Journée mondiale du Sida : la France accentue le dépistage pour réduire l'épidémie cachée


A l'occasion de la journée mondiale du Sida, le 1er décembre 2017, les régions françaises les plus touchées par l'épidémie se mobilisent pour promouvoir le dépistage notamment à travers des tests de diagnostic anonymes.




Chaque 1er décembre, la journée mondiale du Sida est l'occasion pour l'Onu de refaire le point sur l'épidémie au niveau régional et mondial. Selon les dernières statistiques disponibles fin 2017 (télécharger la fiche ci-dessous), 36,7 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH. Et même si la prévention et l'accès aux traitements progressent, 1 million de personnes sont mortes de maladies liées au sida (notamment la tuberculose) en 2016, et 1,8 million de personnes ont été nouvellement infectées par le virus la même année.

A horizon 2020, l’Onusida veut atteindre l'objectif des 90-90-90 :
- 90% des personnes vivant avec le VIH devront connaître leur contamination par le virus.
- 90% des personnes dépistées devront bénéficier d'un traitement durable.
- Et 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral devront voir leur charge virale durablement supprimée.

 

statistiques-onusida.pdf  (384.08 Ko)


France : l'épidémie cachée reste importante

Même si l'Afrique subsaharienne est la région du monde la plus touchée, les pays développés et notamment la France ne sont pas épargnés.

Ainsi, environ 6 000 personnes en France ont découvert leur séropositivité VIH en 2016 dont plus d’un quart à un stade avancé de l’infection. Parmi eux 2600 étaient des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et 3200 des personnes hétérosexuelles.

Selon le Bulletin épidémiologique du 28 novembre 2017 publié par Santé publique France, la France a déjà atteint les deux derniers objectifs à 90% de l'ONUsida, mais pas le premier : quand les personnes sont dépistées, elles sont très bien traitées. Mais on estime que moins de 90% des personnes contaminées par le VIH sont dépistées (84% en 2013). Ce qui veut dire que plus de 10% d'entre elles ignorent qu'elles portent le virus (et peuvent donc le transmettre).

"L’épidémie cachée reste donc importante, autour de 25 000 PVVIH non diagnostiquées", indiquent les deux chercheurs Anne Simon et Eric Billaud, dans le bulletin cité plus haut.

Dépistage : 4 méthodes simples pour se faire dépister

C'est la raison pour laquelle plusieurs associations en France mettent l'accent sur le dépistage. En Ile-de-France, l'un des deux régions les plus touchées (avec la région PACA), la région aide des associations à acquérir des bus qui circulent de ville en ville ou de quartier en quartier pour proposer la réalisation de TROD.

Le TROD, c'est le test rapide d'orientation diagnostic, l'une des 4 méthodes de dépistage.  Avantage, vous avez le résultat tout de suite, c'est anonyme, gratuit, et vous pouvez poser toutes vos questions à la personne qui vous fait faire le test.

Autre méthode de dépistage (parmi les 4), l'autotest :  10000 autotests ont ainsi été achetés et sont en train d'être distribués par le Centre régional d'information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes (CRIPS).

Depuis 2015, on peut ausssi se procurer ces autotests en pharmacie. Un kit, une goutte de sang et vous avez le résultat. Un peu comme pour un test de grossesse. C'est bien sûr anonyme (puisque vous êtes seul) mais attention au stress et à la solitude si le résultat est positif.

Un pharmacien présente l'autotest (reportage de 2015)


La prise de sang classique dans un labo ou un centre gratuit

Troisième solution, aller dans un centre gratuit de d'information et de dépistage, un CEGIDD. Ces structures réalisent des tests de dépistage du VIH, des autres IST et des hépatites virales. Le dépistage y est anonyme et gratuit.

On peut aller sans prendre rendez-vous. Cette fois, le dépistage est réalisé via une prise de sang. On ne prend pas votre nom mais on vous donne un numéro. Il faut donc revenir quelques jours plus tard (2 à 5 jours) pour avoir son résultat grâce à son numéro. Un médecin vous donne alors le résultat au cours d'un entretien. 

Enfin, il vous reste la méthode "classique" : demander à votre médecin de vous prescrire un test via des examens de laboratoire. On vous fait une prise de sang et vous êtes remboursé grâce à l'ordonnance. L'avantage est que le médecin peut aussi demander le dépistage d'autres infections (par exemple des IST). A privilégier si vous avez une bonne relation avec votre médecin traitant.

Une vidéo pour ceux qui ne connaissent rien au Sida ni au dépistage :
 


Contaminations : 98% par des rapports sexuels

Si l'épidémie est plus forte chez les hommes (70%) notamment ceux qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) (40%) et chez les personnes hétérosexuelles d’origine étrangère (migrants originaires d’Afrique subsaharienne pour la plupart) (40%), cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de transmission dans d'autres groupes.

Ainsi, l'augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST) chez les jeunes est un facteur de risque.

D'après l'Institut de veille sanitaire, 98% des contaminations se font par des rapports sexuels (le sperme transportant le virus) qu'ils soient homosexuels (42% des cas) ou hétérosexuels (56%) par mise en contact du sperme avec les muqueuses du partenaire, soit parce que le rapport n'est pas protégé (pas de préservatif) soit parce qu'il se rompt ou n'est pas utilisé correctement.

On compte aussi 1% de contaminations via des seringues.

Les facteurs qui augmentent les risques de contracter le VIH 

- Le fait d'avoir eu ou d'avoir plusieurs partenaires.
- Le fait d'avoir déjà eu une infection sexuellement transmissibles (IST)   or on note une augmentation de 10% d'IST chez les 15-24 ans entre 2012 et 2014.
- Le fait d'être jeune : les adolescents ont plus de risque de contracter le virus en cas d'exposition.



Rédigé par la rédaction le Vendredi 1 Décembre 2017
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