Valentina, étudiante allemande à Paris


Valentina est étudiante en master institutions européennes et gouvernance régionale à l’université d’Eichstätt, en Allemagne près de Münich. Elle étudie le fonctionnement européen à travers la sociologie, l’économie et les sciences politiques. Dans le cadre de sa seconde année d’étude, elle devait partir à l’étranger. Elle a choisi la France.



Pourquoi as-tu choisi la France ?

 J’ai étudié le français depuis le lycée, j’aime bien la sonorité de votre langue. Nous avions beaucoup d’échanges à travers l’Office franco-allemand de la jeunesse. A cette occasion, j’ai passé deux semaines au centre de la France.

Au départ, je voulais partir pour Strasbourg, siège des institutions européennes, mais mon université a un partenariat avec l'université Paris V et je me suis retrouvée à la Sorbonne à Paris. 

Ton premier contact avec l’université française a-t-il été positif ?

 En Allemagne, j’étais dans une très petite université avec un campus. J’habitais en face. Quand je suis arrivée à la Sorbonne, tout m’a semblé si grand… J’ai eu la chance de prendre des cours de civilisation française où j’ai rencontré d’autres étrangers. Cela m’a également permis de discuter avec d’autres, des habitudes des Français. Par exemple, pourquoi trouvent-ils normal de traverser au rouge ?

Les Français sont-ils accueillants ?

Le préjugé veut que les parisiens soient assez peu hospitaliers. J’ai été surprise par leur politesse. Même si il y a quelques exceptions : un jour, j’ai demandé « un baguette », la boulangère m’a répondu qu’il n’y en avait pas…

Est-ce difficile pour toi de suivre les cours en français ?

 Cela demande beaucoup de travail. Je ne suis pas Erasmus où les enseignements sont adaptés aux étrangers. Je suis en "cursus européen", un programme d’échange instauré par les universités elles-mêmes. Dans ce cadre, nous suivons exactement les mêmes cours que les Français. Les professeurs sont simplement plus indulgents avec l’orthographe et nous avons droit à un dictionnaire.

Que penses-tu du mouvement étudiant à la Sorbonne ?

C’est bien que les étudiants soient solidaires de mesures qui concernent surtout les professeurs. Je pense qu’en Allemagne, les étudiants réagissent trop peu. Dans mon université allemande, j’ai participé à l’organisation d’une manifestation contre l’augmentation des droits d’inscription.

Les élections européennes sont-elles importantes pour toi ?

J’estime qu’elles sont plus importantes que les élections nationales. Je n’habiterai peut-être pas toujours en Allemagne, mais resterai une citoyenne européenne. Les institutions européennes ont beaucoup de pouvoir. Le problème de l’Europe est qu’elle prend des mesures qui doivent satisfaire tout le monde : pays et lobbies. Je voudrais que les directives soient plus exigeantes… Il ne faut pas qu’à cause de la crise, l’économie prenne le dessus sur le reste. Pour moi, l’Europe doit aussi servir à adopter une ligne contre le réchauffement climatique.


Mardi 12 Mai 2009

Propos recueillis par Olivier Moulergues
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