La "tarte postale"
Jérémie Loevenbruck
Toutes les semaines, un étudiant en échange universitaire à l'étranger publie un article dans la rubrique "tarte postale" du journal de l'école. Voici celui envoyé quelques jours avant mon retour en France, à l'inter-semestre; là où les étudiants reviennent ou partent à l'étranger. Il fait suite à un précédent article d'un
Moi, les tartes postales, j’adore… Il me prend cependant l’envie de fêter différemment le retour des partants du premier semestre, et de souhaitez bon vent à la nouvelle vague d’aventuriers. Allez soyons fou, troquons pour l’occasion la tarte pour ce succulent mille-feuilles. Quelque chose de plus fin, plus complexe, plus difficile à cerner que la sempiternelle tarte qu’on nous sert parfums fraise ou crème, variante pas si variée que ça.
Il sera au chocolat, de la même saveur que celui dégusté Brasserie Colombo, un ilot presque parisien au cœur de Rio de Janeiro, celui du Brésil. Colombo et ses miroirs sans fin, son pianiste qu’un mélange de touristes et de cariocas bien locaux applaudissent frénétiquement … Le symbole d’un Rio démesuré, classe, vivant mais également si contrasté. On sort en évitant ce gamin/adulte de 13 ans, allongé sur le trottoir, dormant/survivant les yeux ouvert, globuleux (Le «crack», un drame...). On traverse le « largo do carioca » en observant cette foule de travailleurs costards-cravate se perdant dans les nombreuses « botecos », des bars de rue où la bière coule à flot.
Petit détour, on attrape le « Bonde » de Santa Teresa, l’antique tramway qui nous monte sur les hauteurs du quartier Bohème. Les peintres, sambistas et autres dealers y ont chassé, entre autre, ces jeunes ingénieurs qui gagnent déjà 10 fois le SMIC. De là, quelle merveille, cette baie de Guanabara dont Rio garde l’entrée, un paysage urbano-amazono-pyrénéen, une carte postale vivante, mais également toutes ces favelas miséreuses… On redescend rapidement par l’Ecadaria Selaron, escalier de céramique rouge, on sonne au 14, on est à Lapa, le cœur de la vie nocturne, le poumon du samba, c’est chez moi.
Il sera au chocolat, de la même saveur que celui dégusté Brasserie Colombo, un ilot presque parisien au cœur de Rio de Janeiro, celui du Brésil. Colombo et ses miroirs sans fin, son pianiste qu’un mélange de touristes et de cariocas bien locaux applaudissent frénétiquement … Le symbole d’un Rio démesuré, classe, vivant mais également si contrasté. On sort en évitant ce gamin/adulte de 13 ans, allongé sur le trottoir, dormant/survivant les yeux ouvert, globuleux (Le «crack», un drame...). On traverse le « largo do carioca » en observant cette foule de travailleurs costards-cravate se perdant dans les nombreuses « botecos », des bars de rue où la bière coule à flot.
Petit détour, on attrape le « Bonde » de Santa Teresa, l’antique tramway qui nous monte sur les hauteurs du quartier Bohème. Les peintres, sambistas et autres dealers y ont chassé, entre autre, ces jeunes ingénieurs qui gagnent déjà 10 fois le SMIC. De là, quelle merveille, cette baie de Guanabara dont Rio garde l’entrée, un paysage urbano-amazono-pyrénéen, une carte postale vivante, mais également toutes ces favelas miséreuses… On redescend rapidement par l’Ecadaria Selaron, escalier de céramique rouge, on sonne au 14, on est à Lapa, le cœur de la vie nocturne, le poumon du samba, c’est chez moi.
Le "Bondinho" de Santa
Vous connaissez Rio violence, Rio plage, Rio samba, Rio foot… On vous a déjà raconté ! On a déjà moins parlé en vrac du Rio sourire : des cariocas fondamentalement gentil, et souriant ! Le Rio des familles, souvent inexistantes : pères assassinés, couples instables, gamins dans les rues… Le Rio travail, valeur qui n’a pas le même sens ici. Le Rio culture, plus populaire qu’abstraite… Ni Rio future, les JO et la tentative (vouée à l’échec) de policer les favelas par la violence ! Des favelas qui ne représentent qu’une « petite » partie de Rio (20%), il fallait le dire !
Le reveillon à Copacabana
Je reviens dans mon pays plein d’images, de discussions, plein d’interrogations et d’incompréhensions. Finalement heureux d’habiter en France, symbole de sécurité, d’éducation, de liberté, d’égalité… Peut être moins de fraternité ! Triste de quitter ce Brésil si simple et passionné, si plein de vie… Un pays magnifique !
Je reviens forcément transformé par ce semestre d’ouverture culturelle et sociale plus que d’études… Mon pays et mon école me l’ont offert, Merci ! Une chance qu’il faut saisir, mais qu’on n’a pas le droit de vivre superficiellement. Pensez à ces nombreux jeunes brésiliens travaillant 30h par semaine pour avoir accès aux études supérieurs…
Et toi qui reste à Toulouse, et surtout toi qui reviens d’échange, peut être est-il temps de renvoyer l’ascenseur. Faisons preuve d’hospitalité et d’ouverture, provoquons les rencontres avec les étrangers de notre campus. Aidons les à s’intégrer individuellement dans notre réseaux d’amis, partageons nos collocs, faisons leur découvrir notre belle ville de Toulouse, nos terrains de rugby, nos vins, nos fromages, notre langue, nos idées… Ils nous partageront les leur ! Refusons cet « intercambo standart » sur notre campus. Vaste programme !
J’espère plus simplement qu’on fêtera bientôt le départ d’aventuriers de la culture, d’étudiants ayant soif de différences, de dépaysement, soif de rencontres locales… Et pas besoin d’allez jusqu’à Rio, l’Angleterre ou la Belgique ont déjà tant de différences… Revenez pleins de souvenirs, plein d’histoires croustillantes, plein d’opinions… Partagez les pour enrichir la vie de ceux qui n’iront peut être jamais dans les endroits où vous aurez vécu.
Préférez le mille-feuille je vous dis, au chocolat oui, mille rencontres qui, au final, deviennent ce succulent souvenir….