Métiers de la mode : place à l'innovation et au commerce international


A l'heure de la mondialisation, la mode est une industrie internationale soumise à une vive concurrence. Moralité : si les métiers de la création recrutent peu, les plupart des débouchés sont dans le commerce et le marketing, mais aussi la logistique ou le contrôle qualité. On cherche aussi des talents pour alimenter l'innovation, par exemple dans la filière du textile technique.



Une étudiante de l'école Mod'Art International.
Les grands défilés parisiens, la haute couture, les mannequins sublimes, les intuitions géniales de grands créateurs... C'est cette image, toute de luxe et de beauté, qui attire chaque année des milliers de jeunes vers les carrières le la mode.

Mais attention aux désillusions : du fait de la mondialisation, 40% du chiffre d'affaires des entreprises françaises de l'habillement est réalisé à l'exportation. Les ateliers de couture d'autrefois ont donc migré vers l'Asie du Sud-Est... faisant fondre les débouchés des "petites mains" françaises. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a plus de d'espoir pour ceux qui voudraient travailler dans la mode, mais les compétences requises ont évolué : globalement, le niveau de formation s'élève. Il ne faut pas seulement savoir manier l'aiguille, mai aussi les outils informatiques et souvent, parler anglais couramment.

D'autre part le secteur n'est plus réservé aux artistes, mais au contraire fait une place de plus en plus grande aux commerciaux et aux spécialistes du marketing, aux ingénieurs qui inventent de nouvelles fibres textiles, aux logisticiens, aux techniciens de la qualité, etc. Avant d'envisager une orientation, prenez donc le temps de découvrir les trois grandes familles de métiers.

Les métiers de la création

Vous voudriez, d'un coup de crayon, créer vos lignes et vos modèles. C'est le métier du styliste de mode, qui travaille aujourd'hui davantage pour le prêt-à-porter que la haute couture : il n'existe d'ailleurs pas plus de 11 maisons de "haute couture" en France, qui emploient seulement une centaine de stylistes.
Les marques de prêt-à-porter, elles, comptent sur leurs stylistes pour renouveler les modèles à chaque saison. "Je réalise des créations personnelles, mais avec une contrainte majeure : suivre la tendance du moment", explique Magali, qui dessine les tee-shirts et les hauts en maille d'une marque de prêt-à-porter.

Les créateurs peuvent aussi devenir bottier, brodeur, maroquinier, créateur de parfum, modiste... Avant de rêver, sachez qu'il faut souvent s'installer à son compte comme artisan et qu'il n'est pas toujours possible de vivre de ses créations. Si vous cherchez  la sécurité, choisissez une autre branche. Mathilde, créatrice de bijoux, a commencé par vendre sur les marchés, avant de démarcher quelques boutiques. Béatrice, modiste, crée deux collections de chapeaux par an et organise des ventes privées au domicile d'amies, mais elle n'arrive pas encore à vivre de cette activité.

Les formations : le BTS design de mode est un bon diplôme de base, il peut être complété par un diplôme supérieur d'arts appliqués (DSAA), des beaux-arts, ou un diplôme d'école privée... Comme le niveau d'exigence s'élève, les CAP ou bacs pro métiers de la mode risquent d'avoir du mal à se caser... Pour créer sa marque, des notions de gestion s'imposent.

Quatre ans d'études à Mod'Art International

A l'école Mod'Art International, à Paris, les élèves suivent durant trois ans une formation au stylisme qui comporte aussi des éléments sur les techniques de fabrication (modélisme) et les aspects sociaux économiques du secteur.
Puis en quatrième année, ils se spécialisent soit pour travailler dans l'industrie du luxe et de l'habillement, soit pour créer leur propre marque. Deux formations à bac+4 en partenariat avec des universités qui débouchent sur des masters 1 assez polyvalents : ceux qui veulent lancer leur propre marque apprennent notamment à bâtir un business plan !

A la fin des trois premières années, les élèves présentent leur collection, comme le 12 juin 2012.

Les métiers de la fabrication

Il ne suffit pas de créer des vêtements : dans l'industrie du prêt-à-porter, la fabrication en série, souvent délocalisée, exige un suivi minutieux par des professionnels qui maîtrisent un savoir très technique.
Ainsi les modélistes sont un peu "les mains" des stylistes : ils dessinent les patrons et les prototypes des modèles, puis constituent les dossiers techniques qui seront donnés aux ateliers, passent les commances de tissus, etc. Le métier offre des débouchés plus nombreux que celui de styliste.
Le BTS design de mode, textile et environnement, ou le BTS industries des matériaux souples option modélisme industriel, ou des formations d'écoles privées peuvent y conduire.

