Prêts étudiants : le coût élevé des études fait du grabuge aux Etats-Unis et en Espagne

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L'endettement croissant des étudiants américains provoque des remous aux Etats-Unis et Barack Obama veut empêcher le doublement des taux pour les prêts étudiants. En Espagne, l'augmentation des frais d'inscription universitaires réveille les indignés.




L'heure des inscriptions à l'université approche aux Etats-Unis, et les élections de novembre 2012 aussi. Le président Barack Obama a décidé de prendre la défense des étudiants américains qui doivent quasiment tous s'endetter pour financer leurs études. Il a demandé le 21 avril au Congrès d'empêcher le doublement des taux d'intérêt sur les prêts aux étudiants prévu pour juillet. Il a aussi demandé au Congrès de voter des crédits d'impôts pour aider les étudiants emprunteurs.

"En Amérique, l'éducation supérieure ne peux pas être un luxe", a-t-il déclaré dans son allocution hebdomadaire à la radio et sur l'internet. "C'est un impératif économique que chaque famille doit pouvoir se permettre". "Rendre plus difficile l'accès de nos jeunes à l'université revient à mettre en danger l'avenir du pays".

Etats-Unis : une dette moyenne de 25 000 dollars par étudiant !

Si Barack Obama monte ainsi au créneau, c'est que la question de la "dette étudiante" fait la une outre-Atlantique où le coût des études universitaires, déjà très élevé, ne fait qu'augmenter. Ainsi, les frais d'inscription ont doublé en trente ans. De plus en plus d'étudiants doivent donc emprunter et la "dette" à rembourser s'alourdit de plus en plus.

Une association d'avocats spécialisés dans les faillites (NACBA) a affolé le pays en annonçant que le montant total de la dette étudiante encore à rembourser a atteint en 2011 les mille milliards de dollars (1 trillion) ! Chaque étudiant aurait en moyenne 25 000 dollars à rembourser ! Selon ces experts, il s'agirait là d'une nouvelle "bombe à retardement" pour l'économie américaine. Les Américains doivent désormais davantage en dette étudiante qu'en achats sur leur carte de crédit.

Et il faut souvent de longues années pour rembourser sa dette étudiante. Selon la Federal Reserve Bank of New York, les plus de 40 ans ont encore un tiers de la dette sur les épaules, et les plus de 60 ans ont encore un total de 36 milliards de dollars à rembourser au titre de leurs prêts étudiants !

Car avec la crise, tous les diplômés n'ont pas forcément la situation de rêve qu'ils escomptaient. Parmi tous les débiteurs de 2005, 25% ont eu des problèmes de remboursements et 15% ne pouvaient plus rien donner.  .
Il y a donc fréquemment des manifestations sur les campus ou devant les bureaux des organismes de prêts. Sur SignOn.org, 722.000 signatures demandaient donc en avril 2012 au gouvernement "d'oublier" la dette des étudiants pour "faire repartir l'économie".

Espagne : 1500 euros en moyenne pour l'inscription à l'université

En Espagne, l'heure est aussi à l'augmentation des frais d'inscription à l'université. En effet le gouvernement espagnol, engagé dans une course à la réduction du déficit qui a atteint 8,51% du PIB en 2011, a adopté mi-avril un plan de10 milliards d'euros d'économies par an, dont trois milliards dans l'éducation.

Un décret-loi, publié le 21 avril 2012 autorise les régions autonomes à faire grimper de 50% les frais d'inscription à l'université, qui passeront de 1.000 à 1.500 euros en moyenne. Elles peuvent également augmenter de 20% le nombre maximum d'élèves par classe.

Ainsi l'université de Barcelone en Catalogne va augmenter ses frais d'inscription : les "Indignés" qui manifestaient en 2011 pour exprimer un malaise général ont cette fois une nouvelle raison de protester. Des milliers de personnes ont donc défilé les 21 et 22 avril 2012 à Barcelone contre l'élévation du coût des études.

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Rédigé par La rédaction le Lundi 23 Avril 2012
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