Foot, samba, plage, carnaval, favelas... et après ?
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Jérémie Loevenbruck
Jérémie Loevenbruck

J'ai eu la chance d'effectuer le dernier semestre de mes études d'ingénieur à Rio de Janeiro, au Brésil... Ce blog est la publication hebdomadaire des quelques lignes que j'avais tentés d'écrire entre juillet et décembre 2009.... Elles retracent ces



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La zone nord de Rio en chiffre
La zona norte

La zona norte est une région en elle-même de la ville de Rio, mais je la considère comme tout ce qui est au Nord de la zona sul. Il existe également la zone ouest avec entre autre barra de Tijuca, un grand quartier riche taillé à l’américaine. Je n’y vais que rarement, et pour moi son seul intérêt réside dans sa plage de 15 km de long et ses boites superclasses. Beaucoup d’étudiants de la PUC y habitent.

Quand on arrive à Rio de l’aéroport international, l’autoroute qui mène au Centro ne longe que des favelas. Elles font d’ailleurs partie des pires de Rio. De nuit, on retrouve un flic tous les 500m armé d’un fusil qui fait 3 fois sa taille. Que fait-il là, à coté de sa voiture, alors que tout le monde roule à plus de 90 à l’heure ? On comprend mieux la journée, on milieu des embouteillages et des possibles agressions de bus ou de voitures …

On a alors l’impression que cette immensité que représente la zona nord n’est qu’une et même favela.

A force de rencontres, de discussion, à force de point de vu de Santa Teresa ou du Corcovado (la statut du christ qui domine la baie), on se rend compte qu’il existe également beaucoup de condominio, l’alternative aux favelas.

Ce sont des sortes de résidences, complètement fermées et gardées. Ils sont verticaux (comme à Ipanema, ou à Tijuca et Meier dans la zona nord) ou plus horizontaux (un ensemble de maison gardé avec un seul accès).

Les morros (montagnes) de la zona norte sont bien différents de ceux la zona sul. Cela ressemble plus au paysage de colline qui entoure Toulouse.

La discontinuité entre les condominios ou les quartiers structurés, et les favelas apparait moins nettement. Ces favelas qui n’ont pas la vue sur la mer (c’est important de le noter) occupent en fait tous les espaces « insalubres ». A proximité des voies rapides, des lignes de train, des usines, en haut des morros etc…

Le reste est bien aménagé et une grande partie de la classe moyenne habite ici. Le logement y est bon marché en comparaison de la zona sul.

A la recherche de données précises, je me suis arrêté sur l’un des sites de la mairie qui présentait les différents quartiers de Rio en vu d’un plan de développement. Les chiffres confirment les impressions…

La vérité par les chiffres

Coté densité, c’est un peu le flou artistique. Les quartiers riches sont évidemment denses. On construit en hauteur pour profiter de l’emplacement. Dans les favelas, on ne peut pas construire en hauteur du fait de la pente du terrain et de la faiblesse des fondations. On s’entasse donc dans ce qui est construit. Et on peut comme à la Rocinha (3 étages max) atteindre des densités aussi élevées qu’à Copacabana ou Flamengo (15 étages) !
La zone nord de Rio en chiffre

Voici l’illustration en chiffre de ce que l’on ressent, à Rio.

Il existe bien une corrélation entre le taux de la population ayant un niveau d’études supérieures et le revenu moyen de cette population.
La zone nord de Rio en chiffre

La zone nord de Rio en chiffre
On s’aperçoit ici que ce taux d’étude supérieur est en moyenne 4x plus élevé dans la zona sul, si l’on excepte les deux favelas de Rocinha et de Vidigal. Entre ces favelas et Gavea, la différence est de 50 points !

La zone nord de Rio en chiffre
Coté revenu, les données sont exprimée en facteur de SM = salaire minimum, actuellement autour de 500 reais.

L’écart de revenu moyen entre 2 quartiers voisins (sao conrado / vidigal) peut être de facteur 10.

Il ne s’agit que de revenu moyen. Imaginez les écarts entre les revenus extrêmes !

Regardez enfin le revenu moyen se 3 SM de la Zone Nord. Celui de la Zona Sul est à mon avis de 15. C'est-à-dire qu’entre 2 régions équivalentes à 600 000 habitants (Toulouse) on peut avoir des écarts de revenus de facteur 5. On est clairement dans ce que j’appellerais de la « zonisation » : les riches avec les riches, et les pauvres entre eux. Et je le répète on est à une très grande échelle qui est censé atténuer cet effet.

Rédigé par Jérémie Loevenbruck le Mardi 27 Avril 2010 à 09:01 | Commentaires (0)