Réforme du bac : la consultation est lancée


Le ministre de l'Education nationale a lancé le 13 novembre la consultation nationale en vue d'une réforme du baccalauréat. L'objectif est de limiter l'examen à 4 épreuves finales que le lycéen choisirait pour se spécialiser en vue de son entrée dans l'enseignement supérieur.




C'est le deuxième étage de la fusée qui a été mis sur sa rampe de lancement ce lundi 13 novembre avec le début de la consultation sur la réforme du bac. Il faut dire qu'après les annonces fracassantes de la réforme d'entrée dans le supérieur, on avait presque oublié le baccalauréat.

Pourtant, dès son élection comme président de la République, Emmanuel Macron avait dévoilé son projet de simplifier l'examen emblématique. Le bac coûte cher, c'est une "usine à gaz" avec ses centaines d'options, ses langues, ses séries, ses sujets jalousement (et difficilement) gardés et tout cela pour délivrer à 80% d'une classe d'âge un diplôme fort dévalué.

Certes, il faut toujours avoir le bac pour entrer dans l'enseignement supérieur, mais le diplôme ne suffit pas pour accéder aux formations les plus sélectives qui examinent les dossiers scolaires des candidats. Et les diverses séries - littéraire, économique, scientifique - qui colorent le diplôme ne sont pas non plus le gage d'une orientation satisfaisante pour les uns et les autres.

Seulement 4 épreuves à passer, le reste en contrôle continu

Le principe de réforme retenu - et déjà annoncé en juin dernier - est de ne garder que 4 épreuves finales pour 4 matières que le candidat choisirait. Les autres matières seraient évaluées par le contrôle continu.

Ce système aurait l'avantage de réduire le coût de l'examen et d'en simplifier l'organisation. Reste à savoir comment les lycéens choisiraient ces 4 matières : continueront-ils à être orientés en fin de première vers des "séries" telles que celles qui existent aujourd'hui ? ou auraient-ils une autonomie de choix plus large leur permettant de "panacher" leurs matières de bac en fonction de leur projet d'avenir.

En juin 2017, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer déclarait en effet qu'il fallait retrouver  "l'utilité profonde du baccalauréat" en en faisant "un tremplin pour la suite du parcours" de l'élève.

Le reportage de BFMTV


L'exemple anglais en ligne de mire

L'exemple souvent cité par ceux qui veulent redonner du sens au bac est celui de l'Angleterre. En Year-13 (équivalent de la terminale), les lycéens ne présentent en effet à l'examen des A-levels que 3 ou 4 matières... et c'est cette note qui leur permet de postuler à l'université.

Avant d'en arriver là, le ministère doit consulter les enseignants, les parents, les représentants des lycéens et de toutes les institutions intervenant dans le système éducatif français. Le gouvernement n'est donc pas au bout de ses peines, d'autant que de précédents projets de réforme du bac sont restés lettre morte.

Mais cette fois-ci, la réforme de l'entrée dans l'enseignement supérieur, avec l'introduction "d'attendus" et la suppression du tirage au sort au profit de l'examen des dossiers, crée un cadre favorable. La consultation sera donc longue, jusqu'en février, mais elle pourrait bien déboucher sur une vraie nouveauté.

Un nouveau bac pour quand ?

Si tout se passe comme prévu, les premiers changements pourraient intervenir en classe de seconde à la rentrée 2018. Puis ce serait en première en 2019 et en terminale à la rentrée 2020 pour un bac nouvelle formule en juin 2021.

Le nouveau bac n'est donc pas pour demain mais le train de la réforme s'est tout de même mis en route. Et nous allons en reparler !




Rédigé par le Vendredi 17 Novembre 2017
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