont donc multiples - et réparties sur tout le territoire - mais surtout, les engins et machines comportent de plus en plus de technologie.
"Aujourd'hui un tracteur intègre beaucoup d'électronique que le conducteur doit paramétrer. Il y a donc une montée en compétences et les entreprises recherchent des jeunes de plus en plus formés, explique Jean Marcy, proviseur du lycée agricole Savy-Berlette (62), spécialisé dans ces métiers. La plupart de nos élèves choisissent d'ailleurs de poursuivre leurs études en BTS après leur bac pro".

Vidéo : Des métiers portés par l'innovation technologique


Une palette de métiers, du commercial à la formation, l'ingénierie et la technique

Les métiers proposés ne se limitent pas aux emplois de conducteurs d'engins. La filière offre une belle palette de jobs, du niveau ouvrier à ingénieur avec :

- Des commerciaux : responsables commerciaux, spécialistes export, chefs de produit, chargés des pièces de rechange... ils sont chargés de vendre les engins chez les constructeurs et leurs concessionnaires. Le niveau bac+2 à bac+5 est requis.

- Des technico-commerciaux : ils font le lien entre les directions commerciales et les clients sur le terrain, par exemple en faisant des démonstrations sur des salons, dans les coopératives ou les exploitations. Niveau : bac+2/3

- Du personnel technique : Du conducteur.trice d'engins au mécanicien.ne, ils exploitent ou réparent les matériels. Certains peuvent devenir chefs d'atelier ou conducteur.rices de travaux. Niveau : CAP/bac pro à bac+2.

- Des ingénieurs : Chez les constructeurs ou dans des bureaux d'études, ils conçoivent et perfectionnent les machines et leurs mécanismes. Niveau : Bac+5.

- Des formateurs : Dans les CFA mais aussi les entreprises, ils animent des stages et des formations pour jeunes ou adultes. Bac+2 à bac+5 (+ une expérience en entreprise).

Des employeurs variés : constructeurs, coopératives, ETA, agriculteurs

Au final, tous ces professionnels peuvent travailler pour :
Les constructeurs de matériel, et tout le réseau de leurs concessionnaires. 

- Certains agriculteurs qui recrutent eux-mêmes des conducteurs d'engins - par exemple les viticulteurs qui ont grand besoin de tractoristes.

- Pus souvent des coopératives d'utilisateurs de matériel agircole (CUMA), des collectivités ou des entreprises de travaux agricoles (ETA) qui louent le matériel aux exploitants ou réalisent pour eux certains travaux comme la préparation des sols, des labours, des semis... .

En fort développement, ces entreprises de travaux agricoles (ETA) ont même créé une formation en apprentissage de "conducteur de travaux en ETA", un métier très complet qui consiste à organiser et suivre un chanter de travaux agricoles. 

Témoignage : Une conductrice de travaux en ETA en formation


Comment s'orienter vers ces métiers ?

Tout dépend du moment où vous voulez vous orienter, et du niveau d'études que vous souhaitez atteindre. Pour vous professionnaliser dans le monde agricole après la 3ème avec des études courtes, deux bacs professionnels préparent directement aux métiers de l'agroéquipement :

- le bac pro Agroéquipement (délivré par le ministère de l'Agriculture) est proposé par 64 établissements d'enseignement agricole dont 16 par l'apprentissage.
Le programme aborde à la fois la conduite et la maintenance d'équipements et les techniques agricoles. "Vous avez à la fois un pied dans l'agriculture, un pied dans le machinisme", explique Jean Marcy, proviseur du lycée Savy-Berlette.

- le bac pro Maintenance des matériels option matériels agricoles (délivré par l'Education nationale) est proposé dans 58 établissements dont 27 par l'apprentissage. Il forme des mécaniciens-réparateurs qui vont travailler principalement en atelier, dans les coopératives, les ETA ou chez un concessionnaire.

Les diplômés de ces bacs pro trouvent sans problème des emplois de conducteurs d'engins, mécaniciens ou vendeurs chez des concessionnaires. Les bons étudiants peuvent cependant poursuivre leurs études en BTS.

