39e Olympiades des métiers : des apprentis en compétition

C'est une compétition mondiale rassemblant tous les deux ans des jeunes de tous les pays. L'esprit des JO est bien là, sauf qu'au lieu de s'affronter dans des disciplines sportives, les concurrents s'opposent sur le terrain de leur métier. Soudage, modelage du bois, imprimerie, coiffure... 48 métiers sont représentés. Manuels ou artisanaux pour la plupart.

A côté de métiers "anciens" comme la boulangerie, la menuiserie, on trouve en effet quelques métiers d'art, comme la taille de pierre, l'art floral, la bijouterie-joaillerie, des spécialités plus rares ou moins connues comme la sommellerie, le paysagisme, les technologies des transports, ou des spécialités liées aux nouvelles technologies, comme le e-design ou la gestion des réseaux informatiques.

Les candidats doivent avoir moins de 23 ans et être issus d'un CFA ou d'un établissement professionnel. Bac pro, BTS, licence pro... L'essentiel est d'aimer le métier que l'on apprend et que l'on pratique déjà, et d'être prêt à résister à la formidable pression des épreuves.

Exemple : en ébénisterie, un "marathon" de trois jours pour fabriquer un meuble. La sélection commençait au niveau régional. Pour préparer ses candidats, chaque région était chargée d'organiser un stage sportif de préparation physique et mentale. En Midi-Pyrénées, le Stade Toulousain lui-même a préparé les concurrents. Les apprentis de la région Centre eux, ont eu droit à une brochette de footballeurs, de champions d'arts martiaux, de natation et d'apprentis du CFA des Métiers du sport. Jogging, stretching, jeux collectifs, défis. "Debout sur un socle en hauteur, il fallait par exemple se laisser tomber en arrière. Cela implique d'avoir confiance en soi et de faire confiance à ceux qui donnent les instructions" racontent des candidats.

Après des sélections régionales, les heureux gagnants se retrouvent au niveau national à Amiens, puis les gagnants constitueront l'équipe de France qui ira au Japon pour disputer la finale mondiale en novembre 2007.

Béranger Zyla, en licence pro, a été sélectionné pour aller à Amiens dans la catégorie webdesign. Il est donc sorti vainqueur de l'épreuve régionale : en 4 heures, construire un site Internet pour une fédération de spéléologie avec des contraintes particulières. "Le plus dur, raconte-t-il, a été de trouver la concentration, et de réussir à faire bien en très peu de temps ce qui aurait demandé normalement plusieurs jours de travail". En chaudronnerie, les candidats devaient réaliser au 1/10e de mm une pièce métallique compliquée : "Le plus dur est de rester concentré en dehors du public, confirme Fabien, arrivé premier en Aquitaine. C'est mon premier concours et j'ai envie d'en faire d'autres car cela nous pousse à nous surpasser. C'est un beau métier, comme celui des tailleurs de pierre qui font des choses hors du commun." Se surpasser, faire connaître son métier, être applaudi, médaillé.

Les Olympiades des métiers mettent en lumière la noblesse de nombreuses filières professionnelles, mal connues ou parfois mal jugées. Car comme dans un stade olympique, le public est là pour applaudir les apprentis. On peut donc en profiter pour découvrir les métiers en action, mais aussi faire de nombreuses rencontres. A Amiens, un forum sur l'enseignement professionnel se déroulait en même temps que les épreuves. L'occasion aussi de rencontrer et de discuter avec de nombreux apprentis de leur choix de formation professionnelle en alternance.

Les Olympiades des métiers sont organisées par le Cofom. Nhésitez pas à aller sur son site pour voir comment on peut participer à la compétition, ou bien trouver les descriptifs des différents métiers, ou les compte rendus des épreuves.