Encore des rencontres...

Jérémie Loevenbruck

Au cours des ces 50 derniers jours vécus au brésil, j’ai pris de nombreuses notes qui me permettent de retracer assez précisément ces moments de vie… Depuis la mi-novembre et mes derniers écrits, 2 mois se sont écoulés. Intenses vous l’imaginer.

Je parle désormais suffisamment pour tenir une conversation sans me fatiguer. Je connais les us et coutumes. Je passe inaperçu, je suis transparent aux yeux des brésiliens. 2 mois d’immersion, la vrai.

J’ai complètement laissé la PUC de coté. Je me suis rendu compte que la présence obligatoire imposée en début d’année n’était en fait qu’une pression fictive. L’heure de bus qui me séparait de la fac a eu raison de moi. Seuls les cours de portugais et la salle de musculation ou j’effectuais la rééducation de mon genou me motivaient, peut être 2 fois la semaine.

Grâce à ces penses bêtes semés ici et là, je me replonge dans ces scènes de la vie quotidienne qui me manquent, je vous l’avoue.

Au mercredi 18 novembre, j’aperçois « discussion »... Bien sur ! Cet ingénieur, perdu dans un Lapa relativement vide pour un mercredi. J’attendais un ami brésilien, en retard, forcément ! Il m’arrête, me demande quels sont les endroits qui bougent ce soir là, lui aussi s’est fait lâcher par ses amis (il pleuvait). Je me retrouve finalement attablé au café du coin de la rue. Là où, 1 mois auparavant, je prenais épisodiquement mes petits déjeuners. Fait rare, nous discutons politique et création d’entreprise. Ces échanges ont été bien rares avec les brésiliens que j’ai rencontrés.

Mon interlocuteur était un ingénieur qui souhaitait créer son entreprise sur un concept (secret) qu’il avait découvert à l’étranger. Il me disait qu’il faisait partis des 3% de la population la plus aisée, lui, ce personnage en jean et polo qui ressemblait plus au prolo du mercredi soir.

Entre 2 explications sur les différentes vagues successives de colonisation, Il me racontait sa passion pour Lula, le président brésilien aux 80 % d’opinion favorable (je suis en train de lire l’un des rares pamphlets sur l’homme, l’histoire n’est pas très belle).

Une discussion rapide, au détour d’un sempiternel retard : j'ai finalement appris à les rentabiliser !

Le retardataire m’a finalement attendu à son tour 20 minutes, le temps que je décroche de cette discussion passionnante.

Encore des rencontres...
Le mercredi est aussi l’un des seuls jours où je vais à la PUC. J’ai un cours d’urbanisme/archi, celui là obligatoire, et heureusement très intéressant ! Il faut dire, j’ai à faire avec un enseignant comme je n’en ai pas beaucoup rencontré !

Et ce personnage qui nous raconte l’histoire des 250 L d’eau « consommés quotidiennement » par brésilien (qui paye), contre 100 L en France. Anecdotique au pays de l’eau (il pleut beaucoup) me direz vous, mais le fait de savoir que ces 250 L coutent 5 reais l’est moins. A 22 reais le mètre cube, l’eau est plus cher qu’en France.

La faute aux 50 % de la population qui « vole » l’eau par de nombreuses dérivations clandestines. Les habitants des favelas ne la payent pas. Malheureusement, le jour viendra de la régulation. On assistera alors à des conflits risquant d’enflammer bon nombre de ces quartiers.

J’ai encore l’image de cette petite dame qui « lavait » la rue à l’entrée d’une favela. Et que dire du collègue de ce quartier, et de ça piscine de 4 000 L qu’il vidait souvent (l’eau devenait rapidement trop chaude…). Une gratuité mal venue par certains cotés, si essentielle de l’autre…


Commentaires (1)
1. Jacou le 16/09/2010 00:19
Sur Rio, les politiques et la CEDAE (Companhia de Estadual de Esgoto e Àgua) ont commencé une opération pour régulariser les connexions clandestines au réseau. Qui se déclare, se régularise par la pose d'un compteur et s'engage à payer chaque mois l'eau reçoit un Frigo !!
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