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Il intègre une grande école de commerce après une licence de philo


Vincent, 22 ans, achève sa troisième année à l'EMLyon, l'un des cinq plus grandes écoles de management françaises. Il n'a pourtant pas intégré après les classiques classes prépas mais à la suite d'une licence de philosophie. Récit d'un parcours atypique mais cohérent qui devrait le mener à un premier poste dans les ressources humaines.




Après ton bac S, qu'est-ce qui t'a poussé à faire de la philo ?

Il intègre une grande école de commerce après une licence de philo
"Dès la première S, je pensais déjà faire une école de commerce car c'est ce qui correspondait le mieux à mon profil. Mais je ne me voyais pas en classe prépa car je ne voulais pas passer deux ans à ne faire que bosser. Je désirais aussi m'épanouir et surtout, faire des études qui me permettent de réfléchir, de prendre du recul par rapport à ma vie, au monde, à la société.

Je ne pensais pas spécialement à la philo mais au mois de février, en terminale, j'ai été aux journées Portes ouvertes de l'Institut de philosophie comparée (IPC), une petite faculté privée à Paris qui délivre un diplôme d’Etat avec La Sorbonne Paris IV.

J'ai trouvé l'ambiance sympa et le programme intéressant et je me suis dit "pourquoi pas ?". Je savais aussi que je pouvais tenter les écoles de commerce après la licence par les admissions parallèles. Mais c'était un pari dans l’inconnu, et d'ailleurs mon père était réservé sur ce choix puisqu’il ne voyait pas trop à quoi cela pouvait aboutir.

Tu aurais aussi pu faire une école de commerce postbac, qu'est-ce qui t'a décidé pour l'IPC ?

A cette époque j'ai rencontré plusieurs adultes de 50-60 ans qui gagnaient pas mal d'argent en entreprise mais qui me disaient ne pas être très heureux de ce qu'ils faisaient. Je me suis alors dit que je ne voulais pas seulement gagner ma vie pour gagner ma vie.

Et puis j'ai aussi rencontré le directeur de l'école de commerce de Nantes qui m'a dit qu'une formation  philo était appréciée en entreprise, d'autant plus que je pensais déjà m'orienter vers les ressources humaines. Mais cela aurait très bien pu ne pas marcher...

Tes trois années de philo ont-elles répondu à tes attentes ?

J'ai eu bien plus que ce que j'attendais. D'abord, les cours étaient très variés. J'ai découvert les philosophes de toutes les époques, et étudié la philo des sciences, de l'histoire, la philosophie politique, morale... La démarche philosophique apprend aussi à raisonner, à décortiquer un problème, à structurer sa pensée.

Et puis sur le plan humain, je me suis engagé dans le bureau des élèves. J'ai été impliqué dans plusieurs projets, dont une soirée-spectacle pour plus de 2000 personnes !

Ta licence en poche, quels concours de grandes écoles as-tu passé ?

J'ai passé le concours Tremplin et les concours spécifiques des plus grandes écoles de commerce. Et j'ai réussi l'écrit de l'Edhec et de l'EM Lyon : il fallait passer le test TAGE-MAGE et faire une dissertation.

Là, c'est clair que ma formation philosophique m'a aidé : à l'IPC, on fait une dissertation de 4 heures tous les vendredis après-midis ! Mais j'étais aussi bien préparé à l'entretien oral de culture générale car nos profs de philo nous faisaient passer des oraux très fréquemment, un peu comme des colles.

Cet oral est capital dans ce type de concours, comme s'est-il passé pour toi ?

Il intègre une grande école de commerce après une licence de philo
Oui, à  l'EMLyon par exemple, l'oral a un coefficient 9, le TAGE-MAGE un coef. 5, la dissertation un coef. 4 et l'anglais 2.

En fait, cela ressemble plus à un entretien d'embauche qu'à une épreuve de culture générale. J'ai dû présenter succintement mon parcours et expliquer pourquoi j'avais choisi la philo et quel était mon projet.
J'ai parlé de mon envie de faire des ressources humaines et expliqué qu'en philo, on s'intéresse déjà à l'Homme, dans sa nature, son fonctionnement en société ou en entreprise.
J'ai aussi parlé de mes réalisations au BDE, de mes voyages en Inde, au Brésil, au Moyen-Orient, de mon goût des rencontres. Et puis j'ai évoqué le stage que j'avais pu faire pendant mes études de philo dans un service des ressources humaines de Renault à Cergy-Pontoise.

Cela s'est très bien passé apparemment ?

Oui, j'ai eu 19 à l'oral. Je crois que ce qui compte dans ce type d'entretien, c'est la cohérence du projet que l'on peut avoir. Cela montre aussi que le parcours philo-études de commerce est tout à fait possible : avec un peu de volonté, un peu de boulot et un peu d'ouverture d'esprit, on peut y arriver !

Et l'on peut tout à fait jouer jouer cette carte plutôt "originale" de la philo, du moment qu'il y a un projet derrière.

Passer de l'univers des philosophes à celui d'une business school, cela n'a pas été trop violent ?

Cours à l'EMLyon. Photos: P. Schuller
Cours à l'EMLyon. Photos: P. Schuller
Non car à l'IPC, dans le cadre du BDE, je m'occupais déjà des relations avec les banques et des locations de salle.
Cela dit, la dimension de l'école m'a beaucoup changé, ainsi que l'aspect international car dans le même amphi, à l'EM Lyon, il peut y avoir des étudiants qui viennent du monde entier.
Ce que j'apprécie beaucoup aussi, c'est d'avoir le choix entre 180 cours différents que l'on peut panacher en fonction de son projet. Personnellement, je suis resté sur l'idée de me spécialiser dans les ressources humaines, même si j'ai aussi découvert la finance, le marketing, le droit, l’entreprenariat.

Et puis j'ai pu faire un nouveau stage RH en Belgique dans une grosse PME, partie d’une boucherie familiale et qui a grossi jusqu'à avoir 800 salariés. L'entreprise devait se restructurer et embaucher ; l'équipe RH étant petite, j'ai pu exercer pas mal de responsabilités, assurant par exemple de A à Z un dispositif de recrutement. J'ai beaucoup appris, c'était passionnant.

Tu seras bientôt diplômé, quels sont tes projets ?

D'abord, j'ai un mémoire à réaliser et j'ai choisi de le faire sur l'emploi des seniors : c'est un sujet pleinement d’actualité qui m'intéresse car il touche à la fois à l'humain, à l'économie et aux ressources humaines. J'y retrouve donc tous mes centres d'intérêt.

Ensuite, je dois faire mon stage de fin d'études, et j'ai choisi de le faire dans un cabinet de chasseurs de têtes. J'ai déjà deux propositions, une à Lyon et une à Paris et j'espère pouvoir y rester ensuite car une expérience dans ce type de cabinet est très formatrice en début de carrière.

Là encore, j'ai vu en recherchant mon stage de fin d'études que mon profil philo-commerce était vraiment apprécié. Il me semble qu'en période de crise, on a besoin, entre autres, de gens qui savent prendre du recul et apporter un regard nouveau sur l'entreprise."
 

Mardi 10 Février 2015


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