BTS et licences pro : un bon plan pour se spécialiser par étapes

Des métiers en croissance dans l'agroéquipement : un pied dans la tech, un dans les champs
Pour une orientation après un bac (pro, STAV, STI2D ou général), deux BTS agricoles (BTSA) forment à l'agroéquipement :

- le BTSA Techniques et services en matériel agricoles (TSMA) proposé dans 25 établissements dont 22 avec apprentissage. Il forme à la maintenance et au service après-vente.

- le BTSA Génie des équipements agricoles (GEA) proposé dans 26 établissements dont 18 avec apprentissage approfondit les aspects techniques de maintenance. 

- le titre professionnel de "Conducteur de travaux en entreprise de travaux agricoles" est proposé en apprentissage dans 5 établissements par la Fédération nationale des entreprises du territoire (FNEDT).

Après un BTS, les étudiants peuvent encore poursuivre leurs études durant un an en faisant une licence professionnelle qui permet de se spécialiser (en maintenance, négociation commerciale, ingénierie). C'est donc un bon plan pour les jeunes qui souhaitent s'orienter par étapes.

Ainsi après son BTSA Génie des équipements agricoles, Antoine prévoit de faire une licence pro de Management des activités commerciales pour devenir technico-commercial chez un concessionnaire de matériel agricole. Une licence pro Maintenance de systèmes pluritechniques peut préparer une entrée en école d'ingénieurs.

Des spécialisations dans les écoles d'ingénieurs agro

Des métiers en croissance dans l'agroéquipement : un pied dans la tech, un dans les champs
Toutes les écoles d'ingénieurs agronomes peuvent permettre d'évoluer vers le secteur de l'agroéquipement, le meilleur moyen étant bien sûr des faire des stages dans les entreprises du secteur.

Deux écoles proposent des spécialisations en agroéquipement :
- Unilassalle Terre et Sciences propose en 4e et 5e année de la formation d’ingénieur en Agronomie et Agro-industries, le parcours d’approfondissement "Agroéquipements et nouvelles technologies".
- Agrosup Dijon délivre un diplôme d'ingénieur avec une spécialisation en Sciences et Techniques des Equipements Agricoles (STEA)

Par ailleurs, SupAgro Montpellier et Bordeaux Sciences Agro proposent une spécialisation AgroTic  pour l'intégration des technlogies numériques dans l'agriculture (voir agrotic.org)

Pour être admis, il y a plusieurs portes d'entrée : l'admission se fait sur concours principalement après un bac général (parfois STAV), mais des places sont aussi réservées aux diplômés de BTSA, licences, ou DUT par la voie des admissions parallèles.

C'est la voie qu'a emprunté Carl, entrée à Agrosup Dijon après sa licence professionnelle :


Et beaucoup de formations en apprentissage

Remarquez que la plupart de ces formations vous donnent le choix entre un parcours scolaire classique ou une formation par apprentissage. Dès la fin de troisième, il est même possible de préparer un "brevet professionnel Agroéquipement" entièrement par l'apprentissage.

Des adultes ou des jeunes sans emploi peuvent aussi se former en alternance pour obtenir des "certificats de qualification professionnelle" (CQP) ou des compétences particulières.
En Gironde, des viticulteurs ont ainsi créé  Agricapconduite (agricapconduite.fr) pour former les conducteurs d'engins viticoles qui leur manquaient.

L'apprentissage est une bonne façon de vous former par l'action et aussi de mettre les pieds sur le terrain, un point très important dans ces métiers que l'on peut exercer en atelier, en exploitation agricole, chez un vendeur de matériel, en coopérative... dans des bureaux ou dans les champs.
 

Pour en savoir plus

https://aprodema.org  est le site de l'association chargée de faire connaître les métiers et formations en agroéquipement

- Le Cneap est un réseau de 200 établissements catholiques offrant notamment des formations dans le domaine agricole et de l'environnement : le site www.cneap.fr  permet de chercher une formation par lieu et par thème sur tout le territoire.

- www.laventureduvivant.fr  présente les métiers de la filière et l'enseignement agricole
 

13 Décembre 2019



Nouveau commentaire :

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Cerner son profil | Bâtir son projet pro | Métiers qui recrutent | Métiers à découvrir | Métiers passion | Expériences de jeunes pros | Sans formation ?