A pedra do sal
Jérémie Loevenbruck
LA roda de samba...
Plus au nord, près de port bientôt en restructuration, le centro devient plus noir. L’un des morro à été rasé pour construire la voie rapide menant à Copacabana, et le fameux parc de la praia de Flamengo, à 10 minutes à pieds de ma maison. Deux autres morros sont encore debout où, forcément, l’on retrouve des favelas. On y situe également la « central do brasil », la gare de train bouillonnante de vie (j’en reparlerai), ayant donné son nom au film éponyme.
Bref, un cadre assez noir, au cœur d’une partie pas si classe que ça, mais dans un ilot de sécurité.
Surtout qu’il s’y passe 3 fois par semaine ce que l’on appelle une « roda de samba ». Un groupe se réuni pour jouer du samba, mais chacun peut participer en empruntant l’instrument du collègue. On y chante, on danse, et le petit bistrot donnant sur la place partage la vente de bière avec les nombreux vendeurs ambulants ou autre faiseurs de hotdog et « cachorro quente » (chien chaud, et oui : les hots dog).
On y voit des gamins de 5 ans dans les bras de leurs parents, des vieux, des jeunes, tous des passionnés de samba, pagode ou chorinho. On y passe après le boulot, comme cette petite dame, en fin de soirée vers minuit, qui attend en notre compagnie le bus qui finalement ne viendra jamais… Chose rare, on se décide à rentrer en taxi !
J’y ai passé ma dernière soirée, ce 13 janvier, avant de prendre l’avion le lendemain pour revenir en France. J’étais en compagnie, entre autre, de Jennifer, la copine de Mehdi. Elle ne connaissait pas d’équivalent à Rio, découvrait ce cadre qu’elle à adoré. C’est un peu comme si on était Toulousain et qu’on n’était jamais allez manger le samedi midi au père louis, ou que, de passage à Paris, on oubliait d’allez dire bonjour à la mère Denise…
Quelques temps auparavant, un lundi de novembre, après mon retour de Buzios, je m’y retrouve avec Mehdi, son collègue allemand de l’auberge de jeunesse : Mathias (prof d’allemand à rio), et quelques amis français de la PUC. On a le malheur de s’assoir à la table d’un couple brésilien qui nous présente le jour du samba, 10 jours plus tard…