Ça y est nous sommes au mois de décembre… Les températures grimpent petit à petit : les 40 °C deviennent courant, la pluie se fait plus fréquente ! Décembre rime alors avec voyage pour découvrir ces paysages paradisiaques et les trésors humains qui vont avec ! Le brésil en est intarissable... Et la proximité de mon départ prévu pour la mi janvier ne fait qu'accélérer le rythme de ces découvertes...

Les cours sont quasiment finis, mais je dois encore faire acte de présence aux derniers partiels. Je profite donc de mes week end que je rallonge pour me lancer à l’assaut du grand sud ! C’est l’occasion pour moi de rendre visite à mon pote d’enfance Martin qui déroule un VIE (volontariat international en entreprise) à Curitiba. Souvenez vous il était venu à Rio quelques mois auparavant…

Je me retrouve donc à prendre le bus du jeudi soir, le lendemain du « trem do samba ». Je commence à bien m’adapter à ces bus "grande ligne" qui sont l’équivalent du train chez nous. J’ai désormais mes petits réflexes : ne pas réserver de place au fond (prêt des toilettes et sous les puits de climatisation), monter avec un pull (la clim fonctionne à plein régime), les boules caisses et la visière etc… je suis bien équipé !

Arrivée le vendredi matin à Curitiba, je profite de ma journée pour me balader en ville… J’ai déjà perdu une dizaine de degré : le vent et la pluie m’oblige à passer le sweet que je n’avais pas mis depuis bien longtemps (hormis en bus !)

Je découvre une ville d’1 million d’habitant que je n’imaginais pas au brésil. La seule ou j’ai pu me procurer un semblant de plan de bus. Un astucieux système de « tube » permet aux usagers d’utiliser 1 ticket pour plusieurs correspondances, ça ressemble à un métro en bus, du jamais vu ailleurs ! On sent la ville propre, organisée, pas forcement belle mais plaisante à vivre. Une ville européenne sous toutes ces formes, pour le meilleur et pour le pire. Je m’aperçois vite que cette ambiance extraordinaire de Rio n’est ici pas d’actualité…. La soirée avec Martin me le confirme : un manque de chaleur évident, des gens plus hautins, plus renfermés, mais un confort évident, et une qualité de vie qui apparait bien meilleur.

Au-delà de l’absence de plages (Curitiba est à 1h dans l’intérieur) la différence frappante que l’on ressent immédiatement est le sentiment de sécurité ! Ce manque d’entrain, de festivité, de chaleur humaine est-il le prix à payer pour se sentir en sécurité ? En d’autres termes, et quitte à déshumaniser notre vie, doit-on se barricader chez soit, doit-on mettre des caméras de vidéo-surveillance ou des policiers à tous les coins de rue, doit-on vivre dans des endroits « froids» (population des rues exclue) pour vivre en sécurité… ?

Je n’ai pas vécu longtemps à Curitiba, je n’ai pas non plus femme et enfants à protéger, mais je me suis senti mieux vivre à Rio…

Le plan des lignes de bus : unique au brésil.