Mais la fabrication a aussi de techniciens supérieurs comme toutes les industries : dans les bureaux d'études, ou aux méthodes, ils rédigent les cahiers des charges des procédés de fabrication, calculent le temps de fabrication d'un vêtement pour une production en série, etc. Des BTS industriels (par exemple productique textile), des DUT orientés vers la mécanique ou le bac pro métiers de la mode-vêtements sont indiqués ou le diplôme de l'Ecole supérieure des industries du vêtement (ESIV) à Paris.


Ingénieur textile. © image : Onisep
On recrute aussi des contrôleurs qualité qui met au point des procédures pour assurer la qualité des produits, des logisticiens qui suivent la chaîne de production, et de plus en plus, en recherche développement, des ingénieurs textile qui vont inventer de nouveaux matériaux, de nouvelles fibres. Saviez-vous que la France est un des leaders mondiaux du textile technique  ? Ces tissus aux vertus particulières sont utilisés pour les vêtements de sport, de protection, ou dans un cadre médical. Un diplôme d'ingénieur est alors requis comme par exemple celui de l'Ensait de Roubaix, entièrement spécialisée dans le textile.

Les métiers du marketing et de la vente

C'est dans ce secteur que l'on trouve le plus de débouchés. Sur un marché mondial où la concurrence est vive, les enseignes de prêt-à-porter ou de luxe se livrent une guerre sans merci. En plus des vendeurs qui sont sur le terrain dans les boutiques de prêt-à-porter, elles offrent donc de beaux postes de cadres à des jeunes diplômés d'écoles de commerce.

Ainsi le chef de produit marketing prend en charge toute la vie d'un vêtement, depuis sa création jusqu'à sa mise en vente, sa présentation en boutique, son évolution et son retrait du marché. Il suit les tendances de la mode, sans perdre non plus de vue les ventes, les coûts de fabrication, et travaille avec le créateur pour faire évoluer le produit dans le temps. Les créatifs qui se désolent de ne pas trouver d'emploi ou de ne pas percer dans la création pure ont là un beau terrain pour déployer leurs talents.

L'acheteur, lui, est chargé de trouver les fournisseurs et les matières premières les plus performantes, niveau qualité/prix, et cela dans le monde entier. Un point qui pemet de souligner combien ces carrières s'internationalisent. Alix, coordonatrice des achats dans une société d'import-export de vêtements d'enfants est en contact permanent avec les pays d'Asie. L'anglais est donc un must.

Les formations : toutes les écoles de commerce préparent à ces métiers mais certaines ont une spécialisation mode, textile ou luxe comme l'ISG à Paris, l'ESLSCA, l'ISTEC. Il existe ausi deux masters universitaires : gestion des métiers du design et du luxe à Marne-la-Vallée, et  Mode et création à Lyon. Enfin, il y a des écoles privées spécialisées : Esmod/Isem, ModSpé Paris ou l'Ista à Mulhouse préparent au métier de chef de produit.
Signe des temps : des écoles de création de mode lancent de plus en plus aussi des filières de "management".

Nos bons plans

- Jeunes créateurs, pour vous faire connaître, participez à des concours, relativement nombreux. Décrocher un prix peut vous permettre de vous faire remarquer, et même si vous ne gagnez pas, ces événements sont l'occasion de rencontrer nombre de professionnels et d'étoffer votre réseau.

- Visez la double compétence, par exemple mode et management, ou savoir industriel et spécialisation luxe... Un BTS du tertiaire "ordinaire" (techniques de commercialisation ou MUC) peut par exemple être complété par une licence pro "Industries de la mode" ou un DUT de la logistique ou de l'industrie par un certificat de gestionnaires des industries de la mode d'écoles spécialisées (EsiMode ou Esiv)... Un diplôme de créateur peut aussi être utilement complété par une formation plus technique de modéliste ou de manager...

- Pour être vraiment polyvalent et augmenter votre employabilité, ne négligez pas vos langues étrangères en particulier l'anglais. Profitez des programmes anglophones et si vous le pouvez, faites des séjours ou des stages à l'étranger pour développer votre relationnel en milieu international. Si Paris est la capitale de la mode, les nouvelles tendances intègrent désormais toutes les cultures.

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la rédaction
Vendredi 7 Juin 2013
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